Les Libanais, déjà divisés sur le plan politique, le sont à présent s’agissant de l’entente irano-saoudienne parrainée par la Chine. Les alliés de «l’axe de la résistance» y voient une victoire de l'Iran contre l’Arabie saoudite et les États-Unis, «supplantés par la Chine dans la région», selon des milieux proches de ce même axe.
Pour ce camp, et à en croire des sources proches du Hezbollah, les rivaux d'en face, qui ont misé sur un rapprochement irano-saoudien, considéré favorable à l'accession du candidat de leur camp à la présidence, «se sont fourvoyés». Alors que les souverainistes, les indépendants et les députés du changement considèrent l'accord en question comme une avancée importante dans les efforts visant à garantir la sécurité et la stabilité dans la région.
En réalité, d’après certains milieux américains, il s’agit d’un accord-cadre qui traduit une bonne volonté réciproque, une entente dans la forme uniquement, qui nécessite la mise en place d’une feuille de route qui déclinerait les étapes concrètes de la mise en œuvre de l’accord, dans un délai de deux mois. Tout se jouera donc sur ce plan. C’est d’ailleurs, selon un diplomate, la raison pour laquelle il nous faut attendre la réunion des ministres des Affaires étrangères des deux pays, qui se tiendra à Pékin.
Tout compte fait, l’accord aura un effet positif sur les pays de la région, y compris le Liban, à condition que l’Iran s’engage à en appliquer les clauses, à savoir: “Respecter la souveraineté des États et ne pas s’ingérer dans leurs affaires internes” et “déployer les efforts nécessaires pour promouvoir la paix et la sécurité régionales et internationales”. Par ailleurs, les médias iraniens qui ont publié la teneur de l’accord se sont contentés d’évoquer la reprise des relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite, l’échange d’ambassadeurs et la réunion des chefs de la diplomatie pour mettre en place l’entente. D’après des observateurs arabes qui se sont penchés sur la teneur de l’accord, celui-ci “réduit la marge de manœuvre de l’Iran dans la région”. Il est donc évident que la République islamique tentera de se défaire des liens imposés par l'accord et présentera une liste de conditions et de demandes, notamment la levée des sanctions américaines, sachant que la Chine en supervise le processus d’application.
La tournée de responsables US
L’accord irano-saoudien a surpris tout le monde, y compris le Hezbollah, dont le secrétaire général Hassan Nasrallah avait déclaré auparavant que “ceux qui attendent la signature d’un accord irano-saoudien pour élire un président vont devoir attendre longtemps” – avant de saluer ledit accord en déclarant “qu’il ne se fera pas à notre détriment, ni au détriment de la résistance”. Par ailleurs, force est de relever que la présence de hauts responsables américains dans la région, à la veille de la signature de l’accord, n’a pas échappé aux observateurs. Le secrétaire d’État, Anthony Blinken, le ministre de la Défense, Lloyd James Austin III, le chef d’État-major, James C. McConville, ainsi que plusieurs responsables militaires se sont rendus en Israël, en Égypte, en Jordanie, en Irak et au Kurdistan…
Dans le même temps, les raids intensifs d'Israël contre des positions de l’Iran et du Hezbollah en Syrie visent à renforcer la position du Premier ministre Benyamin Netanyahou et de son gouvernement qui espèrent ainsi détourner la colère des manifestants à Tel Aviv qui revendiquent leur démission – par une escalade ou une opération militaire éclair contre l’Iran ou le Hezbollah. Cependant, l’administration du président américain Joe Biden rejette en bloc toute intervention militaire dans la région et toute escalade. En effet, Washington désire régler les différends et consolider la sécurité et la stabilité – notamment après la signature de l’accord sur la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et Israël. Selon certains milieux diplomatiques occidentaux, la zone pétrolifère qui s’étend de l’Égypte à la Grèce est sécurisée et stable. Toutes les opérations militaires sont donc interdites dans cette zone.
L'accord entre l'Iran et l'Arabie saoudite aura des répercussions sur la région en termes de rapport de force si l'Iran met en œuvre ce qu'il prévoit. Selon des sources bien informées, des détails relatifs à l'application seront révélés dans deux mois et démontreront le sérieux des parties prenantes.
