©Brigitte Henriques (à droite) au côté d'Astrid Guyart qui va assurer la présidence par intérim du CNOSF. Photo J.-M. Hervio/AFP
À 14 mois des JO de Paris et moins de deux ans après son élection, la présidente du CNOSF démissionne pour tenter de sauver une institution plongée dans la crise depuis plus d'un an et demi.
Moins de deux ans après son élection, la présidente du Comité olympique et sportif français (CNOSF) Brigitte Henriques a démissionné jeudi de son poste, un coup de théâtre à quatorze mois des JO de Paris pour tenter de sauver une institution plongée dans la crise depuis plus d'un an et demi. "Elle n'avait plus le choix", a réagi auprès de l'AFP un président de fédération présent dans la salle de la Maison du sport français lors d'une assemblée générale qui était très attendue et lors de laquelle Brigitte Henriques a annoncé sa démission.
Les conflits et rivalités internes ont eu raison de l'ancienne vice-présidente de la Fédération française de football (FFF), 51 ans, en guerre ouverte depuis des mois avec son prédécesseur Denis Masseglia, et qui faisait face à un noyau d'opposants. "La situation n'était plus tenable, elle a fait le choix qu'il fallait", a réagi un autre président de fédération après l'annonce surprise de la présidente du CNOSF, une instance qui regroupe plus de cent fédérations françaises, représente le CIO en France et n'a qu'un rôle mineur dans l'organisation des JO 2024 (26 juillet-11 août).
Après le discours en ouverture de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, se disant soucieuse de "ramener la sérénité et l'intérêt collectif", la présidente s'est ensuite exprimée devant les membres du CNOSF. Elle a détaillé le bilan de son action avant d'annoncer sa démission qui sera effective le 29 juin, un scénario que peu avaient prédit, tant Brigitte Henriques avait répété ne pas envisager de démissionner malgré les nombreux épisodes de crises ayant émaillé sa mandature.
"Victoire de l'ancien monde"
La secrétaire générale de l'instance Astrid Guyart va maintenant assurer l’intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président "dans les trois mois à venir", précise un communiqué du CNOSF.
Cette démission devrait ouvrir une nouvelle page pour une institution traversée depuis plus d'un an et demi par de nombreuses turbulences, entre plaintes, menaces de plaintes, coups bas et révélations d'échanges de mails dans la presse... L'éviction en septembre 2022 de l'ancien bras droit d'Henriques, Didier Séminet, avait déclenché cette crise profonde dont l'institution ne s'est jamais vraiment relevée.
Fin 2022, la présidente s'était mise en retrait pendant plusieurs semaines pour se reposer, très touchée par cette situation. Mais à son retour, le climat n'a pas évolué et il s'est même considérablement alourdi ces derniers jours avec l'annonce par Denis Masseglia d'un prochain dépôt de plainte au parquet national financier (PNF) pour abus de confiance visant la mandature de Brigitte Henriques. Brigitte Henriques et Didier Séminet avaient porté plainte l'un contre l'autre, entraînant l'ouverture fin mars de deux enquêtes par le parquet de Paris et confiées à la police judiciaire parisienne.
"Denis (Masseglia) l'a ‘tuer’, comme il l'avait fait auparavant avec d'autres femmes, c'est la victoire de l'ancien monde", a réagi dans un texto à l'AFP une source au sein de l'entourage de l'ancienne présidente. L'avocat de Brigitte Henriques, Me Arash Derambarsh, estime de son côté que sa cliente "n'a cessé d'être harcelée et diffamée durant son mandat" : "Je regrette que la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra n'a jamais soutenu fermement et ouvertement ma cliente alors qu'elle était victime de violences."
Coups bas
La proximité avec les Jeux olympiques de Paris et cette crise qui n'en finit pas inquiètent de nombreux acteurs du sport français. Le Comité olympique français doit se "rassembler" et "rebondir", a réagi la ministre des Sports dans une déclaration à l'AFP. "Il n’y a pas de vainqueur aujourd’hui", a-t-elle dit, mais il peut y avoir "une victoire, celle du sursaut éthique et démocratique", a ajouté Amélie Oudéa-Castéra, précisant qu'elle conviait au ministère le bureau exécutif de l'instance "mardi soir" afin de "faire le point".
"On n'a jamais connu une telle crise dans cette maison, les présidents de fédération en ont globalement assez de ce très mauvais feuilleton qui dégrade l'image du sport français à près d'un an des JO", avait confié à l'AFP un président de fédération avant l'assemblée générale. Philippe Bana, le président de la Fédération française de handball, a, lui, salué "une décision courageuse qui diminuera sûrement sans doute les conflits en cours" : "On était dans une spirale sans fin, il faut espérer que les tensions s'apaisent", a-t-il déclaré à l'AFP.
