Le scénario parait cousu de fil blanc. Ou presque. Il serait quelque peu naïf de considérer que le climat d’escalade perceptible à Gaza, depuis quelques jours, et au Liban-Sud, depuis vingt-quatre heures, est totalement étranger à deux développements stratégiques majeurs survenus au Moyen-Orient: la «réconciliation» entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, qui n’a pas fait que des heureux dans la région; et la discorde sans précédent en Israël, frôlant une sorte de conflit interne aigu.
Le schéma est classique en pareilles circonstances: en cas de tensions extrêmes au sein d’une société, une crise profonde provoquée face à un ennemi externe permet de faire diversion et de ressouder l’unité autour du pouvoir en place. L’escalade présente permet, à n’en point douter, au Premier ministre Benjamin Netanyahu de résorber les dissensions inter-israéliennes ou, tout au moins, d’en détourner l’attention dans l’espoir de les dépasser.
Mais c’est surtout dans le camp adverse qu’il faudrait peut-être chercher la cause d’une relance de la violence. «Cherchez l’Iran», serait-on tenté de dire, ou plutôt une faction bien déterminée du régime iranien. Est-ce une coïncidence que l’escalade lancée au cours des dernières vingt-quatre heures soit intervenue au moment même où les chefs de la diplomatie saoudienne et iranienne étaient réunis à Pékin afin d’affirmer leur volonté commune d’œuvrer à «la sécurité, la stabilité et la prospérité» au Moyen-Orient?
Est-il nécessaire de rappeler dans ce contexte que le Hamas (responsable de l’escalade à Gaza) et le Hezbollah (qui affirme qu’il est totalement étranger aux tirs à partir du Liban-Sud) sont les instruments privilégiés des pasdarans, les Gardiens de la Révolution iranienne? De ce fait, les opérations militaires enclenchées au cours des dernières vingt-quatre heures peuvent avoir l’une des trois explications suivantes: soit le Hamas échappe aujourd’hui au contrôle de l’Iran, et le Hezbollah, dans le même temps, ne maitrise plus la situation dans la région méridionale du pays; soit le régime des mollahs à Téhéran joue un double jeu en effectuant une ouverture en direction de Riyad (les Billets verts n’ont pas d’odeur!) tout en poursuivant sa stratégie déstabilisatrice; ou, encore, il existe en Iran un fort courant radical (dans la mouvance des pasdarans) qui ne voit pas d’un bon œil la détente avec l’Arabie saoudite.
Le premier cas de figure paraît peu plausible dans les circonstances présentes, ou plutôt aucun indice palpable ne permet d’accréditer cette hypothèse d’une perte de contrôle de Téhéran sur le Hamas ou d’une déliquescence de l’influence du Hezbollah au Sud, qui permettrait au Hamas d’avoir une totale liberté d’action non loin de la frontière libano-israélienne.
Reste les deux autres cas de figure: le double jeu iranien, ou l’existence d’une faction du régime des mollahs farouchement hostile à l’accord conclu avec l’Arabie saoudite. Un journal du Golfe a d’ailleurs rapporté il y a quelques jours une information (qui reste à confirmer) selon laquelle les autorités en place à Téhéran ont démantelé une «cellule» au sein des Gardiens de la Révolution qui œuvrait à torpiller l’entente cordiale avec Riyad.
La transparence n’étant pas le propre du régime iranien, il nous faudra plusieurs jours pour déterminer lequel de ces deux cas de figure est le plus proche de la réalité. Il reste que les derniers développements sur le terrain ont illustré le fort déclin de la crédibilité du pouvoir des mollahs. Et pour cause: ou il ne contrôle plus ses alliés les plus proches; ou bien ses alliés, bien qu’ils lui soient restés fidèles, ne contrôlent plus, eux, la situation sur leur propre terrain; soit, en minimisant l’explication du double jeu, la faction radicale demeure la plus forte et a prouvé sa capacité à saboter toute ouverture en direction du camp adverse ou à remettre en question aisément tout engagement ou accord avec une partie tierce.
En ramenant la situation actuelle à une dimension purement libanaise, fut-elle fortement réductrice, une conclusion de ce qui précède s’impose et coule de source: le caractère totalement irrationnel, et très peu cartésien, de la position de ceux qui prônent de concéder la présidence de la République à un candidat proche du Hezbollah en contrepartie de «garanties» qui seraient fournies par le Hezbollah et l’Iran.
Peut-on encore croire un seul instant dans les engagements d’une partie qui joue un double jeu (idéologie et quête de renflouement financier obligent…) ou qui n’a plus les moyens objectifs de respecter les accords conclus, sous l’égide d’une puissance internationale, afin d’engager prétendument la région dans une nouvelle ère de «sécurité, de stabilité et de prospérité», comme l’a si bien affirmé, pas plus tard que jeudi, la déclaration de Pékin signée par le tout puissant chef de la diplomatie du régime de la wilayet el-faqih.