Les milieux US indiquent qu’un responsable américain devrait se rendre prochainement dans la région, au Liban notamment, pour informer les dirigeants libanais de la portée de cette initiative. Selon des sources du Hezbollah, l’Arabie saoudite s’empresse d’appliquer l’accord en raison de sa situation économique qui la contraint à faire des compromis. En revanche, pour certains observateurs arabes, la crise iranienne, générée par la révolution du voile conjuguée aux sanctions américaines et à leurs retombées économiques et financières, aurait conduit la Chine à mettre en chantier l’accord en question. Par conséquent, la solution dans la région dépendra de longues et laborieuses tractations avec l’Iran.
Dans ce contexte, le tandem Amal-Hezbollah a enfin annoncé le nom de son candidat Sleiman Frangié, pour placer le camp d’en face devant le fait accompli, ce même camp qui insiste coûte que coûte sur Michel Moawad et refuse de voir le candidat de la «résistance» accéder à la magistrature suprême, même s’il doit bloquer les séances électorales. Néanmoins, malgré l'élan positif créé par la signature de l'accord, le dénouement de la présidentielle demeure flou, d'où l'importance de réactiver la réunion des cinq à Paris (États-Unis, France, Égypte, Arabie saoudite et Qatar) afin de franchir les obstacles qui se dressent devant l'élection d'un président selon les critères convenus: un chef d'État impartial et salutaire, et non le président d'un camp ou de l'autre.
La scène politique régionale a-t-elle donc changé, comme le souhaite l’axe de la «résistance»? D’après certaines sources, la région demeure sous l’égide des États-Unis, malgré l’initiative et les efforts chinois. Néanmoins, la Chine pourrait même à terme remplacer la Russie comme superpuissance, et se hisser au rang des États-Unis qui œuvrent pour mettre un terme au conflit en Ukraine. Toutefois, les États-Unis imposent leurs conditions : la Chine doit rester neutre et s'abstenir d'armer la Russie. Selon certains observateurs, la Chine parraine un accord dans la région pour la première fois sans participation américaine directe. Celle-ci cherchera sans aucun doute à appliquer l’accord en question, de peur de perdre sa crédibilité et sa puissance politique sur la scène internationale. Mais pourra-t-elle mettre en œuvre l’accord irano-saoudien sans le feu vert américain?
Pour ce camp, et à en croire des sources proches du Hezbollah, les rivaux d'en face, qui ont misé sur un rapprochement irano-saoudien, considéré favorable à l'accession du candidat de leur camp à la présidence, «se sont fourvoyés». Alors que les souverainistes, les indépendants et les députés du changement considèrent l'accord en question comme une avancée importante dans les efforts visant à garantir la sécurité et la stabilité dans la région.
En réalité, d’après certains milieux américains, il s’agit d’un accord-cadre qui traduit une bonne volonté réciproque, une entente dans la forme uniquement, qui nécessite la mise en place d’une feuille de route qui déclinerait les étapes concrètes de la mise en œuvre de l’accord, dans un délai de deux mois. Tout se jouera donc sur ce plan. C’est d’ailleurs, selon un diplomate, la raison pour laquelle il nous faut attendre la réunion des ministres des Affaires étrangères des deux pays, qui se tiendra à Pékin.
Tout compte fait, l’accord aura un effet positif sur les pays de la région, y compris le Liban, à condition que l’Iran s’engage à en appliquer les clauses, à savoir: “Respecter la souveraineté des États et ne pas s’ingérer dans leurs affaires internes” et “déployer les efforts nécessaires pour promouvoir la paix et la sécurité régionales et internationales”. Par ailleurs, les médias iraniens qui ont publié la teneur de l’accord se sont contentés d’évoquer la reprise des relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite, l’échange d’ambassadeurs et la réunion des chefs de la diplomatie pour mettre en place l’entente. D’après des observateurs arabes qui se sont penchés sur la teneur de l’accord, celui-ci “réduit la marge de manœuvre de l’Iran dans la région”. Il est donc évident que la République islamique tentera de se défaire des liens imposés par l'accord et présentera une liste de conditions et de demandes, notamment la levée des sanctions américaines, sachant que la Chine en supervise le processus d’application.