Moins de deux ans après son élection, la présidente du Comité olympique et sportif français (CNOSF) Brigitte Henriques a démissionné jeudi de son poste, un coup de théâtre à quatorze mois des JO de Paris pour tenter de sauver une institution plongée dans la crise depuis plus d'un an et demi. "Elle n'avait plus le choix", a réagi auprès de l'AFP un président de fédération présent dans la salle de la Maison du sport français lors d'une assemblée générale qui était très attendue et lors de laquelle Brigitte Henriques a annoncé sa démission.
Les conflits et rivalités internes ont eu raison de l'ancienne vice-présidente de la Fédération française de football (FFF), 51 ans, en guerre ouverte depuis des mois avec son prédécesseur Denis Masseglia, et qui faisait face à un noyau d'opposants. "La situation n'était plus tenable, elle a fait le choix qu'il fallait", a réagi un autre président de fédération après l'annonce surprise de la présidente du CNOSF, une instance qui regroupe plus de cent fédérations françaises, représente le CIO en France et n'a qu'un rôle mineur dans l'organisation des JO 2024 (26 juillet-11 août).
Après le discours en ouverture de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, se disant soucieuse de "ramener la sérénité et l'intérêt collectif", la présidente s'est ensuite exprimée devant les membres du CNOSF. Elle a détaillé le bilan de son action avant d'annoncer sa démission qui sera effective le 29 juin, un scénario que peu avaient prédit, tant Brigitte Henriques avait répété ne pas envisager de démissionner malgré les nombreux épisodes de crises ayant émaillé sa mandature.
"Victoire de l'ancien monde"
La secrétaire générale de l'instance Astrid Guyart va maintenant assurer l’intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président "dans les trois mois à venir", précise un communiqué du CNOSF.
Cette démission devrait ouvrir une nouvelle page pour une institution traversée depuis plus d'un an et demi par de nombreuses turbulences, entre plaintes, menaces de plaintes, coups bas et révélations d'échanges de mails dans la presse... L'éviction en septembre 2022 de l'ancien bras droit d'Henriques, Didier Séminet, avait déclenché cette crise profonde dont l'institution ne s'est jamais vraiment relevée.
Fin 2022, la présidente s'était mise en retrait pendant plusieurs semaines pour se reposer, très touchée par cette situation. Mais à son retour, le climat n'a pas évolué et il s'est même considérablement alourdi ces derniers jours avec l'annonce par Denis Masseglia d'un prochain dépôt de plainte au parquet national financier (PNF) pour abus de confiance visant la mandature de Brigitte Henriques. Brigitte Henriques et Didier Séminet avaient porté plainte l'un contre l'autre, entraînant l'ouverture fin mars de deux enquêtes par le parquet de Paris et confiées à la police judiciaire parisienne.
"Denis (Masseglia) l'a ‘tuer’, comme il l'avait fait auparavant avec d'autres femmes, c'est la victoire de l'ancien monde", a réagi dans un texto à l'AFP une source au sein de l'entourage de l'ancienne présidente. L'avocat de Brigitte Henriques, Me Arash Derambarsh, estime de son côté que sa cliente "n'a cessé d'être harcelée et diffamée durant son mandat" : "Je regrette que la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra n'a jamais soutenu fermement et ouvertement ma cliente alors qu'elle était victime de violences."
Coups bas
La proximité avec les Jeux olympiques de Paris et cette crise qui n'en finit pas inquiètent de nombreux acteurs du sport français. Le Comité olympique français doit se "rassembler" et "rebondir", a réagi la ministre des Sports dans une déclaration à l'AFP. "Il n’y a pas de vainqueur aujourd’hui", a-t-elle dit, mais il peut y avoir "une victoire, celle du sursaut éthique et démocratique", a ajouté Amélie Oudéa-Castéra, précisant qu'elle conviait au ministère le bureau exécutif de l'instance "mardi soir" afin de "faire le point".
"On n'a jamais connu une telle crise dans cette maison, les présidents de fédération en ont globalement assez de ce très mauvais feuilleton qui dégrade l'image du sport français à près d'un an des JO", avait confié à l'AFP un président de fédération avant l'assemblée générale. Philippe Bana, le président de la Fédération française de handball, a, lui, salué "une décision courageuse qui diminuera sûrement sans doute les conflits en cours" : "On était dans une spirale sans fin, il faut espérer que les tensions s'apaisent", a-t-il déclaré à l'AFP.
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