Rajeunie et enthousiaste, l'équipe de France de Kylian Mbappé passe un premier test à l'extérieur, lundi (21h45) en Irlande, un déplacement rendu piégeux par la ferveur locale mais qui peut se transformer en boulevard pour l'Euro-2024 en cas de succès. Après les "Oranje", place aux "Boys in green", ces "hommes en vert" et leur Aviva stadium de Dublin (moins de 52.000 places) annoncé comble pour la venue des vice-champions du monde français.
Dans le sillage de leur nouveau capitaine, les Tricolores ont lancé avec brio la campagne qualificative pour le prochain Championnat d'Europe, avec une victoire 4-0 contre des Pays-Bas décimés et décevants, vendredi pour leurs retrouvailles avec le Stade de France.
Le voyage en Irlande réserve aux Bleus une tout autre atmosphère dans l'antre bouillante située à Lansdowne Road, fatale à leurs homologues du rugby un mois plus tôt dans le Tournoi des six nations (32-19).
Cette fois, il n'est pas question de Grand Chelem ni de choc au sommet du classement mondial, puisque la République d'Irlande ne pointe qu'au 48e rang dans les tableaux de la Fifa avec une génération plutôt anonyme, absente du dernier Euro et des cinq dernières Coupes du monde.
"Intensité"
L'idée, pour les Bleus, est simplement d'enchaîner une deuxième victoire pour creuser l'écart en tête de son groupe avant un rassemblement de juin beaucoup plus abordable, avec Gibraltar et la Grèce au programme.
Mais le sélectionneur Didier Deschamps ne connaît que trop bien le risque de ces déplacements européens en terrain hostile: en 2022, ses Bleus n'en ont gagné aucun (défaite au Danemark, nuls en Croatie et en Autriche). "Cela ne va pas être le même match, en matière d'intensité et d'engagement, on va avoir un autre combat à livrer lundi soir", a-t-il prédit dès vendredi, soulignant que "les Irlandais nous ont regardés bien installés dans leurs fauteuils".
Exemptés de rencontre lors de la première journée, les hommes de Stephen Kenny ont en effet pu peaufiner leur préparation en vue de ce duel à travers un match amical organisé dès mercredi contre la Lettonie, avec une équipe remaniée. Ils l'ont emporté 3-2 grâce à la jeune pépite Evan Ferguson, 18 ans, et à Chiedozie Ogbene, buteur décisif deux minutes après son entrée en jeu.
Face aux Bleus, "c'est un gros test, mais un test à savourer. Ce sera le principal message pour les garçons", assure le nouvel adjoint John O'Shea, ancien de Manchester United. "Avec un stade plein, c'est une chance pour nous de montrer nos jeunes talents et notre union collective", reprend l'ex-défenseur, titulaire lors du fameux barrage du Mondial en 2009, marqué par la main de Thierry Henry.
Giroud dans la rotation ?
Depuis cette confrontation, l'équipe de France a dominé les Irlandais par deux fois, à l'Euro-2016 (2-1, doublé d'Antoine Griezmann) puis en préparation au Mondial-2018 (2-0), avec un but d'Olivier Giroud.
A 36 ans, le N.9 espère une titularisation à Dublin après avoir démarré France - Pays-Bas sur le banc des remplaçants. Mais Randal Kolo Muani a impressionné à Saint-Denis, redessinant la hiérarchie des attaquants. Une autre place est peut-être à prendre à droite de l'attaque, avec Marcus Thuram voire Moussa Diaby en postulants pour pousser Kingsley Coman sur le banc.
Le poste d'ailier gauche, lui, est réservé pour plusieurs années par un Kylian Mbappé inarrêtable. Le brassard du nouveau capitaine n'a pas l'air de freiner une irrémédiable ascension: après son doublé vendredi, le Parisien de 24 ans est sur une série folle de 20 buts en 17 matches sous le maillot bleu.
"J'essaie de faire mon travail, essayer d'être décisif, d'entraîner les autres avec moi", a sobrement indiqué la vedette tricolore. Mais "le plus dur reste à faire". En fonction des états de forme, Didier Deschamps fera sans doute "quelques changements", comme il l'a glissé.
Mais les places seront chères en défense - la charnière Konaté-Upamecano paraît déjà bien installée devant le gardien Mike Maignan - comme au milieu, où le trio Griezmann-Tchouaméni-Rabiot a convaincu.
AFP
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