L’Europe est dans une situation de «pat», une figure bien connue aux échecs que certains politiques aiment utiliser, où il n’est plus possible de jouer, car toutes les options mènent à échec et mat.
C’est la situation dans laquelle se retrouve l’Europe ces jours-ci.
Que ce soit en temps de guerre ou de paix, au moment de l’encerclement militaire de Taïwan par la Chine, en apparence, en réponse à la visite de la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wenaux, aux États-Unis (en réalité, une réponse à l’accord des Philippines avec les États-Unis leur offrant 4 bases militaires à un jet de pierre de la Chine), l’Europe vient d’être humiliée par le régime de Pékin.
Le président Emmanuel Macron est à peine de retour en France, après avoir publié une déclaration conjointe avec la Chine pour la paix universelle, que cette dernière commence déjà ses manœuvres militaires autour de Taïwan.
La guerre et la paix encore, avec l’enlisement du conflit dans le Donbass où Russes et Ukrainiens s’affrontent dans une boucherie sans nom, mais, tout autant, sans victoire décisive. Washington et l’OTAN deviennent le bouclier de l’Europe avec le soutien actif des États européens du Nord et de l’Est.
Dans les deux cas, l’Europe n’a aucune «autonomie stratégique», selon les termes employés par le Président Macron dans Le journal des Échos.
Dans les deux cas, elle ne peut pas être dans le camp de la Russie ou celui de la Chine. Alors, l’Europe se retrouve dans celui des États-Unis et doit se positionner aux côtés des États-Unis.
Cependant, l’Europe est incapable de jouer sur le plan économique, alors que la Chine dicte ses choix d’importations et d’exportations ou de transferts de données aux nations européennes. Pendant que les États-Unis subventionnent, à coups de centaines de milliards de dollars US, leurs entreprises, sans risque systémique puisque le dollar reste la monnaie pivot. Cette décision va étrangler les industries européennes. Ce «big stick» protectionniste, sans capacité à réagir de l’Europe, démontre combien celle-ci est démunie.
On pourrait multiplier les exemples. L’Europe est devenue vassalisée dans de nombreux domaines, de la Méditerranée à l’Antarctique en passant par l’Afrique et l’Amérique latine, ainsi que dans des secteurs tels que le climat et les nouvelles technologies. D’ailleurs, la Chine l’a bien fait sentir à Mme Von der Leyen, lors de son voyage avec Emmanuel Macron, en l’accueillant à sa descente d’avion par une ministre de l’Écologie.
Dans ce contexte, l’Europe est confrontée à une prise de conscience cruciale. Soit ses États membres décident de prendre en main leur avenir et d’affirmer ensemble ce qui correspond à leurs valeurs et intérêts communs dans tous les domaines, ce qui constitue l’enjeu majeur des prochaines élections européennes (plutôt que de se concentrer sur de petits jeux politiques pour savoir qui tire les ficelles des listes européennes). Soit l’Europe est vouée à une stagnation perpétuelle («un pat perpétuel») qui la conduira hors de l’histoire du monde pour les nations qui la composent.
*Rita Maalouf est une universitaire française, chargée de recherche en géopolitique. Ancienne dirigeante au sein du Parti socialiste et co-fondatrice d’une société de conseil et de stratégie en communication.
C’est la situation dans laquelle se retrouve l’Europe ces jours-ci.
Que ce soit en temps de guerre ou de paix, au moment de l’encerclement militaire de Taïwan par la Chine, en apparence, en réponse à la visite de la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wenaux, aux États-Unis (en réalité, une réponse à l’accord des Philippines avec les États-Unis leur offrant 4 bases militaires à un jet de pierre de la Chine), l’Europe vient d’être humiliée par le régime de Pékin.
Le président Emmanuel Macron est à peine de retour en France, après avoir publié une déclaration conjointe avec la Chine pour la paix universelle, que cette dernière commence déjà ses manœuvres militaires autour de Taïwan.
La guerre et la paix encore, avec l’enlisement du conflit dans le Donbass où Russes et Ukrainiens s’affrontent dans une boucherie sans nom, mais, tout autant, sans victoire décisive. Washington et l’OTAN deviennent le bouclier de l’Europe avec le soutien actif des États européens du Nord et de l’Est.
Dans les deux cas, l’Europe n’a aucune «autonomie stratégique», selon les termes employés par le Président Macron dans Le journal des Échos.
Dans les deux cas, elle ne peut pas être dans le camp de la Russie ou celui de la Chine. Alors, l’Europe se retrouve dans celui des États-Unis et doit se positionner aux côtés des États-Unis.
Cependant, l’Europe est incapable de jouer sur le plan économique, alors que la Chine dicte ses choix d’importations et d’exportations ou de transferts de données aux nations européennes. Pendant que les États-Unis subventionnent, à coups de centaines de milliards de dollars US, leurs entreprises, sans risque systémique puisque le dollar reste la monnaie pivot. Cette décision va étrangler les industries européennes. Ce «big stick» protectionniste, sans capacité à réagir de l’Europe, démontre combien celle-ci est démunie.
On pourrait multiplier les exemples. L’Europe est devenue vassalisée dans de nombreux domaines, de la Méditerranée à l’Antarctique en passant par l’Afrique et l’Amérique latine, ainsi que dans des secteurs tels que le climat et les nouvelles technologies. D’ailleurs, la Chine l’a bien fait sentir à Mme Von der Leyen, lors de son voyage avec Emmanuel Macron, en l’accueillant à sa descente d’avion par une ministre de l’Écologie.
Dans ce contexte, l’Europe est confrontée à une prise de conscience cruciale. Soit ses États membres décident de prendre en main leur avenir et d’affirmer ensemble ce qui correspond à leurs valeurs et intérêts communs dans tous les domaines, ce qui constitue l’enjeu majeur des prochaines élections européennes (plutôt que de se concentrer sur de petits jeux politiques pour savoir qui tire les ficelles des listes européennes). Soit l’Europe est vouée à une stagnation perpétuelle («un pat perpétuel») qui la conduira hors de l’histoire du monde pour les nations qui la composent.
*Rita Maalouf est une universitaire française, chargée de recherche en géopolitique. Ancienne dirigeante au sein du Parti socialiste et co-fondatrice d’une société de conseil et de stratégie en communication.
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