Le ministre de l’Industrie, comme c’est la tradition, fait une tournée ces temps-ci dans les zones industrielles du pays. Un peu de folklore ne nuit à personne. Et, comme d’habitude, l’une des principales revendications qu’il entend des industriels concerne la contrebande, qui nuit forcément à la production locale. Il s’étonne, s’émeut, et s’épanche avec plein de promesses. Alors que tout le monde sait que l’histoire de la contrebande est aussi vieille que le Liban lui-même ou que les relations libano-syriennes. Avec plus ou moins de bonheur à travers les âges. D’abord, sur le marché local à travers le port et l’aéroport. Puis à travers la frontière, avec des dizaines de points de passage, triés entre légaux, illégaux, et ‘militaires’. Rien, ni personne n’a pu, ou voulu, l’arrêter ou même la réduire. Cela ne nous a pas évité des proclamations tonitruantes, des vociférations ministérielles, et autres serments présidentiels.
Dans l’histoire récente, elle a été gérée par la force d’occupation syrienne et ses alliés jusqu’en 2005, puis par le Hezbollah. Depuis 2011 et les sanctions internationales contre la Syrie, ce mouvement s’est amplifié pour compenser les pénuries sur le marché syrien.
Plusieurs ministres, lors de débats publics, étaient embarrassés lorsqu’un industriel de l’assistance soulevait le problème de la contrebande. « Il s’agit d’une affaire qui a besoin d’un accord politique… », disaient-ils. Les anciens ministres Waël Abou Faour et Mansour Bteich, entre autres, ont été confrontés à cet exercice.
Côté pertes financières, diverses estimations ont été avancées à différentes époques par des sources fiables. La fourchette allait de 2 à 4 milliards de dollars par an. Pertes pour l’Etat et les entreprises. Et il est évident que la récente période des subventions, qui a duré deux ans, était l’âge d’or du trafic. C’est pourquoi les politiques, surtout ceux liés au Hezb, protestaient toutes les fois que la Banque Centrale réclamait de mettre fin à cette contrebande. On pouvait à la limite mesurer le degré de leur implication aux décibels de leurs cris.
Des tentatives fusent périodiquement appelant à changer le code pénal portant sur la contrebande, d’infraction/délit à crime, passible d’emprisonnement lourd. Elles n’ont jamais abouti.
Mais que fait alors le contrôleur public devant un contrebandier à la frontière ou au port ? En réalité, ses instructions sont qu’il le réprimande fortement : ‘’C’est très vilain ce que vous faites là.’’ Il faut que ce soit dit sur un ton ferme et fâché. A la limite, une amende est imposée, que le contrevenant ne paiera pas.
Sauf si c’est un convoi du Hezbollah qui transporte une marchandise servant à ‘’l’effort de la Résistance’’. Un concept assez extensible car on peut y aligner tout genre de marchandises : des télécoms aux frigos, tapis, nitrate d’ammonium, médicaments, ou couche-culottes. Dans le cas donc d’un convoi du Hezb, les préposés aux frontières diront : ‘’Certains prétendent que c’est très vilain ce que vous faites là, mais ce n’est pas du tout notre avis.’’
La contrebande aussi est une affaire de point de vue.
Dans l’histoire récente, elle a été gérée par la force d’occupation syrienne et ses alliés jusqu’en 2005, puis par le Hezbollah. Depuis 2011 et les sanctions internationales contre la Syrie, ce mouvement s’est amplifié pour compenser les pénuries sur le marché syrien.
Plusieurs ministres, lors de débats publics, étaient embarrassés lorsqu’un industriel de l’assistance soulevait le problème de la contrebande. « Il s’agit d’une affaire qui a besoin d’un accord politique… », disaient-ils. Les anciens ministres Waël Abou Faour et Mansour Bteich, entre autres, ont été confrontés à cet exercice.
Côté pertes financières, diverses estimations ont été avancées à différentes époques par des sources fiables. La fourchette allait de 2 à 4 milliards de dollars par an. Pertes pour l’Etat et les entreprises. Et il est évident que la récente période des subventions, qui a duré deux ans, était l’âge d’or du trafic. C’est pourquoi les politiques, surtout ceux liés au Hezb, protestaient toutes les fois que la Banque Centrale réclamait de mettre fin à cette contrebande. On pouvait à la limite mesurer le degré de leur implication aux décibels de leurs cris.
Des tentatives fusent périodiquement appelant à changer le code pénal portant sur la contrebande, d’infraction/délit à crime, passible d’emprisonnement lourd. Elles n’ont jamais abouti.
Mais que fait alors le contrôleur public devant un contrebandier à la frontière ou au port ? En réalité, ses instructions sont qu’il le réprimande fortement : ‘’C’est très vilain ce que vous faites là.’’ Il faut que ce soit dit sur un ton ferme et fâché. A la limite, une amende est imposée, que le contrevenant ne paiera pas.
Sauf si c’est un convoi du Hezbollah qui transporte une marchandise servant à ‘’l’effort de la Résistance’’. Un concept assez extensible car on peut y aligner tout genre de marchandises : des télécoms aux frigos, tapis, nitrate d’ammonium, médicaments, ou couche-culottes. Dans le cas donc d’un convoi du Hezb, les préposés aux frontières diront : ‘’Certains prétendent que c’est très vilain ce que vous faites là, mais ce n’est pas du tout notre avis.’’
La contrebande aussi est une affaire de point de vue.
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