©La candidate du Rassemblement national estime que l'exécutif veut "condamner à une mort sociale" les non-vaccinés en instaurant un pass vaccinal. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
Marine Le Pen et Eric Zemmour avancent sur une ligne de crête avec la crise sanitaire: en quête de crédibilité pour la présidentielle, ils se retrouvent à défendre les non vaccinés ciblés par leur adversaire Emmanuel Macron, quand leurs électeurs sont partagés sur la question des vaccins.
La candidate du Rassemblement national estime que l'exécutif veut "condamner à une mort sociale" les non-vaccinés en instaurant un pass vaccinal.
Sur ce point elle est en phase avec son électorat. Chez les sympathisants du Rassemblement national, déjà parmi les plus réticents à la vaccination et les plus perméables aux théories du complot, seuls 37% se disent "d’accord" avec la stratégie du gouvernement de mettre en place plus de contraintes sur les personnes non vaccinées (42% parmi ceux de Reconquête!, le parti d'Eric Zemmour), selon un sondage Harris Interactive paru mercredi.
Marine Le Pen condamne à cet égard les propos d'Emmanuel Macron, qui a dit avoir "très envie d'emmerder les non vaccinés".
Ces déclarations visent à "persécuter une partie des Français" et ne sont pas "dignes" de la fonction présidentielle, a estimé sur franceinfo la candidate, pour qui le vaccin "n'empêche pas d'être contaminé ni même de contaminer les autres", même s'il réduit ces risques.
"Muleta"
Le président du RN Jordan Bardella va plus loin, s'adressant à une base militante plus radicale que l'électorat. Sans parler de "dictature sanitaire", comme certains en interne, il estime que le "vaccin crée une fausse sécurité" et que "la France est en train de glisser sous Emmanuel Macron vers autre chose qu'une démocratie".
A l'inverse, le maire de Béziers Robert Ménard, soutien de Marine Le Pen qui doit lui rendre visite vendredi, milite pour le pass vaccinal.
"Certains se réjouissent de la suspension de séance à l'Assemblée nationale" lors des débats sur ce pass. "Je leur dirais qu'à Béziers, sur 12 lits de réa, 11 sont occupés par des non vaccinés", a tweeté l'édile mardi, alors que Marine Le Pen avait salué dans cette interruption une "victoire pour la démocratie".
"Il y a des gens qui souffrent et qui meurent à cause de la démagogie. Le vaccin ne sert qu'à protéger les gens. Arrêtons de parler de +liberté individuelle menacée+, c'est honteux !", s'est emporté M. Ménard.
Le maire proche du RN mais aussi ami d'Eric Zemmour reproche aux deux candidats d'avoir "foncé tête baissée" dans la "muleta" agitée par Emmanuel Macron, une attitude qui "ruine (leur) crédit" de prétendants à l'Elysée, dit-il à l'AFP.
"Pas fanatique"
Les libertés au nom desquelles Marine Le Pen, elle-même vaccinée, s'oppose au pass vaccinal ne sont pourtant pas la priorité de ses électeurs, qui jugent à 65% qu'il "faut parfois accepter de réduire nos libertés, parce que la priorité c’est de se protéger contre la maladie", selon un sondage Elabe publié mercredi.
Ils sont en outre partagés sur le pass vaccinal: 49% y sont favorables et 51% pas favorables, selon le même institut. Et ils sont aussi divisés sur les mouvements anti-vaccins et anti-pass vaccinal: 53% disent les "comprendre", 47% ne les "comprennent pas", selon une étude Ipsos-Sopra Steria de décembre auprès de quelque 10.000 personnes.
Eric Zemmour a lui indiqué sur Europe 1 jeudi qu'il ne "tomberait pas dans le piège" tendu par Emmanuel Macron, qui "instrumentalise cyniquement le Covid (...) pour qu'on ne parle pas de son bilan ou de l'identité de la France", une question "essentielle" pour lui.
Il se dit "pas fanatique" sur les vaccins et se montre plus prudent que ses soutiens, comme les intégristes de Civitas ou le Parti de France, même s'il considère que le pass vaccinal "ne sert pas à grand chose" si le variant Omicron s'avère moins dangeureux.
Au sein de Reconquête!, il y a "une petite base de gens opposés à la vaccination. C'est une minorité mais elle est bruyante", selon le président de Génération Z, Stanislas Rigault.
