C’est au rythme de slogans scandés place Riad el-Solh pour décrire une vie qui devient de plus en intenable au Liban et conspuer une classe dirigeante qui assiste sans broncher à la descente aux enfers des Libanais, que les commissions parlementaires ont tenu mercredi une réunion conjointe. A l’ordre du jour, le titre pompeux d’un "débat sur la crise". "Après la folie qui a marqué la journée de mardi (avec un dollar qui a atteint la barre des 143.000 livres sur le marché libre), nous avons décidé de convoquer les représentants du gouvernement pour écouter leurs explications au sujet de la situation financière et des issues pouvant déboucher sur un règlement", a annoncé le vice-président du Parlement Élias Bou Saab au terme de la réunion.
Si la situation au Liban n’était pas tellement tragique, cet excès de zèle parlementaire aurait pu faire rire. De frustration et de rage. Car, trois ans après le début de crise, la Chambre en est encore à chercher "qui relève le taux du dollar", à "demander à discuter du plan de redressement", à "connaître les bénéfices découlant des opérations de change", à "s’indigner de la fermeture des banques qui ne doit pas être passée sous silence" et à "identifier les personnes influentes qui continuent d’opérer des transferts à l’étranger".
Telle la mouche du coche, les députés ont passé des heures, Place de l’Étoile, à discuter de ces sujets, en présence du vice-président sortant du Conseil Saadé Chami, du ministre sortant des Finances Youssef Khalil et des représentants de la Banque du Liban et de l’Association des banques. A une centaine de mètres d’eux, plusieurs centaines de manifestants, majoritairement des officiers à la retraite, hurlaient leur désespoir et tentaient de forcer le passage jusqu’au Sérail à travers les barbelés. Ils en venaient presque aux mains avec les forces de l’ordre chargées d’empêcher les débordements. Le spectacle était ubuesque: deux catégories de Libanais, les anciens militaires et les agents de l’ordre s’affrontaient, les uns lançant des bombes lacrymogènes sur les autres, alors que les deux se plaignent des mêmes salaires de misère et croulent sous le poids de la crise que les parlementaires essaient toujours consciencieusement de cerner... trois ans plus tard. Pour la forme bien entendu, en attendant une recomposition du pouvoir, taillé évidemment à la mesure des groupes parlementaires et des partis qui veulent maintenir leur hégémonie destructrice sur le pays. "Nous devons nous entraider pour obtenir une recomposition du pouvoir", a lancé Élias Bou Saab qui a brandi la menace d’un acte I de la discussion byzantine de mardi, mais cette fois, a-t-il dit, en présence du gouverneur de la Banque du Liban. Au programme: connaître donc les bénéfices réalisés grâce aux opérations de change, et la liquidité disponible, entre autres sujets.
Et si, pour changer, ils élisaient un président? L’idée, à en croire les explications de M. Bou Saab, a effleuré certains députés.
Si la situation au Liban n’était pas tellement tragique, cet excès de zèle parlementaire aurait pu faire rire. De frustration et de rage. Car, trois ans après le début de crise, la Chambre en est encore à chercher "qui relève le taux du dollar", à "demander à discuter du plan de redressement", à "connaître les bénéfices découlant des opérations de change", à "s’indigner de la fermeture des banques qui ne doit pas être passée sous silence" et à "identifier les personnes influentes qui continuent d’opérer des transferts à l’étranger".
Telle la mouche du coche, les députés ont passé des heures, Place de l’Étoile, à discuter de ces sujets, en présence du vice-président sortant du Conseil Saadé Chami, du ministre sortant des Finances Youssef Khalil et des représentants de la Banque du Liban et de l’Association des banques. A une centaine de mètres d’eux, plusieurs centaines de manifestants, majoritairement des officiers à la retraite, hurlaient leur désespoir et tentaient de forcer le passage jusqu’au Sérail à travers les barbelés. Ils en venaient presque aux mains avec les forces de l’ordre chargées d’empêcher les débordements. Le spectacle était ubuesque: deux catégories de Libanais, les anciens militaires et les agents de l’ordre s’affrontaient, les uns lançant des bombes lacrymogènes sur les autres, alors que les deux se plaignent des mêmes salaires de misère et croulent sous le poids de la crise que les parlementaires essaient toujours consciencieusement de cerner... trois ans plus tard. Pour la forme bien entendu, en attendant une recomposition du pouvoir, taillé évidemment à la mesure des groupes parlementaires et des partis qui veulent maintenir leur hégémonie destructrice sur le pays. "Nous devons nous entraider pour obtenir une recomposition du pouvoir", a lancé Élias Bou Saab qui a brandi la menace d’un acte I de la discussion byzantine de mardi, mais cette fois, a-t-il dit, en présence du gouverneur de la Banque du Liban. Au programme: connaître donc les bénéfices réalisés grâce aux opérations de change, et la liquidité disponible, entre autres sujets.
Et si, pour changer, ils élisaient un président? L’idée, à en croire les explications de M. Bou Saab, a effleuré certains députés.
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