©Justine Triet
Credit photo : Christophe Simon / AFP
Pendant une douzaine de jours, l’enchantement et l’agitation de Cannes ont cadencé notre quotidien. Ce soir, les récompenses ont été attribuées avec une absence presque totale de surprises. Au gré des projections des 21 films en lice, et face aux réactions, déclarations diverses et autres perturbations qui ont troublé le Festival, il était manifeste que les honneurs allaient emboîter le pas à l’ambiance prédominante.
L’apogée du Festival de Cannes a été marqué samedi par l’octroi de la prestigieuse Palme d’or à la réalisatrice française, Justine Triet, pour son film, Anatomie d’une chute. Dans l’histoire du cinéma, ce geste symbolique a seulement été fait trois fois en faveur d’une femme réalisatrice, illustrant une avancée prudente vers l’égalité dans un domaine notoirement dominé par les hommes. La réalisation de Triet, âgée de 44 ans, se joint ainsi à celles de Jane Campion pour La leçon de piano en 1993 et Julia Ducournau pour Titane en 2021.
Jane Fonda décernant la Palme d'or à Justine Triet.
Crédit photo : Christophe Simon
Saisissant cette occasion, Triet a énergiquement critiqué le traitement par le gouvernement français du mouvement contestataire de la réforme des retraites, décrivant une négation « choquante ». La cinéaste a souligné un modèle de pouvoir dominant de plus en plus audacieux, estimant que ce dernier avait également pour ambition de perturber « l’exception culturelle » sans laquelle sa présence sur cette scène aujourd’hui serait impossible.
Ayant à son actif seulement quatre films, dont Sibyl qui avait été précédemment sélectionné à Cannes, Triet a maintenant atteint le pinacle du cinéma, avec des œuvres souvent axées sur des portraits de femmes. L’ascension spectaculaire de cette jeune réalisatrice témoigne du rayonnement croissant des réalisations françaises sur la scène internationale, évoquant le Lion d’or décerné à Audrey Diwan pour L’événement à Venise en 2021 et l’Ours d’or à Nicolas Philibert pour Sur l’Adamant en février.
Justine Triet après avoir reçu la Palme d'or.
Crédit photo : Christophe Simon
Le jury du suédois Östlund devait départager vingt et un cinéastes, dont sept réalisatrices. Ce palmarès met un terme à la 76e édition, présidée pour la première fois par Iris Knobloch, ancienne de Warner.
Elle fut marquée par des polémiques sur le come-back de Johnny Depp, après ses procès pour diffamation autour d’accusations de violences conjugales, par une présence en force du cinéma du continent africain, et des jeunes réalisatrices.
L’une d’entre elles, Molly Manning Walker a reçu le prix Un Certain Regard pour How To Have Sex, et deux autres se partagent l’Œil d’or du meilleur documentaire, Kadib Abyad The Mother of All Lies et Kaouther Ben Hania (Les filles d’Olfa, sur la radicalisation d’adolescentes tunisiennes).
Le jury a également envoyé un message puissant sur l'effroyable banalité du mal, en décernant le Grand Prix à Jonathan Glazer pour The Zone of Interest, sur la vie quotidienne du commandant nazi d'Auschwitz, une oeuvre radicale.
Parmi les autres lauréats, le prix de la mise en scène a été attribué à Tran Anh Hùng pour La passion de Dodin Bouffant, une célébration délicate de la gastronomie française. Le prix du jury a honoré Aki Kaurismäki pour The Falling Leaves, et le prix d’interprétation féminine a été décerné à l’actrice turque Merve Dizdar pour son rôle dans Les herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan.
Le prix d’interprétation masculine est allé à Koji Yakusho pour son rôle de nettoyeur de toilettes publiques à Tokyo dans Perfect Days, film onirique de Wim Wenders.
Avant la remise du prix du scénario à Sakamoto Yuji pour Monster de Kore-eda, l’acteur américain John C. Reilly a fait silence sur scène en hommage « à tous ceux qui écrivent et donnent naissance aux grands films », en pleine grève des scénaristes à Hollywood.
Le prix de la mise en scène est allé à Tran Anh Hùng pour La passion de Dodin Bouffant, film d’époque sur la gastronomie française avec Benoît Magimel, et celui du jury à Aki Kaurismäki pour The Falling Leaves.
Cette édition a également célébré la relation prolifique et durable entre Cannes et la machine hollywoodienne. En l’espace d’une douzaine de jours, le tapis rouge a été foulé par des personnalités de renom telles que Martin Scorsese, Leonardo DiCaprio et Robert De Niro, venus promouvoir leur dernier opus, Killers of the Flower Moon. Même Harrison Ford, figure emblématique de l’industrie du cinéma, a fait une apparition pour dire adieu à son personnage légendaire, Indiana Jones.
En guise de conclusion, le Festival a renoué avec la coutume de programmer l’œuvre récente des studios Pixar, désormais propriété de Disney. Le film d’animation Élémentaire, prévu pour une sortie en juin, a été dévoilé en avant-première mondiale dans la foulée de la cérémonie, sous l’œil attentif de l’assemblée internationale. C’est ainsi que se termine cette belle célébration du cinéma, illustrant une fois de plus l’échange harmonieux entre l’art du film français et le glamour hollywoodien.
