Le nouvel ouvrage de Nada Bejjani Plume de sang est construit autour d’un fait divers étonnant survenu en Macédoine. Le lancement du roman aura lieu en présence de l’auteur, le mercredi 12 avril, de 16 à 18 heures, dans le hall d’entrée de la Maison du Médecin, à Tehouita.
Nada Bejjani Raad est architecte, écrivaine et journaliste. Née à Beyrouth, elle vit en France depuis 1988. Plume de sang* est son deuxieme roman, après Le jour où l’agave crie, paru chez L’Harmattan, un livre remarqué par la critique pour la structure de ses phrases et leur musicalité. Son dernier ouvrage est construit autour d’un fait divers étonnant survenu en Macédoine. Dans une ville où rien ne se passe, trois femmes âgées sont séquestrées, violées et torturées à mort. L’inculpé ne se révéla autre que le journaliste qui rapportait ces crimes pour un journal local. Il fut suspecté pour un détail de trop, livré dans ses textes. Mis en examen et arrêté, sa mort soudaine, deux jours plus tard, le soustraira au jugement.
Pourquoi s’intéresser à pareil sujet?
La raison immédiate en est qu’un matin au travail, assise à ma table, j’ai lu dans mon journal cette information stupéfiante. Un journaliste accusé d’analyser les détails d’une enquête ouverte sur ses propres crimes. On y voyait la photo de cet homme svelte, aux traits réguliers, plongé dans ses pensées. Comme s’il cherchait à comprendre ce qui s’était passé. Dix ans plus tard, j’ai voulu faire de même.
Comment avez-vous procédé pour mener l’enquête?
J’étais persuadée que pour comprendre cet homme, il me fallait d’abord lire les articles qu’il avait écrit. Or, sur la toile, ils avaient tous disparu. J’ai pris contact avec tous ceux qui avaient relayé l’affaire, en particulier une physicienne connue dans son pays, qui fut la seule à avoir scruté ses billets. Sur mon insistance, elle finit par me les transmettre. Elle m’a aussi servi de guide lors du voyage que j’ai effectué sur place. Les articles de cet homme se sont révélés si étourdissants par la mine d’informations qu’ils décelaient qu’ils m’ont tenue en haleine tout au long de leur traduction.
Il me semble quand même qu’il est dur de se mettre dans la peau d’un meurtrier?
Oui, dur et sidérant à la fois. J’ai consulté beaucoup d’ouvrages sur le sujet, d’écrivains, de psychiatres et de profileurs, et force est de constater qu’on ne rentre pas impunément dans la tête d’un tueur en série. L’écrivain Marc Dugain qui, dans son ouvrage Avenue des Géants, raconte la vie d’un tueur en série célèbre, fait dire à son personnage cette phrase: «Chacun reconnaît en moi une part de lui-même et jouit de la contempler endormie…». Un autre tueur en série qui a défrayé la chronique en France, Michel Fourniret, m’a conduit à m’intéresser dans mon livre à Poil de carottes de Jules Renard et Vipère au poing d’Hervé Bazin.
Quel impact pourrait avoir votre roman sur la suite de l’enquête pour l’établissement définitif des faits?
Je l’ai écrit, habitée par une forme d’urgence, mais ne puis anticiper la suite. Ce roman est la reconstruction exhaustive des événements tels que rapportés par la presse écrite et les médias, l’ensemble étant déroulé pour la première fois à la lumière des propres papiers de l’inculpé. Ces derniers révèlent la toute-puissance de l’image maternelle et jettent sur les faits un éclairage insoupçonné.
Que prévoyez-vous pour la suite?
De ne rien prévoir et me laisser porter.
* Plume de sang de Nada Bejjani Raad, Artliban Calima, 190 p., 15$. Dessin de Raghad Arbash. Lancement du roman en présence de l’auteur, le mercredi 12 avril, de 16 à 18 heures, dans le hall d’entrée de la Maison du Médecin, à Tehouita.
Nada Bejjani Raad est architecte, écrivaine et journaliste. Née à Beyrouth, elle vit en France depuis 1988. Plume de sang* est son deuxieme roman, après Le jour où l’agave crie, paru chez L’Harmattan, un livre remarqué par la critique pour la structure de ses phrases et leur musicalité. Son dernier ouvrage est construit autour d’un fait divers étonnant survenu en Macédoine. Dans une ville où rien ne se passe, trois femmes âgées sont séquestrées, violées et torturées à mort. L’inculpé ne se révéla autre que le journaliste qui rapportait ces crimes pour un journal local. Il fut suspecté pour un détail de trop, livré dans ses textes. Mis en examen et arrêté, sa mort soudaine, deux jours plus tard, le soustraira au jugement.
Pourquoi s’intéresser à pareil sujet?
La raison immédiate en est qu’un matin au travail, assise à ma table, j’ai lu dans mon journal cette information stupéfiante. Un journaliste accusé d’analyser les détails d’une enquête ouverte sur ses propres crimes. On y voyait la photo de cet homme svelte, aux traits réguliers, plongé dans ses pensées. Comme s’il cherchait à comprendre ce qui s’était passé. Dix ans plus tard, j’ai voulu faire de même.
Comment avez-vous procédé pour mener l’enquête?
J’étais persuadée que pour comprendre cet homme, il me fallait d’abord lire les articles qu’il avait écrit. Or, sur la toile, ils avaient tous disparu. J’ai pris contact avec tous ceux qui avaient relayé l’affaire, en particulier une physicienne connue dans son pays, qui fut la seule à avoir scruté ses billets. Sur mon insistance, elle finit par me les transmettre. Elle m’a aussi servi de guide lors du voyage que j’ai effectué sur place. Les articles de cet homme se sont révélés si étourdissants par la mine d’informations qu’ils décelaient qu’ils m’ont tenue en haleine tout au long de leur traduction.
Il me semble quand même qu’il est dur de se mettre dans la peau d’un meurtrier?
Oui, dur et sidérant à la fois. J’ai consulté beaucoup d’ouvrages sur le sujet, d’écrivains, de psychiatres et de profileurs, et force est de constater qu’on ne rentre pas impunément dans la tête d’un tueur en série. L’écrivain Marc Dugain qui, dans son ouvrage Avenue des Géants, raconte la vie d’un tueur en série célèbre, fait dire à son personnage cette phrase: «Chacun reconnaît en moi une part de lui-même et jouit de la contempler endormie…». Un autre tueur en série qui a défrayé la chronique en France, Michel Fourniret, m’a conduit à m’intéresser dans mon livre à Poil de carottes de Jules Renard et Vipère au poing d’Hervé Bazin.
Quel impact pourrait avoir votre roman sur la suite de l’enquête pour l’établissement définitif des faits?
Je l’ai écrit, habitée par une forme d’urgence, mais ne puis anticiper la suite. Ce roman est la reconstruction exhaustive des événements tels que rapportés par la presse écrite et les médias, l’ensemble étant déroulé pour la première fois à la lumière des propres papiers de l’inculpé. Ces derniers révèlent la toute-puissance de l’image maternelle et jettent sur les faits un éclairage insoupçonné.
Que prévoyez-vous pour la suite?
De ne rien prévoir et me laisser porter.
* Plume de sang de Nada Bejjani Raad, Artliban Calima, 190 p., 15$. Dessin de Raghad Arbash. Lancement du roman en présence de l’auteur, le mercredi 12 avril, de 16 à 18 heures, dans le hall d’entrée de la Maison du Médecin, à Tehouita.
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