Israël: la Knesset favorise les institutions ultra-orthodoxes
©Le premier ministre israélien s'exprime devant la Knesset lors d'une session pour voter le budget national, le 23 mai 2023. (Photo GIL COHEN-MAGEN / AFP)
Le Parlement israélien, dominé par le camp de Benjamin Netanyahu, a alloué des financements au profit des juifs ultra-orthodoxes poursuivant des études religieuses, mercredi 24 mai. Cette décision controversée intervient dans un contexte difficile pour l'économie israélienne.

Le Parlement israélien a accordé des fonds controversés aux juifs ultra-orthodoxes dans le budget de l'État pour 2023-2024 approuvé mercredi par le Parlement, des financements de plusieurs dizaines de millions d'euros dénoncés par l'opposition au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Des milliers de personnes avaient manifesté mardi à Jérusalem contre l'attribution de financements publics aux juifs ultra-orthodoxes, accusant la coalition au pouvoir de "piller" le pays.

La veille, M. Netanyahu avait annoncé que l'État accorderait aux hommes juifs ultra-orthodoxes mariés qui poursuivent des études religieuses plutôt que de travailler une enveloppe de 250 millions de shekels (62,5 millions d'euros), en plus des allocations dont bénéficie déjà la communauté ultra-orthodoxe, dans le cadre d'un accord de dernière minute avec l'un des partis ultra-orthodoxes de la coalition.

Le budget a finalement été approuvé dans la nuit de mardi à mercredi à une majorité de 64 députés sur les 120 que compte la Knesset (Parlement israélien), correspondant aux élus du "bloc de droite" de M. Netanyahu.


Le gouvernement de M. Netanyahu, alliant droite, extrême droite et partis juifs ultra-orthodoxes, avait jusqu'au 29 mai pour adopter un budget ou convoquer de nouvelles élections.

Avec l'inflation élevée, la hausse des taux d'intérêt et la dévaluation du shekel ces derniers mois, un budget prévoyant des "moteurs de croissance" aurait été préférable à des "transferts d'argent" vers les institutions ultra-orthodoxes, a déclaré à l'AFP Asher Blass, professeur d'économie au Ashkelon Academic College.

Il a souligné que la situation budgétaire du pays avait déjà été "pire" mais que la trajectoire n'était "pas bonne".

Malo Pinatel, avec AFP
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