Au Kenya, un jeûne extrême au sein d'une secte a causé la mort d'au moins 90 personnes, dont une majorité d'enfants. En raison de l'afflux massif de cadavres, les autorités ont suspendu les recherches afin de désengorger les morgues.

La mort d'au moins 90 personnes, adeptes d'un culte préconisant un jeûne extrême pour rencontrer Dieu, a révélé les dangers des "églises" et "pasteurs" autoproclamés au Kenya, que les autorités de ce pays d'Afrique de l'Est peinent à encadrer.

Devant l'ampleur des découvertes macabres, les pouvoirs publics ont rapidement monté le ton. "Ce qui s'est passé à Shakahola est un tournant dans la manière dont le Kenya gère les menaces à la sécurité posées par les extrémistes religieux", a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Kithure Kindiki.

"L'utilisation prétendue de la Bible pour tuer des gens, pour commettre des massacres de masse de civils innocents ne peut être tolérée", a-t-il affirmé.

Les propos du ministre faisaient suite à ceux du président William Ruto qui a promis de réprimer les mouvements religieux "inacceptables", comparant leurs dirigeants à des "terroristes".


Les autorités religieuses aussi ont commencé à donner de la voix.

"Ce sont des gens qui ont interprété de façon abusive les écritures au lieu de les utiliser à bon escient", a dit Calisto Odede, évêque de l'église Christ Is The Answer Ministries, d'influence pentecôtiste.

"Nous devons être capables d'évaluer les messages de certains prédicateurs", a-t-il ajouté.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
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