Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a ajourné d'un mois le passage à l’heure d’été à cause du mois de jeûne du Ramadan. Scrutons ce que cela implique pour le Liban.
Le passage à l’heure d’été a lieu chaque année, au Liban, lors du dernier week-end du mois de mars. Mais le Liban est loin d’être le seul pays où cette tradition, que certains jugent bizarre, est pratiquée. L’idée principale serait de mieux profiter des heures de soleil et de réduire les dépenses énergétiques. Ces bénéfices sont néanmoins remis en question par des études scientifiques.
Certains pays, comme la Turquie, la Chine, l’Inde ou le Japon, ne suivent pas cette tendance. Et le ciel ne leur tombe pas sur la tête pour autant. Mais décider à la dernière minute de renoncer au changement du fuseau horaire, dans un pays qui l'applique scrupuleusement est une autre affaire.
Au Liban, la décision du Premier ministre sortant, Najib Mikati, de reporter d'un mois le passage à l'heure d'été a pris de court les compagnies d'aviation civile, qui avaient émis les billets d'avion pour des vols prévus à partir de dimanche sur base de la nouvelle heure. La compagnie nationale, Middle East Airlines, s'est empressée de préciser dans un communiqué que les horaires des vols prévus à partir de minuit samedi, vont tous être changés, sans que les voyageurs aient à payer des charges supplémentaires. "Tous les horaires des départs de Beyrouth seront avancés d'une heure à partir de minuit, dans la nuit du 25 au 26 mars jusqu'à minuit dans la nuit du 20 au 21 avril", a précisé la MEA dans un communiqué.
Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer une décision hâtive et irréfléchie, décidée lors de l'entretien, jeudi matin, entre le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre sortant. La chaîne locale MTV a diffusé un passage vidéo de la réunion au cours de laquelle M. Berry demande expressément à M. Mikati de retarder d'un mois le passage à l'heure d'été. "La décision annoncée par le secrétaire général de la présidence du Conseil de façon chaotique, sans tenir compte de ses retombées négatives, est inacceptable", a dénoncé le député Nadim Gemayel, sur son compte Twitter. "Elle aura des effets sur les choses les plus simples, telles que les téléphones, les ordinateurs (programmés pour suivre le fuseau horaire du pays concerné) les vols aériens et autres", a-t-il averti. D'autres députés ont également critiqué vivement cette décision.
Le Liban se fait-il avoir?
Techniquement, ces perturbations étaient-elles cependant nécessaires? Certaines études montrent que le passage à l’heure d’été est inutile, d’autres vont jusqu’à le considérer contre-productif, voire nuisible, sous prétexte qu’une heure en moins signifie une heure de productivité perdue.
Évidemment, les travailleurs de tous les secteurs peuvent être touchés par un tel changement, des plus nantis aux moins bien lotis.
Le manque de coordination serait un autre effet néfaste inéluctable du changement. Les décalages horaires sont déjà déroutants, d’autant que les individus qui travaillent dans des différents fuseaux horaires doivent avoir à l'œil de nombreuses règles d’heure d’été. Cela peut perturber les réunions professionnelles, les voyages ou les systèmes de facturation, entre autres. Nous pouvons penser à la confusion engendrée par le fameux bug du Y2K, c’est-à-dire le passage informatique à l'an 2000 qui avait suscité de nombreuses inquiétudes à cause de la programmation de certains ordinateurs.
Quid de l’énergie? Un argument généralement avancé en faveur du changement horaire porte sur l’économie d’énergie que favorise le changement d’heure. Cependant, le bilan empirique est loin de faire l’unanimité. D’après une analyse faite par le département de l’Énergie aux États-Unis, l’économie d’énergie est infime. Une étude réalisée par Matthew Kotchen et Laura Grant, deux économistes, met en exergue des résultats différents: l’heure d’été augmenterait la demande d’électricité, faisant donc pression sur les ressources et relevant les prix.
Le passage à l’heure d’été a lieu chaque année, au Liban, lors du dernier week-end du mois de mars. Mais le Liban est loin d’être le seul pays où cette tradition, que certains jugent bizarre, est pratiquée. L’idée principale serait de mieux profiter des heures de soleil et de réduire les dépenses énergétiques. Ces bénéfices sont néanmoins remis en question par des études scientifiques.
Certains pays, comme la Turquie, la Chine, l’Inde ou le Japon, ne suivent pas cette tendance. Et le ciel ne leur tombe pas sur la tête pour autant. Mais décider à la dernière minute de renoncer au changement du fuseau horaire, dans un pays qui l'applique scrupuleusement est une autre affaire.
Au Liban, la décision du Premier ministre sortant, Najib Mikati, de reporter d'un mois le passage à l'heure d'été a pris de court les compagnies d'aviation civile, qui avaient émis les billets d'avion pour des vols prévus à partir de dimanche sur base de la nouvelle heure. La compagnie nationale, Middle East Airlines, s'est empressée de préciser dans un communiqué que les horaires des vols prévus à partir de minuit samedi, vont tous être changés, sans que les voyageurs aient à payer des charges supplémentaires. "Tous les horaires des départs de Beyrouth seront avancés d'une heure à partir de minuit, dans la nuit du 25 au 26 mars jusqu'à minuit dans la nuit du 20 au 21 avril", a précisé la MEA dans un communiqué.
Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer une décision hâtive et irréfléchie, décidée lors de l'entretien, jeudi matin, entre le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre sortant. La chaîne locale MTV a diffusé un passage vidéo de la réunion au cours de laquelle M. Berry demande expressément à M. Mikati de retarder d'un mois le passage à l'heure d'été. "La décision annoncée par le secrétaire général de la présidence du Conseil de façon chaotique, sans tenir compte de ses retombées négatives, est inacceptable", a dénoncé le député Nadim Gemayel, sur son compte Twitter. "Elle aura des effets sur les choses les plus simples, telles que les téléphones, les ordinateurs (programmés pour suivre le fuseau horaire du pays concerné) les vols aériens et autres", a-t-il averti. D'autres députés ont également critiqué vivement cette décision.
Le Liban se fait-il avoir?
Techniquement, ces perturbations étaient-elles cependant nécessaires? Certaines études montrent que le passage à l’heure d’été est inutile, d’autres vont jusqu’à le considérer contre-productif, voire nuisible, sous prétexte qu’une heure en moins signifie une heure de productivité perdue.
Évidemment, les travailleurs de tous les secteurs peuvent être touchés par un tel changement, des plus nantis aux moins bien lotis.
Le manque de coordination serait un autre effet néfaste inéluctable du changement. Les décalages horaires sont déjà déroutants, d’autant que les individus qui travaillent dans des différents fuseaux horaires doivent avoir à l'œil de nombreuses règles d’heure d’été. Cela peut perturber les réunions professionnelles, les voyages ou les systèmes de facturation, entre autres. Nous pouvons penser à la confusion engendrée par le fameux bug du Y2K, c’est-à-dire le passage informatique à l'an 2000 qui avait suscité de nombreuses inquiétudes à cause de la programmation de certains ordinateurs.
Quid de l’énergie? Un argument généralement avancé en faveur du changement horaire porte sur l’économie d’énergie que favorise le changement d’heure. Cependant, le bilan empirique est loin de faire l’unanimité. D’après une analyse faite par le département de l’Énergie aux États-Unis, l’économie d’énergie est infime. Une étude réalisée par Matthew Kotchen et Laura Grant, deux économistes, met en exergue des résultats différents: l’heure d’été augmenterait la demande d’électricité, faisant donc pression sur les ressources et relevant les prix.
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