Une exposition unique en son genre se déroule jusqu’à la fin du mois à Rebirth Beirut, à Gemmayze. Primal Impulse, ou Impulsions primaires, est le titre de cette exposition solo de l’artiste Georges Meouchy qui dévoile son talent pour la première fois sur la scène artistique libanaise.
C’est l’histoire d’un notaire que prit l’envie, au milieu de ses infinies formalités juridiques, de faire un petit croquis sur l’envers d’un papier, dans son bureau. Ayant eu la chance d’admirer une toile originale de Basquiat dans l’appartement d’un ami, Georges Meouchy ressent un besoin urgent de prendre un crayon et de dessiner. Entre deux rendez-vous, il griffonne. Et, de courbe en ligne, de coup de crayon en coup de pinceau, il se découvre une passion endormie qui se réveille.
Dr Tony Karam, grand collectionneur d’art, tombe par hasard sur un de ses dessins. Il reconnaît immédiatement la force de l'œuvre et propose à l'artiste de se mettre sérieusement au travail. Maître Meouchy fait donc place à l’artiste en lui et «met sur toile» son don. Ses premières créations sont ainsi sollicitées pour une vente aux enchères, qui a lieu à New York avec Artscoops et en collaboration avec la Lebanese American University, pour la bonne cause.
Après 20 ans de pratique légale, durant lesquels Georges Meouchy a développé une profonde et vaste compréhension des interactions sociales, il comprend l'importance de l’humilité. Il pense que les singes valent bien les humains et que tout être devrait se remémorer ses impulsions primaires et se remettre en cause. D’après lui, plus on est humble, plus on grandit, et plus on devient arrogant, plus on s'éloigne des vraies valeurs humaines. Quant aux singes, ils auraient tout à fait leur place dans une société comme la nôtre.
S'inspirant des personnages de notre quotidien, Georges Meouchy se met à les peindre dans des postures de singes. On reconnaît le solitaire, celui qui se met en position de force ou le chef, celle qui est triste, mais cherche à le cacher, celui qui aime faire la fête, celle qui se pavane, celui qui se prend trop au sérieux ou celle qui s’accroche à la vie, comme en équilibre sur une branche fragile.
L'artiste propose aussi des personnages comme le médecin de famille fatigué de son métier, ou l’homme au chapeau melon qui n'est pas sans rappeler celui de Magritte. On peut également admirer une série de nus féminins, travaillés avec la même technique de lignes irrégulières et enchevêtrées, parfois confondues par la force des couleurs.
Ce qui est intéressant, et même troublant, dans l’art de Georges Meouchy est cette maîtrise des formes et des compositions. L’artiste, complètement autodidacte et récemment venu à la peinture, réalise ses pièces avec une belle intuition.
La touche de son pinceau et l'équilibre de ses couleurs se font, de l'aveu de l’artiste, de manière intuitive et spontanée. Quand on lui demande s’il connaît les couleurs du cercle chromatique ou s’il applique la théorie du nombre d’or pour parvenir à une meilleure composition, il éclate de rire, car il n’en sait rien. D’où la beauté de son art à l’état brut.
Ces impulsions primaires qui définissent la société qu’il critique à travers les faciès de singes seraient ses premières impressions en matière d’art. Il aura fallu une longue carrière dans le droit et la rigidité de son métier pour que Georges Meouchy donne libre cours à la créativité qui dormait en lui. C’est avec simplicité, humour et même autodérision qu'il présente son œuvre. Il ne se prend pas au sérieux et s’amuse en exposant une série de toiles qui interrogent les spectateurs sur la vraie condition humaine.
Sous la curation de Dr Tony Karam, qui a le talent de mettre en valeur les artistes et de leur ouvrir la voie dans le domaine de l’art, cette première exposition en solo de Georges Meouchy est un moment de plaisir dans l’espace convivial de Rebirth Beirut. Une partie des bénéfices sera versée aux initiatives de cette association.
Zeina Nader
www.zeinanader.com
@zeinanader_art
C’est l’histoire d’un notaire que prit l’envie, au milieu de ses infinies formalités juridiques, de faire un petit croquis sur l’envers d’un papier, dans son bureau. Ayant eu la chance d’admirer une toile originale de Basquiat dans l’appartement d’un ami, Georges Meouchy ressent un besoin urgent de prendre un crayon et de dessiner. Entre deux rendez-vous, il griffonne. Et, de courbe en ligne, de coup de crayon en coup de pinceau, il se découvre une passion endormie qui se réveille.
Dr Tony Karam, grand collectionneur d’art, tombe par hasard sur un de ses dessins. Il reconnaît immédiatement la force de l'œuvre et propose à l'artiste de se mettre sérieusement au travail. Maître Meouchy fait donc place à l’artiste en lui et «met sur toile» son don. Ses premières créations sont ainsi sollicitées pour une vente aux enchères, qui a lieu à New York avec Artscoops et en collaboration avec la Lebanese American University, pour la bonne cause.
Après 20 ans de pratique légale, durant lesquels Georges Meouchy a développé une profonde et vaste compréhension des interactions sociales, il comprend l'importance de l’humilité. Il pense que les singes valent bien les humains et que tout être devrait se remémorer ses impulsions primaires et se remettre en cause. D’après lui, plus on est humble, plus on grandit, et plus on devient arrogant, plus on s'éloigne des vraies valeurs humaines. Quant aux singes, ils auraient tout à fait leur place dans une société comme la nôtre.
S'inspirant des personnages de notre quotidien, Georges Meouchy se met à les peindre dans des postures de singes. On reconnaît le solitaire, celui qui se met en position de force ou le chef, celle qui est triste, mais cherche à le cacher, celui qui aime faire la fête, celle qui se pavane, celui qui se prend trop au sérieux ou celle qui s’accroche à la vie, comme en équilibre sur une branche fragile.
L'artiste propose aussi des personnages comme le médecin de famille fatigué de son métier, ou l’homme au chapeau melon qui n'est pas sans rappeler celui de Magritte. On peut également admirer une série de nus féminins, travaillés avec la même technique de lignes irrégulières et enchevêtrées, parfois confondues par la force des couleurs.
Ce qui est intéressant, et même troublant, dans l’art de Georges Meouchy est cette maîtrise des formes et des compositions. L’artiste, complètement autodidacte et récemment venu à la peinture, réalise ses pièces avec une belle intuition.
La touche de son pinceau et l'équilibre de ses couleurs se font, de l'aveu de l’artiste, de manière intuitive et spontanée. Quand on lui demande s’il connaît les couleurs du cercle chromatique ou s’il applique la théorie du nombre d’or pour parvenir à une meilleure composition, il éclate de rire, car il n’en sait rien. D’où la beauté de son art à l’état brut.
Ces impulsions primaires qui définissent la société qu’il critique à travers les faciès de singes seraient ses premières impressions en matière d’art. Il aura fallu une longue carrière dans le droit et la rigidité de son métier pour que Georges Meouchy donne libre cours à la créativité qui dormait en lui. C’est avec simplicité, humour et même autodérision qu'il présente son œuvre. Il ne se prend pas au sérieux et s’amuse en exposant une série de toiles qui interrogent les spectateurs sur la vraie condition humaine.
Sous la curation de Dr Tony Karam, qui a le talent de mettre en valeur les artistes et de leur ouvrir la voie dans le domaine de l’art, cette première exposition en solo de Georges Meouchy est un moment de plaisir dans l’espace convivial de Rebirth Beirut. Une partie des bénéfices sera versée aux initiatives de cette association.
Zeina Nader
www.zeinanader.com
@zeinanader_art
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