La première journée de mobilisation organisée au niveau national après l'adoption de la réforme des retraites via le 49.3, le 23 mars a vu défiler près de 3.5 millions de manifestants selon la CGT, et un million selon la police, à travers le pays. La préfecture de police a recensé "environ un millier" d'éléments radicaux dans la capitale.

Un net regain de mobilisation, mais des tensions en hausse: la neuvième journée d'action contre la réforme des retraites n'a pas faibli au lendemain d'une intervention du président de la République qui a hérissé les opposants, les syndicats espérant "garder l'opinion" de leur côté. La radicalisation du mouvement de contestation s'est traduite par une hausse des violences.

Cette journée était la première organisée au niveau national après l'adoption de la loi via l'arme constitutionnelle du 49.3.

Entre 1,089 million de manifestants (Intérieur) et 3,5 millions (CGT) ont défilé dans plus de 300 villes.

Un "regain de mobilisation" salué par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui avait appelé à la mi-journée "à la non-violence", afin de "garder l'opinion jusqu'au bout".

À ses côtés, son homologue de la CGT Philippe Martinez a estimé qu'Emmanuel Macron avait "jeté un bidon d'essence sur le feu" avec son interview, rappelant que les syndicats avaient écrit au chef de l'État pour l'alerter sur la "situation explosive" du pays.


À Paris, où la participation a atteint de nouveaux records, à la fois selon la CGT (800.000) et Beauvau (119.000), des violences ont rapidement éclaté en tête de cortège: pavés, bouteilles et feux d'artifice lancés sur les forces de l'ordre, vitrines et abribus brisés et feux de poubelles.

La préfecture de police, qui a recensé "environ un millier" d'éléments radicaux dans la capitale, faisait état de 26 interpellations à 18H00.

À Nantes et Rennes aussi, des heurts ont opposé des manifestants aux forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canon à eau. À Lorient (Morbihan), le commissariat a été pris pour cible.

Des tensions plus ou moins fortes étaient également constatées à Toulouse, Lille, Bordeaux ou Dijon.

Incidents aussitôt dénoncés par la droite, à l'instar du président des Républicains Eric Ciotti dénonçant des "nervis (qui) veulent la terreur".

Selon une source policière, à 19H00, plus d'une centaine de policiers ont été blessés en France, sans compter Paris.
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