Avec AFP
L’apogée du Festival de Cannes a été marqué samedi par l’octroi de la prestigieuse Palme d’or à la réalisatrice française, Justine Triet, pour son film, Anatomie d’une chute. Dans l’histoire du cinéma, ce geste symbolique a seulement été fait trois fois en faveur d’une femme réalisatrice, illustrant une avancée prudente vers l’égalité dans un domaine notoirement dominé par les hommes. La réalisation de Triet, âgée de 44 ans, se joint ainsi à celles de Jane Campion pour La leçon de piano en 1993 et Julia Ducournau pour Titane en 2021.
Jane Fonda décernant la Palme d'or à Justine Triet.
Crédit photo : Christophe Simon
Saisissant cette occasion, Triet a énergiquement critiqué le traitement par le gouvernement français du mouvement contestataire de la réforme des retraites, décrivant une négation « choquante ». La cinéaste a souligné un modèle de pouvoir dominant de plus en plus audacieux, estimant que ce dernier avait également pour ambition de perturber « l’exception culturelle » sans laquelle sa présence sur cette scène aujourd’hui serait impossible.
Ayant à son actif seulement quatre films, dont Sibyl qui avait été précédemment sélectionné à Cannes, Triet a maintenant atteint le pinacle du cinéma, avec des œuvres souvent axées sur des portraits de femmes. L’ascension spectaculaire de cette jeune réalisatrice témoigne du rayonnement croissant des réalisations françaises sur la scène internationale, évoquant le Lion d’or décerné à Audrey Diwan pour L’événement à Venise en 2021 et l’Ours d’or à Nicolas Philibert pour Sur l’Adamant en février.
Justine Triet après avoir reçu la Palme d'or.
Crédit photo : Christophe Simon
Le jury du suédois Östlund devait départager vingt et un cinéastes, dont sept réalisatrices. Ce palmarès met un terme à la 76e édition, présidée pour la première fois par Iris Knobloch, ancienne de Warner.
Elle fut marquée par des polémiques sur le come-back de Johnny Depp, après ses procès pour diffamation autour d’accusations de violences conjugales, par une présence en force du cinéma du continent africain, et des jeunes réalisatrices.
L’une d’entre elles, Molly Manning Walker a reçu le prix Un Certain Regard pour How To Have Sex, et deux autres se partagent l’Œil d’or du meilleur documentaire, Kadib Abyad The Mother of All Lies et Kaouther Ben Hania (Les filles d’Olfa, sur la radicalisation d’adolescentes tunisiennes).
Le jury a également envoyé un message puissant sur l'effroyable banalité du mal, en décernant le Grand Prix à Jonathan Glazer pour The Zone of Interest, sur la vie quotidienne du commandant nazi d'Auschwitz, une oeuvre radicale.
Parmi les autres lauréats, le prix de la mise en scène a été attribué à Tran Anh Hùng pour La passion de Dodin Bouffant, une célébration délicate de la gastronomie française. Le prix du jury a honoré Aki Kaurismäki pour The Falling Leaves, et le prix d’interprétation féminine a été décerné à l’actrice turque Merve Dizdar pour son rôle dans Les herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan.
Le prix d’interprétation masculine est allé à Koji Yakusho pour son rôle de nettoyeur de toilettes publiques à Tokyo dans Perfect Days, film onirique de Wim Wenders.
Avant la remise du prix du scénario à Sakamoto Yuji pour Monster de Kore-eda, l’acteur américain John C. Reilly a fait silence sur scène en hommage « à tous ceux qui écrivent et donnent naissance aux grands films », en pleine grève des scénaristes à Hollywood.
Le prix de la mise en scène est allé à Tran Anh Hùng pour La passion de Dodin Bouffant, film d’époque sur la gastronomie française avec Benoît Magimel, et celui du jury à Aki Kaurismäki pour The Falling Leaves.
Cette édition a également célébré la relation prolifique et durable entre Cannes et la machine hollywoodienne. En l’espace d’une douzaine de jours, le tapis rouge a été foulé par des personnalités de renom telles que Martin Scorsese, Leonardo DiCaprio et Robert De Niro, venus promouvoir leur dernier opus, Killers of the Flower Moon. Même Harrison Ford, figure emblématique de l’industrie du cinéma, a fait une apparition pour dire adieu à son personnage légendaire, Indiana Jones.
En guise de conclusion, le Festival a renoué avec la coutume de programmer l’œuvre récente des studios Pixar, désormais propriété de Disney. Le film d’animation Élémentaire, prévu pour une sortie en juin, a été dévoilé en avant-première mondiale dans la foulée de la cérémonie, sous l’œil attentif de l’assemblée internationale. C’est ainsi que se termine cette belle célébration du cinéma, illustrant une fois de plus l’échange harmonieux entre l’art du film français et le glamour hollywoodien.
Avec AFP
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