Le schéma est classique en pareilles circonstances: en cas de tensions extrêmes au sein d’une société, une crise profonde provoquée face à un ennemi externe permet de faire diversion et de ressouder l’unité autour du pouvoir en place. L’escalade présente permet, à n’en point douter, au Premier ministre Benjamin Netanyahu de résorber les dissensions inter-israéliennes ou, tout au moins, d’en détourner l’attention dans l’espoir de les dépasser.
Mais c’est surtout dans le camp adverse qu’il faudrait peut-être chercher la cause d’une relance de la violence. «Cherchez l’Iran», serait-on tenté de dire, ou plutôt une faction bien déterminée du régime iranien. Est-ce une coïncidence que l’escalade lancée au cours des dernières vingt-quatre heures soit intervenue au moment même où les chefs de la diplomatie saoudienne et iranienne étaient réunis à Pékin afin d’affirmer leur volonté commune d’œuvrer à «la sécurité, la stabilité et la prospérité» au Moyen-Orient?
Est-il nécessaire de rappeler dans ce contexte que le Hamas (responsable de l’escalade à Gaza) et le Hezbollah (qui affirme qu’il est totalement étranger aux tirs à partir du Liban-Sud) sont les instruments privilégiés des pasdarans, les Gardiens de la Révolution iranienne? De ce fait, les opérations militaires enclenchées au cours des dernières vingt-quatre heures peuvent avoir l’une des trois explications suivantes: soit le Hamas échappe aujourd’hui au contrôle de l’Iran, et le Hezbollah, dans le même temps, ne maitrise plus la situation dans la région méridionale du pays; soit le régime des mollahs à Téhéran joue un double jeu en effectuant une ouverture en direction de Riyad (les Billets verts n’ont pas d’odeur!) tout en poursuivant sa stratégie déstabilisatrice; ou, encore, il existe en Iran un fort courant radical (dans la mouvance des pasdarans) qui ne voit pas d’un bon œil la détente avec l’Arabie saoudite.
Le premier cas de figure paraît peu plausible dans les circonstances présentes, ou plutôt aucun indice palpable ne permet d’accréditer cette hypothèse d’une perte de contrôle de Téhéran sur le Hamas ou d’une déliquescence de l’influence du Hezbollah au Sud, qui permettrait au Hamas d’avoir une totale liberté d’action non loin de la frontière libano-israélienne.
Reste les deux autres cas de figure: le double jeu iranien, ou l’existence d’une faction du régime des mollahs farouchement hostile à l’accord conclu avec l’Arabie saoudite. Un journal du Golfe a d’ailleurs rapporté il y a quelques jours une information (qui reste à confirmer) selon laquelle les autorités en place à Téhéran ont démantelé une «cellule» au sein des Gardiens de la Révolution qui œuvrait à torpiller l’entente cordiale avec Riyad.
La transparence n’étant pas le propre du régime iranien, il nous faudra plusieurs jours pour déterminer lequel de ces deux cas de figure est le plus proche de la réalité. Il reste que les derniers développements sur le terrain ont illustré le fort déclin de la crédibilité du pouvoir des mollahs. Et pour cause: ou il ne contrôle plus ses alliés les plus proches; ou bien ses alliés, bien qu’ils lui soient restés fidèles, ne contrôlent plus, eux, la situation sur leur propre terrain; soit, en minimisant l’explication du double jeu, la faction radicale demeure la plus forte et a prouvé sa capacité à saboter toute ouverture en direction du camp adverse ou à remettre en question aisément tout engagement ou accord avec une partie tierce.
En ramenant la situation actuelle à une dimension purement libanaise, fut-elle fortement réductrice, une conclusion de ce qui précède s’impose et coule de source: le caractère totalement irrationnel, et très peu cartésien, de la position de ceux qui prônent de concéder la présidence de la République à un candidat proche du Hezbollah en contrepartie de «garanties» qui seraient fournies par le Hezbollah et l’Iran.
Peut-on encore croire un seul instant dans les engagements d’une partie qui joue un double jeu (idéologie et quête de renflouement financier obligent…) ou qui n’a plus les moyens objectifs de respecter les accords conclus, sous l’égide d’une puissance internationale, afin d’engager prétendument la région dans une nouvelle ère de «sécurité, de stabilité et de prospérité», comme l’a si bien affirmé, pas plus tard que jeudi, la déclaration de Pékin signée par le tout puissant chef de la diplomatie du régime de la wilayet el-faqih.
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