©Sommet de la Ligue Arabe au Caire, 7 mai 2023. (Photo Khaled DESOUKI / AFP)
Le sommet de Jeddah a étonné par la présence de deux invités que tout oppose.
L'intervention de Volodymyr Zelensky devant les dirigeants arabes a été perçue comme un signe fort pour l’Occident qui s’est largement engagé dans la guerre en Ukraine depuis près d’un an et demi. Elle révèle par ailleurs les ambitions de l'Arabie Saoudite sur la scène internationale.
D'un côté, l’invitation, pour la première fois depuis 2011, du président syrien Bachar Al Assad, intervient dans le cadre du rapprochement arabo-syrien et de la réintégration de la Syrie à la Ligue Arabe, malgré son alliance indéfectible avec la Russie et l'Iran.
D'un autre côté, la diplomatie saoudienne n’a pas manqué de répondre aux attentes de l'Occident en invitant Volodymyr Zelensky, qui incarne les valeurs occidentales, qui symbolise en quelque sorte, aux yeux des Occidentaux, la «lutte churchillienne» et qui est un allié inébranlable des États-Unis.
Cette stratégie de conciliation permet à l'Arabie saoudite de maintenir des relations diplomatiques avec des acteurs clés tout en évitant de se laisser entraîner dans une trop grande proximité avec un camp spécifique.
Maya Khadra, journaliste et universitaire basée à Paris, s’est exprimée sur son compte Twitter à ce sujet: « Zelensky et Assad présents... agenda contradictoire ». Et de poursuivre: «Assad, le tortionnaire de Damas a été sauvé par les Russes (…) Qu’il soit présent et accepté de nouveau dans le concert des nations arabes avec Zelensky comme invité d’honneur est une aberration».
En effet, un homme est vénéré dans les capitales occidentales pour avoir fait face à l'invasion à grande échelle de son pays par la Russie. L'autre est largement méprisé pour les atrocités commises contre son propre peuple dans une guerre qui l'a rendu dépendant de Moscou.
Aujourd’hui, dans le cadre du sommet de Jeddah, «tout tourne autour de Bachar Al Assad», a estimé l'expert des affaires du Moyen-Orient, Hussein Ibish. «S'il coopère, alors la réadmission inévitable - aussi répugnante soit-elle - de son régime victorieux aura lieu normalement», a-t-il ajouté.
Une chose est certaine: l’objectif majeur des dirigeants saoudiens est de présenter le prince héritier comme une figure essentielle dans le paysage géopolitique en évolution, capable de composer avec toutes les parties. Ce jeu diplomatique d’équilibriste s’illustre par la signature de l’accord de Pékin le 10 mars dernier structurant la normalisation des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie Saoudite sous l’égide de la Chine, et la ratification, le lendemain, d’un contrat commercial aérien majeur (80 appareils Boeing) avec les États-Unis, à hauteur de 37 milliards de dollars…
L'intervention de Volodymyr Zelensky devant les dirigeants arabes a été perçue comme un signe fort pour l’Occident qui s’est largement engagé dans la guerre en Ukraine depuis près d’un an et demi. Elle révèle par ailleurs les ambitions de l'Arabie Saoudite sur la scène internationale.
D'un côté, l’invitation, pour la première fois depuis 2011, du président syrien Bachar Al Assad, intervient dans le cadre du rapprochement arabo-syrien et de la réintégration de la Syrie à la Ligue Arabe, malgré son alliance indéfectible avec la Russie et l'Iran.
D'un autre côté, la diplomatie saoudienne n’a pas manqué de répondre aux attentes de l'Occident en invitant Volodymyr Zelensky, qui incarne les valeurs occidentales, qui symbolise en quelque sorte, aux yeux des Occidentaux, la «lutte churchillienne» et qui est un allié inébranlable des États-Unis.
Cette stratégie de conciliation permet à l'Arabie saoudite de maintenir des relations diplomatiques avec des acteurs clés tout en évitant de se laisser entraîner dans une trop grande proximité avec un camp spécifique.
Maya Khadra, journaliste et universitaire basée à Paris, s’est exprimée sur son compte Twitter à ce sujet: « Zelensky et Assad présents... agenda contradictoire ». Et de poursuivre: «Assad, le tortionnaire de Damas a été sauvé par les Russes (…) Qu’il soit présent et accepté de nouveau dans le concert des nations arabes avec Zelensky comme invité d’honneur est une aberration».
En effet, un homme est vénéré dans les capitales occidentales pour avoir fait face à l'invasion à grande échelle de son pays par la Russie. L'autre est largement méprisé pour les atrocités commises contre son propre peuple dans une guerre qui l'a rendu dépendant de Moscou.
Aujourd’hui, dans le cadre du sommet de Jeddah, «tout tourne autour de Bachar Al Assad», a estimé l'expert des affaires du Moyen-Orient, Hussein Ibish. «S'il coopère, alors la réadmission inévitable - aussi répugnante soit-elle - de son régime victorieux aura lieu normalement», a-t-il ajouté.
Une chose est certaine: l’objectif majeur des dirigeants saoudiens est de présenter le prince héritier comme une figure essentielle dans le paysage géopolitique en évolution, capable de composer avec toutes les parties. Ce jeu diplomatique d’équilibriste s’illustre par la signature de l’accord de Pékin le 10 mars dernier structurant la normalisation des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie Saoudite sous l’égide de la Chine, et la ratification, le lendemain, d’un contrat commercial aérien majeur (80 appareils Boeing) avec les États-Unis, à hauteur de 37 milliards de dollars…
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