Le Championnat du Liban de football 2022-2023 s’est achevé sur un grand différend entre Ansar et la Fédération libanaise de football. Les problèmes entre la fédération et les clubs sont récurrents au Liban, aussi bien au cours du mandat de feu Nabil el-Rahi (1985-2001) que celui de son successeur et président actuel, Hashem Haidar.
Le Championnat du Liban de football 2022-2023 n’a pas connu une fin normale avec le dernier match de la saison entre Ahed et Ansar qui n’est pas allé à son terme. En effet, des actes de violence ont interrompu la rencontre qui avait lieu au stade Fouad Chehab à Jounieh. Des joutes verbales médiatiques ont éclaté entre la Fédération libanaise de football et le président d’Ansar, le député Nabil Badr, spécialement après l’annonce par la fédération du gain du match par Ahed, qui a ainsi été sacré champion du Liban.
Ce genre d’événements ne constitue malheureusement pas une première dans l’histoire du football libanais, qui a connu plusieurs fois des situations similaires, avec une implication aussi bien des clubs de premier plan que ceux de second plan.
Pour rappel, la Fédération libanaise de foot a été créée en 1933, a rejoint la Fifa en 1935, puis la confédération asiatique (AFC) en 1964 et la fédération arabe en 1978.
En mai 1985, Nabil el-Rahi est élu président de la Fédération avec Rahif Alameh comme secrétaire général. Alameh était proche d’Ansar, qui était alors présidé par l’ex-député Salim Diab. Alameh était incontestablement «l’homme fort» de la fédération de 1985 à 2001. Dans les années 80, il existait deux fédérations libanaises de football. La première était présidée par Nabil el-Rahi et disposait de la reconnaissance arabe, régionale et internationale, et le second était présidée par Edmond Assaf et ne disposait pas de reconnaissance internationale. Avec le temps, la fédération de Rahi a progressivement obtenu de la légitimité localement aux dépens de celle de Assaf.
Différends continus
La fédération de Rahi a connu plusieurs différends avec de nombreux clubs tels que Racing, Nejmeh, Tadamon Sour, Sagesse et Salam Zghorta. Ces derniers accusaient la fédération de favoritisme envers Ansar, qui remportait alors tous les titres de la scène nationale. Toutefois, il convient de souligner la qualité du niveau sportif de l’équipe d’Ansar de cette époque, qui comptait dans ses rangs des joueurs tels que les attaquants Mohamed Meselmeni, Abdelfeteh Chehab, Fadi Allouche, Adnan Bleik, et les milieux Jamal Taha (qui est devenu par la suite entraîneur de l’équipe) et Omar Edelbi, et bien d’autres joueurs.
Au cours du mandat de Nabil el-Rahi, Ansar a trusté tous les titres sur la scène locale. De nombreux conflits ont alors éclaté avec les clubs de Nejmeh (dirigé alors par son président historique Omar Ghandour) et de Racing (dirigé alors par le commerçant en produits pétroliers, Naji Azar, qui était proche du président de la République de l’époque, Élias el-Hraoui). Malgré les différents conflits, cette fédération est restée en place jusqu’en 2001, grâce notamment au soutien du président de la Chambre des députés, Nabih Berry, du défunt premier ministre Rafic Hariri et de l’ancien député Walid Joumblatt. Berry soutenait Nabil el-Rahi, tandis que Hariri et Joumblatt soutenaient Rahif Alameh.
Finalement, le président de Racing, Naji Azar, a convaincu Élias Hraoui de la nécessité de changer de direction à la tête de la fédération. Hraoui a de son côté convaincu Hariri et Joumblatt de cette nécessité.
En 2001, un grand conflit a opposé le club sudiste de Tadamon Sour (présidé alors par le commerçant en bijoux Ali Ahmad) et la Fédération libanaise de football, ce qui a poussé le président Berry à effectuer un changement radical au sein de la fédération, avec le soutien de Hariri et du président de la République Émile Lahoud. Ainsi, en septembre 2001, de nouvelles élections ont pavé la voie à l’accession de Hashem Haidar (proche de Berry) à la tête de la Fédération libanaise de football, avec Bahij Abou Hamze (proche de Joumblatt) secrétaire général. Salim Diab avait tenté de maintenir Rahif Alameh à son poste, mais sa quête a été vaine, et la liste de Haidar en entier a remporté les élections en 2001, mettant un terme à 16 ans de règne du duo Rahi-Alameh.
Cela fait 22 ans que Haidar est à la tête de la fédération avec, en cours de route, le remplacement de Abou Hamze (qui a eu un conflit avec Walid Joumblatt) par Jihad el-Chahaf au poste de secrétaire général. Au cours du mandat de Haidar, de nombreux conflits ont eu lieu avec des clubs comme Ansar, Salam Zgharta et Nejmeh. Le dernier conflit en date est donc le différend avec Ansar et son président, le député Nabil Badr. Ce dernier a demandé de grands changements dans la direction de la fédération, mais personne n'a soutenu cette proposition.
À noter que le club de Salam Zghorta, proche de l’ancien député Sleiman Frangieh, a maintes fois appelé au changement des membres de cette fédération, avant que cette revendication ne disparaisse à chaque fois à l’approche des élections.
Récemment, Salam Zghorta était fort mécontent de ce qui s’était passé dans un match de grande importance pour la lutte pour le maintien, qui l’opposait à Safa. Mais une visite d’une délégation du club de Safa, accompagnée de Jihad Chahaf, a apaisé les tensions.
Ainsi, au cours des quatre dernières décennies, il y a eu régulièrement des problèmes entre la Fédération libanaise de football et les clubs. Après 16 ans de règne du tandem Rahi-Alameh, le tandem Haidar-Chahaf est aux manettes depuis 22 ans. Ainsi, les perspectives de changements radicaux semblent encore loin de poindre à l’horizon.
