Les dirigeants des pays du G7 ont commencé jeudi à arriver dans la ville martyre de Hiroshima, symbole de la paix, pour s'entretenir du renforcement des sanctions contre la Russie et de mesures de protection contre la "coercition économique" de la Chine.



Le Premier ministre japonais Fumio Kishida accueillera de vendredi à dimanche les dirigeants des six autres grandes démocraties industrialisées dans cette ville détruite par une bombe atomique américaine en 1945 et accueillant aujourd'hui de nombreux monuments pour la paix.

Les dirigeants des pays membres du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada) tenteront de présenter un front uni face à la Russie et la Chine, mais aussi sur d'autres questions stratégiques où leurs intérêts ne sont pas toujours parfaitement alignés. L'invasion en Ukraine lancée par la Russie il y a 15 mois devrait dominer l'ordre du jour.

Le président américain Joe Biden est arrivé au Japon jeudi après-midi, devenant le deuxième président en exercice à visiter Hiroshima après Barack Obama en 2016.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak montre au Premier ministre japonais Fumio Kishida, ses chaussettes  qui porte le nom de l'équipe de baseball préférée de Kishida, Hiroshima Toyo Carp., lors de leur rencontre bilatérale à Hiroshima le 18 mai 2023, en amont du sommet des dirigeants du G7.

Selon le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan, les discussions devraient se concentrer notamment sur le renforcement des sanctions contre Moscou ayant entraîné une contraction de l'économie russe au premier trimestre 2023.

Selon un responsable de l'Union européenne, organisation qui participe au G7, les chefs d'Etat et de gouvernement discuteront également de sanctions contre le commerce de diamants russes.

Les menaces répétées de M. Poutine de transformer la guerre en Ukraine en conflit nucléaire ont été condamnées sans appel par les dirigeants du G7 et sont considérées par certains observateurs comme une tentative d'ébranler la détermination des Européens et des Américains.


De nombreux chefs militaires et diplomatiques, dont six anciens chefs d'Etat, ont aussi exhorté mercredi les puissances nucléaires à mettre de côté les tensions et à négocier des mesures de maîtrise des armements.

Mais dans un contexte de tensions accrues avec d'autres puissances nucléaires que sont la Russie, la Corée du Nord et la Chine, les espoirs d'avancées dans ce domaine sont maigres.

Le président américain Joe Biden débarque d'Air Force One à son arrivée à la base du Corps des Marines des États-Unis à Iwakuni le 18 mai 2023, avant le sommet des dirigeants du G7 à Hiroshima.

Le G7 devrait aussi consacrer une large part de ses discussions à la Chine, et en particulier aux moyens de se protéger d'un éventuel chantage économique de Pékin, en diversifiant la production et les chaînes d'approvisionnement, alors que le gouvernement chinois s'est montré disposé à recourir à des entraves au commerce.

Pour M. Sullivan, les dirigeants du G7 devraient dénoncer cette "coercition économique" et s'efforcer de surmonter les divergences transatlantiques sur la position à adopter face à la Chine.

Mais les pays européens, en particulier la France et l'Allemagne, tiennent à s'assurer que l'élimination des risques ne signifie pas la rupture des liens avec la Chine, l'un des plus grands marchés du monde. Ce n'est "pas un G7 antichinois", a insisté l'Elysée en amont du sommet, en souhaitant "un message positif" de coopération "à condition que nous négociions ensemble".

Le Japon a aussi invité à Hiroshima huit pays tiers, dont des économies émergentes majeures comme l'Inde et le Brésil, dans une tentative de rallier certains dirigeants réticents à s'opposer à la guerre menée par la Russie en Ukraine et aux ambitions militaires croissantes de Pékin.

Roger Barake, avec AFP
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