Denver encore trop fort pour les Lakers, au bord du précipice
©La star des Denver Nuggets Nikola Jokic attaque la peinture devant l'ailier des Lakers Rui Hachimura samedi à Los Angeles. Harry Hownba/AFP
Ces Nuggets semblent trop forts pour les Lakers: encore portés par Jamal Murray à 37 points et par Nikola Jokic, tonitruant dans le dernier quart-temps, ils se sont imposés (118-109) samedi en play-offs à Los Angeles pour se retrouver à une victoire d'une première finale NBA.

Après 55 ans d'existence et quatre échecs en finale de conférence Ouest, Denver n'a jamais été aussi près du but. Et c'est une douce revanche qui se dessine pour la franchise du Colorado, puisque les trois précédents revers à ce stade furent infligés par les pourpre et or.

Le dernier remonte à 2020, dans la bulle anti-Covid d'Orlando et à l'époque, les Lakers de LeBron James et Anthony Davis étaient sur le chemin d'un 17e titre, record toujours partagé avec Boston. Mais le rapport de force a bel et bien changé en trois ans.

Et Michael Malone, qui fustigeait encore la veille le traitement médiatique inégal, au détriment des performances majuscules de Nikola Jokic et Jamal Murray, a de quoi être conforté, même si n'en lui déplaise, en l'état, c'est la situation critique dans laquelle se trouve l'adversaire qui ne manquera pas de faire parler. Car l'équipe californienne est désormais contrainte de remporter les quatre rencontres suivantes, un exploit qui ne s'est jamais produit dans l'histoire de la ligue.

"Shining"

Mais les Lakers, passés ric-rac par des barrages, alors que peu les pensaient même capables de rallier les play-offs cet hiver, au cœur d'une saison chaotique, semblent atteindre leur plafond de verre face au collectif de Nuggets armés, très consistants et portés par une grande confiance.

Symbole de cette attitude, Jamal Murray, qui a engagé ce troisième match comme il avait fini le précédent: en trombe. Deux jours après ses 23 points décisifs dans le quatrième quart-temps pour faire gagner les Nuggets, il en a planté 17 dans le premier pour les mettre sur la bonne voie, fort d'une adresse insolente (8/10).

A la mi-temps, il en était à 30, "in the zone", comme on dit quand un joueur rentre presque tous ses tirs. Sous les yeux de Jack Nicholson, encore revenu les supporter au plus près du parquet, les Lakers étaient terrorisés comme dans "Shining".

"Nous sommes restés fidèles à notre mentalité durant ces play-offs, à savoir frapper fort d'entrée. Et ensuite nous les avons tenus à distance pendant la majeure partie du match", a réagi Murray.


"Il a démarré sur les chapeaux de roue", a reconnu le coach d'en face, Darvin Ham. "C'est l'un de ces joueurs qui, dès qu'il commence à voir ses tirs rentrer, s'enflamme et les enchaîne. C'est qu'il a fait en première période."

"Difficile, pas impossible"

Cependant, à l'image d'Austin Reaves, encore épatant (23 pts), et d'Anthony Davis (28 pts, 18 rbds) loin de démériter, ses Lakers ont montré du coeur pour effacer au début du dernier quart-temps un retard qui avait culminé à 14 unités, en profitant d'un soir difficile de Nikola Jokic... jusqu'à son réveil dans le money-time.

Car le Serbe, muselé par la défense de L.A. durant 36 minutes, avec 9 points seulement à 4/12 aux tirs, a montré pourquoi il avait été désigné deux fois MVP en 2021 puis 2022, en réussissant ensuite 15 points (à 5/7) pour en totaliser 24.

Son réveil, survenu après les importantes contributions d'un ancien de L.A., Kentavious Caldwell-Pope (17 pts), et de Bruce Brown (15 pts), a été fatal aux velléités des Lakers.

Le fait est que ceux-ci, malgré les efforts de LeBron James (23 pts, 12 passes) qui a enfin retrouvé la mire derrière l'arc (3/5) après avoir été à 0/10 sur les deux premières rencontres, n'ont jamais trouvé le second souffle pour rester devant après y être brièvement repassés à neuf minutes du terme (87-86).

Il leur faudra jouer avec toute l'énergie du désespoir et certainement plus encore, lundi lors de la rencontre N.4, pour ne pas tomber dans le précipice, et continuer de rêver à un miracle encore jamais réalisé en play-offs.

"Les circonstances sont ce qu'elles sont. Ce sera difficile, mais pas impossible", a appelé Ham.
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