La petite grande est un slam français poétique, rythmé par des mélodies électroniques Lofi sur des airs de piano classique. Pour Dia Audi qui se lance dans une lettre artistique à cœur ouvert, cette œuvre filmée est un dialogue de l’adulte d’aujourd’hui avec l'enfant qu'elle était hier encore.
La petite grande de Dia Audi est une histoire d’espoir et de désillusion, un jeu de miroir troublant et un face-à-face obligé. D’une esthétique frappante, enrobée de mots aussi poétiques que poignants, la création artistique rassemble plusieurs talents: Jana Younes, à la réalisation, Jens Bjerregaard, à la chorégraphie, Gio Karam, à la cinématographie, Aleph, le musicien, Dia Audi et Wissam Koteit, les paroliers, et Chris Jaber, le parolier en langue anglaise. La cerise sur le gâteau est la présence magique de la talentueuse artiste et danseuse Alice Massabki pour l’expression corporelle.
Quelle a été votre priorité: écrire, chanter, danser ou être actrice?
Tout a commencé avec l’écriture. Toute petite, déjà j’écrivais dans mon journal.
Plus tard, les petites histoires sont devenues des réflexions sur la vie, sur mes émotions.
Quand j’ai commencé à chanter, ces réflexions se sont traduites en paroles de chansons.
Quant à être actrice, cela a toujours été un petit rêve caché quelque part en moi.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours artistique?
Je suis architecte d’intérieur à la base. La musique était un passe-temps. Puis le schéma s’est inversé. Je me suis lancée dans l’événementiel avec 8e Art Entertainment. Au sein de cette famille d’artistes, j’ai participé avec ma bande à beaucoup de festivals, de concerts et d’événements privés. En parallèle, j’ai toujours écrit des chansons, dont Sortez que j’ai interprétée à l’Olympia de Paris.
Cependant, on pourrait considérer que La petite grande est mon premier solo et projet artistique officiel. Aujourd’hui, je me sens prête pour ce parcours et je ne m’arrêterai pas. D’ailleurs, le prochain solo est pour bientôt.
Comment est née l’idée de cette vidéo?
Avec Jana Younes, qui est la réalisatrice de cette vidéo, on a voulu que ce soit une expérience visuelle qui emporte le spectateur et dont la dimension psychologique se traduise vraiment en images. De là est née l’idée de la petite et de la grande qui s’entremêlent, portant chacune son bagage émotionnel. Tantôt elles sont complices et se réconfortent et tantôt elles s’opposent et s'en veulent. Beirut Contemporary Ballet et leur chorégraphe Jens Bjerregaard ont sublimement traduit cette image par leur chorégraphie.
Pourquoi avoir choisi précisément Alice Massabki pour incarner la grande?
En premier lieu, pour son immense talent. Mais aussi parce que c’est une artiste authentique et je trouve que cela se lit sur son visage pendant sa performance. Ses expressions faciales sont très révélatrices. De plus, il fallait trouver quelqu’un qui ait un physique qui rappelle le mien. C’est drôle, plusieurs personnes m’ont demandé si elle était ma mère.
Quel est ce «quelque chose qui m’échappe, qui m’habite» à la fois? Peut-on le trouver un jour?
Le but, l’envie d’exprimer qui on est, le besoin de faire, d’avancer, mais surtout de se dépasser et d’aller vers la vision que l’on a de soi-même sans laisser nos barrières intérieures nous en empêcher.
Peut-on le trouver? Je pense qu’on peut s’en rapprocher, mais qu’on sera toujours à la recherche de quelque chose d’autre, et c’est peut-être cela finalement qui nous permet d’avancer.
«Quand je serai grande», qu’est-ce qui est encore à réaliser?
… Plus de sérénité, de sincérité, de confiance et de découverte de soi, encore et encore, de ce que je pourrais encore offrir artistiquement pour toucher le plus de monde possible.
Au-delà de la perte de confiance, du manque d’ancrage, de la déception et de la colère, qu’est-ce qui permet d’avancer?
Cela pourrait ressembler à un cliché, mais c’est le rêve et le courage de vraiment y croire; le fait de se projeter dans la vision que l’on a de soi et d'y être toujours fidèle.
Pourquoi mêler le «slam» à la poésie pour exprimer ces questionnements?
À la base, ce texte n’a pas été écrit pour être une chanson. J’avais juste jeté mes réflexions et mes pensées sur du papier. Un jour, j’ai eu envie de les partager avec tout le monde. Pour en faire une chanson, il fallait raccourcir l’écrit et le structurer. Mais je ne voulais rien enlever du texte. J’ai donc décidé de le raconter comme une histoire, d’où le slam.
Regarder la caméra en face et soutenir le regard… serait-ce pour dire quelque chose?
C’est pour être vrai, comme une mise à nu! Dire «c’est moi» et offrir ses émotions sur un plateau. Parfois c’est beaucoup plus fort en émotion quand on ne dit rien et qu’on laisse les yeux et le cœur parler.
Vers où va ce «point de départ»?
Se renouveler sans cesse, se redécouvrir toujours, se surpasser encore et encore. À chaque étape de notre vie il y a un point de départ vers une nouvelle aventure personnelle. Ça ne s’arrête donc jamais, et on finit toujours par tomber sur un nouveau point de départ.
Marie-Christine Tayah
Instagram : @mariechristine.tayah
Lire aussi
Commentaires