Le Championnat du Liban de football 2022-2023 n’a pas connu une fin normale avec le dernier match de la saison entre Ahed et Ansar qui n’est pas allé à son terme. En effet, des actes de violence ont interrompu la rencontre qui avait lieu au stade Fouad Chehab à Jounieh. Des joutes verbales médiatiques ont éclaté entre la Fédération libanaise de football et le président d’Ansar, le député Nabil Badr, spécialement après l’annonce par la fédération du gain du match par Ahed, qui a ainsi été sacré champion du Liban.
Ce genre d’événements ne constitue malheureusement pas une première dans l’histoire du football libanais, qui a connu plusieurs fois des situations similaires, avec une implication aussi bien des clubs de premier plan que ceux de second plan.
Pour rappel, la Fédération libanaise de foot a été créée en 1933, a rejoint la Fifa en 1935, puis la confédération asiatique (AFC) en 1964 et la fédération arabe en 1978.
En mai 1985, Nabil el-Rahi est élu président de la Fédération avec Rahif Alameh comme secrétaire général. Alameh était proche d’Ansar, qui était alors présidé par l’ex-député Salim Diab. Alameh était incontestablement «l’homme fort» de la fédération de 1985 à 2001. Dans les années 80, il existait deux fédérations libanaises de football. La première était présidée par Nabil el-Rahi et disposait de la reconnaissance arabe, régionale et internationale, et le second était présidée par Edmond Assaf et ne disposait pas de reconnaissance internationale. Avec le temps, la fédération de Rahi a progressivement obtenu de la légitimité localement aux dépens de celle de Assaf.
Différends continus
La fédération de Rahi a connu plusieurs différends avec de nombreux clubs tels que Racing, Nejmeh, Tadamon Sour, Sagesse et Salam Zghorta. Ces derniers accusaient la fédération de favoritisme envers Ansar, qui remportait alors tous les titres de la scène nationale. Toutefois, il convient de souligner la qualité du niveau sportif de l’équipe d’Ansar de cette époque, qui comptait dans ses rangs des joueurs tels que les attaquants Mohamed Meselmeni, Abdelfeteh Chehab, Fadi Allouche, Adnan Bleik, et les milieux Jamal Taha (qui est devenu par la suite entraîneur de l’équipe) et Omar Edelbi, et bien d’autres joueurs.
Au cours du mandat de Nabil el-Rahi, Ansar a trusté tous les titres sur la scène locale. De nombreux conflits ont alors éclaté avec les clubs de Nejmeh (dirigé alors par son président historique Omar Ghandour) et de Racing (dirigé alors par le commerçant en produits pétroliers, Naji Azar, qui était proche du président de la République de l’époque, Élias el-Hraoui). Malgré les différents conflits, cette fédération est restée en place jusqu’en 2001, grâce notamment au soutien du président de la Chambre des députés, Nabih Berry, du défunt premier ministre Rafic Hariri et de l’ancien député Walid Joumblatt. Berry soutenait Nabil el-Rahi, tandis que Hariri et Joumblatt soutenaient Rahif Alameh.
Finalement, le président de Racing, Naji Azar, a convaincu Élias Hraoui de la nécessité de changer de direction à la tête de la fédération. Hraoui a de son côté convaincu Hariri et Joumblatt de cette nécessité.
En 2001, un grand conflit a opposé le club sudiste de Tadamon Sour (présidé alors par le commerçant en bijoux Ali Ahmad) et la Fédération libanaise de football, ce qui a poussé le président Berry à effectuer un changement radical au sein de la fédération, avec le soutien de Hariri et du président de la République Émile Lahoud. Ainsi, en septembre 2001, de nouvelles élections ont pavé la voie à l’accession de Hashem Haidar (proche de Berry) à la tête de la Fédération libanaise de football, avec Bahij Abou Hamze (proche de Joumblatt) secrétaire général. Salim Diab avait tenté de maintenir Rahif Alameh à son poste, mais sa quête a été vaine, et la liste de Haidar en entier a remporté les élections en 2001, mettant un terme à 16 ans de règne du duo Rahi-Alameh.
Cela fait 22 ans que Haidar est à la tête de la fédération avec, en cours de route, le remplacement de Abou Hamze (qui a eu un conflit avec Walid Joumblatt) par Jihad el-Chahaf au poste de secrétaire général. Au cours du mandat de Haidar, de nombreux conflits ont eu lieu avec des clubs comme Ansar, Salam Zgharta et Nejmeh. Le dernier conflit en date est donc le différend avec Ansar et son président, le député Nabil Badr. Ce dernier a demandé de grands changements dans la direction de la fédération, mais personne n'a soutenu cette proposition.
À noter que le club de Salam Zghorta, proche de l’ancien député Sleiman Frangieh, a maintes fois appelé au changement des membres de cette fédération, avant que cette revendication ne disparaisse à chaque fois à l’approche des élections.
Récemment, Salam Zghorta était fort mécontent de ce qui s’était passé dans un match de grande importance pour la lutte pour le maintien, qui l’opposait à Safa. Mais une visite d’une délégation du club de Safa, accompagnée de Jihad Chahaf, a apaisé les tensions.
Ainsi, au cours des quatre dernières décennies, il y a eu régulièrement des problèmes entre la Fédération libanaise de football et les clubs. Après 16 ans de règne du tandem Rahi-Alameh, le tandem Haidar-Chahaf est aux manettes depuis 22 ans. Ainsi, les perspectives de changements radicaux semblent encore loin de poindre à l’horizon.
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