La tournée de responsables US
L’accord irano-saoudien a surpris tout le monde, y compris le Hezbollah, dont le secrétaire général Hassan Nasrallah avait déclaré auparavant que “ceux qui attendent la signature d’un accord irano-saoudien pour élire un président vont devoir attendre longtemps” – avant de saluer ledit accord en déclarant “qu’il ne se fera pas à notre détriment, ni au détriment de la résistance”. Par ailleurs, force est de relever que la présence de hauts responsables américains dans la région, à la veille de la signature de l’accord, n’a pas échappé aux observateurs. Le secrétaire d’État, Anthony Blinken, le ministre de la Défense, Lloyd James Austin III, le chef d’État-major, James C. McConville, ainsi que plusieurs responsables militaires se sont rendus en Israël, en Égypte, en Jordanie, en Irak et au Kurdistan…
Dans le même temps, les raids intensifs d'Israël contre des positions de l’Iran et du Hezbollah en Syrie visent à renforcer la position du Premier ministre Benyamin Netanyahou et de son gouvernement qui espèrent ainsi détourner la colère des manifestants à Tel Aviv qui revendiquent leur démission – par une escalade ou une opération militaire éclair contre l’Iran ou le Hezbollah. Cependant, l’administration du président américain Joe Biden rejette en bloc toute intervention militaire dans la région et toute escalade. En effet, Washington désire régler les différends et consolider la sécurité et la stabilité – notamment après la signature de l’accord sur la délimitation de la frontière maritime entre le Liban et Israël. Selon certains milieux diplomatiques occidentaux, la zone pétrolifère qui s’étend de l’Égypte à la Grèce est sécurisée et stable. Toutes les opérations militaires sont donc interdites dans cette zone.
L'accord entre l'Iran et l'Arabie saoudite aura des répercussions sur la région en termes de rapport de force si l'Iran met en œuvre ce qu'il prévoit. Selon des sources bien informées, des détails relatifs à l'application seront révélés dans deux mois et démontreront le sérieux des parties prenantes.
Les milieux US indiquent qu’un responsable américain devrait se rendre prochainement dans la région, au Liban notamment, pour informer les dirigeants libanais de la portée de cette initiative. Selon des sources du Hezbollah, l’Arabie saoudite s’empresse d’appliquer l’accord en raison de sa situation économique qui la contraint à faire des compromis. En revanche, pour certains observateurs arabes, la crise iranienne, générée par la révolution du voile conjuguée aux sanctions américaines et à leurs retombées économiques et financières, aurait conduit la Chine à mettre en chantier l’accord en question. Par conséquent, la solution dans la région dépendra de longues et laborieuses tractations avec l’Iran.
Dans ce contexte, le tandem Amal-Hezbollah a enfin annoncé le nom de son candidat Sleiman Frangié, pour placer le camp d’en face devant le fait accompli, ce même camp qui insiste coûte que coûte sur Michel Moawad et refuse de voir le candidat de la «résistance» accéder à la magistrature suprême, même s’il doit bloquer les séances électorales. Néanmoins, malgré l'élan positif créé par la signature de l'accord, le dénouement de la présidentielle demeure flou, d'où l'importance de réactiver la réunion des cinq à Paris (États-Unis, France, Égypte, Arabie saoudite et Qatar) afin de franchir les obstacles qui se dressent devant l'élection d'un président selon les critères convenus: un chef d'État impartial et salutaire, et non le président d'un camp ou de l'autre.
La scène politique régionale a-t-elle donc changé, comme le souhaite l’axe de la «résistance»? D’après certaines sources, la région demeure sous l’égide des États-Unis, malgré l’initiative et les efforts chinois. Néanmoins, la Chine pourrait même à terme remplacer la Russie comme superpuissance, et se hisser au rang des États-Unis qui œuvrent pour mettre un terme au conflit en Ukraine. Toutefois, les États-Unis imposent leurs conditions : la Chine doit rester neutre et s'abstenir d'armer la Russie. Selon certains observateurs, la Chine parraine un accord dans la région pour la première fois sans participation américaine directe. Celle-ci cherchera sans aucun doute à appliquer l’accord en question, de peur de perdre sa crédibilité et sa puissance politique sur la scène internationale. Mais pourra-t-elle mettre en œuvre l’accord irano-saoudien sans le feu vert américain?
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