Ramsès II, l'immortel roi-soleil, enchante Paris
Ramsès II peut-il éclipser Toutânkhamon? Quatre ans après l'exposition enchanteresse du pharaon légendaire, un événement somptueux célébrant l'Égypte antique se déroule à Paris. Au cœur du spectacle, le sarcophage majestueux de Ramsès II, tel un trésor éternel qui brille sous les lumières du temps.

«Miraculeux», «éblouissant», «stupéfiant»: tels sont les mots choisis par Bénédicte Lhoyer, égyptologue et conseillère scientifique de cette exposition enchanteresse qui débute vendredi et illuminera la Grande Halle de la Villette jusqu'au 6 septembre. Paris, telle une étoile solitaire dans le firmament européen, a l'honneur d'accueillir cette exposition et, surtout, de dévoiler le sarcophage mystérieux de Ramsès II, grâce à une collaboration inédite tissée entre la France et l'Égypte.

En 2019, l'exposition consacrée à Toutânkhamon avait captivé plus de 1,4 million d'âmes émerveillées. Le temps est venu d'explorer la vie et l'œuvre de celui que l'on nomme souvent le «roi des rois» ou le «Roi-Soleil»: Ramsès II, pharaon de la 19e dynastie, dont le règne résonne encore à travers les âges. L'engouement est déjà palpable, avec plus de 145.000 billets vendus avant même l'ouverture au public, surpassant les chiffres de Toutânkhamon.

«C'est le pharaon au règne le plus long (66 ans), ayant épousé – entre autres – la femme à la beauté incomparable (Néfertari, signifiant littéralement «la plus belle») et ayant fondé la plus grande famille (au moins 50 fils et 60 filles)...
«En somme, un roi inégalable», confie Mme Lhoyer avec émotion. La dernière «visite» du pharaon en France remonte à 1976, lorsque la communauté scientifique française fut chargée de sauver la momie, tourmentée par les moisissures du temps. Depuis ce sauvetage héroïque, les liens entre les deux pays se sont tissés et renforcés, telle une étoffe précieuse, souligne l'égyptologue.




Après un périple aux États-Unis et avant de s'épanouir en Australie, l'exposition s'établit à Paris, où les organisateurs ont déployé tous leurs talents: une musique envoûtante, une scénographie élégante et une myriade d'objets précieux (statues, bijoux) ... L'exposition invite à plonger dans plus de trois millénaires d'histoire captivante. Plus de 180 trésors d'origine, dont certains n'avaient jamais quitté l'Égypte, sont dévoilés au public émerveillé. Chaque détail est conçu pour dévoiler la vie de ce pharaon. Une animation en 3D emporte même les visiteurs dans l'une des plus grandes batailles du souverain: celle de Qadesh (au sud de l'actuelle Syrie) où l'Égypte a bravé l'empire hittite.

Le point d'orgue de ce voyage onirique est la visite de la chambre funéraire de ce roi bâtisseur. Contrairement à l'exposition Toutânkhamon, les organisateurs ont dû faire preuve de créativité pour évoquer la tombe de Ramsès II, dont les 820 m2 ont été dérobés sous Ramsès IX. Ainsi, ils ont rassemblé de précieuses reliques (masques, bijoux...) exhumées d'autres chambres funéraires, notamment celles des princesses égyptiennes.

Parmi ces trésors, l'imposant masque du cercueil du roi Aménémopé. Cependant, la véritable étoile scintillant au firmament de l'événement est le somptueux cercueil en bois peint (sans la momie) de Ramsès II. «C'est une chance inestimable pour les enfants et les visiteurs de tous âges. C'est une émotion indicible», a confié avec émotion la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, lors de la présentation du cercueil, en présence de l'ambassadeur d'Égypte.



Ce sarcophage, sur lequel repose le roi, les bras croisés sur la poitrine, tenant le sceptre héqa et le fouet nekhakha, coiffé d'un némès orné d'un cobra dressé et arborant une fausse barbe tressée sous le menton, n'est en réalité pas le sarcophage originel de Ramsès II. L'égyptologue raconte qu'après le pillage du tombeau, il fut impératif de mettre la momie à l'abri. Elle resta près d'un siècle dans la tombe du pharaon Séthi Ier (le père de Ramsès II). Ce n'est que bien plus tard qu'elle trouva refuge dans le sarcophage exposé, où elle demeura plus de 2.800 ans. «Ramsès II a triomphé de l'éphémère. Tout comme Toutânkhamon, il est devenu immortel», conclut Mme Lhoyer, évoquant cette épopée légendaire.

Avec AFP
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