Reste à savoir qui rejoindra parmi eux l'ancien bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, qui a appelé de nouveau à manifester samedi contre le pass vaccinal.
Par Anne RENAUT (AFP)
La candidate du Rassemblement national estime que l'exécutif veut "condamner à une mort sociale" les non-vaccinés en instaurant un pass vaccinal.
Sur ce point elle est en phase avec son électorat. Chez les sympathisants du Rassemblement national, déjà parmi les plus réticents à la vaccination et les plus perméables aux théories du complot, seuls 37% se disent "d’accord" avec la stratégie du gouvernement de mettre en place plus de contraintes sur les personnes non vaccinées (42% parmi ceux de Reconquête!, le parti d'Eric Zemmour), selon un sondage Harris Interactive paru mercredi.
Marine Le Pen condamne à cet égard les propos d'Emmanuel Macron, qui a dit avoir "très envie d'emmerder les non vaccinés".
Ces déclarations visent à "persécuter une partie des Français" et ne sont pas "dignes" de la fonction présidentielle, a estimé sur franceinfo la candidate, pour qui le vaccin "n'empêche pas d'être contaminé ni même de contaminer les autres", même s'il réduit ces risques.
"Muleta"
Le président du RN Jordan Bardella va plus loin, s'adressant à une base militante plus radicale que l'électorat. Sans parler de "dictature sanitaire", comme certains en interne, il estime que le "vaccin crée une fausse sécurité" et que "la France est en train de glisser sous Emmanuel Macron vers autre chose qu'une démocratie".
A l'inverse, le maire de Béziers Robert Ménard, soutien de Marine Le Pen qui doit lui rendre visite vendredi, milite pour le pass vaccinal.
"Certains se réjouissent de la suspension de séance à l'Assemblée nationale" lors des débats sur ce pass. "Je leur dirais qu'à Béziers, sur 12 lits de réa, 11 sont occupés par des non vaccinés", a tweeté l'édile mardi, alors que Marine Le Pen avait salué dans cette interruption une "victoire pour la démocratie".
"Il y a des gens qui souffrent et qui meurent à cause de la démagogie. Le vaccin ne sert qu'à protéger les gens. Arrêtons de parler de +liberté individuelle menacée+, c'est honteux !", s'est emporté M. Ménard.
Le maire proche du RN mais aussi ami d'Eric Zemmour reproche aux deux candidats d'avoir "foncé tête baissée" dans la "muleta" agitée par Emmanuel Macron, une attitude qui "ruine (leur) crédit" de prétendants à l'Elysée, dit-il à l'AFP.
"Pas fanatique"
Les libertés au nom desquelles Marine Le Pen, elle-même vaccinée, s'oppose au pass vaccinal ne sont pourtant pas la priorité de ses électeurs, qui jugent à 65% qu'il "faut parfois accepter de réduire nos libertés, parce que la priorité c’est de se protéger contre la maladie", selon un sondage Elabe publié mercredi.
Ils sont en outre partagés sur le pass vaccinal: 49% y sont favorables et 51% pas favorables, selon le même institut. Et ils sont aussi divisés sur les mouvements anti-vaccins et anti-pass vaccinal: 53% disent les "comprendre", 47% ne les "comprennent pas", selon une étude Ipsos-Sopra Steria de décembre auprès de quelque 10.000 personnes.
Eric Zemmour a lui indiqué sur Europe 1 jeudi qu'il ne "tomberait pas dans le piège" tendu par Emmanuel Macron, qui "instrumentalise cyniquement le Covid (...) pour qu'on ne parle pas de son bilan ou de l'identité de la France", une question "essentielle" pour lui.
Il se dit "pas fanatique" sur les vaccins et se montre plus prudent que ses soutiens, comme les intégristes de Civitas ou le Parti de France, même s'il considère que le pass vaccinal "ne sert pas à grand chose" si le variant Omicron s'avère moins dangeureux.
Au sein de Reconquête!, il y a "une petite base de gens opposés à la vaccination. C'est une minorité mais elle est bruyante", selon le président de Génération Z, Stanislas Rigault.
Reste à savoir qui rejoindra parmi eux l'ancien bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, qui a appelé de nouveau à manifester samedi contre le pass vaccinal.
Par Anne RENAUT (AFP)
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