L’explosion survenue mercredi dernier au siège du Front populaire pour la libération de la Palestine – Commandement général (FPLP-CG) à Koussaya, dans la Békaa, a remis le dossier des armes palestiniennes, qu’elles soient à l’intérieur ou en dehors des camps, sur le devant de la scène. Qu’il s’agisse d’un raid aérien contre le camp en question ou d’une explosion accidentelle qui a fait cinq morts et dix blessés, la prolifération de ces armes menace la stabilité du Liban. À ce jour, on ignore les causes du maintien de ces armes et de ces camps miliciens qui échappent au contrôle de l’État.
Lors d’une conférence de dialogue au Parlement en 2006, et à la veille du début de la guerre de juillet, les différentes parties avaient décidé d’interdire les armes palestiniennes en dehors des camps et de fermer ceux qui en abritent. Dix-sept ans plus tard, cette décision est restée lettre morte. Les armes continuent de proliférer et aucun camp n’a été fermé.
Les camps du FPLP-CG sont dispersés à travers le pays. Ils se trouvent notamment à Koussaya, dans la Békaa centrale, à Naamé, sur le littoral du Chouf, à quelques kilomètres de l’aéroport Rafic Hariri et de la capitale, ainsi qu’au village de Sultan Yaacoub, dans la Békaa-Ouest. Durant l’invasion israélienne du Liban, en 1982, ce village a été le théâtre de la plus violente bataille de chars entre les armées israélienne et syrienne.
Ces camps sont formés de tunnels creusés, dans les années 1970, sous les montagnes et les collines, avec, dit-on, l’aide de la Corée du Nord. L’armée israélienne avait des difficultés à les détruire. Ces tunnels renferment des armes de tous genres et des munitions de tous calibres. Ils constituent également des dépôts d’armes et de munitions. Depuis la création de ces camps, le FPLP-CG a mis la main sur nombre de terrains qui les entourent, notamment à Naamé. Les propriétaires de ces derniers terrains n'y ont pas accès et n'ont pas le droit d'y investir. Selon des informations, ces tunnels continuent de servir de dépôts d’armes. Une poignée de membres du FPLP-CG s’y trouvent.
Les derniers événements survenus à Koussaya laissent croire que des activités avaient lieu dans ce camp, le nombre des victimes et des blessés étant largement supérieur à celui des membres qui s’y trouvent normalement. Leur présence dans cet endroit n’est pas le fruit du hasard, d’autant que parmi eux figuraient de hauts responsables du FPLP-CG.
Les événements de Koussaya et la présence de Palestiniens armés en dehors des camps doivent constituer l’une des priorités du prochain président et du nouveau gouvernement, dont la mission devrait être de restaurer l’autorité de l’État. Celui-ci ne devrait pas être un faux témoin des événements de Koussaya et d’autres développements similaires.
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