Le Liban, qui attend plus d’un million et demi de touristes, prévoit des bénéfices de plus de 3,5 milliards de dollars pour la saison d’été 2023. "Cet été est plus prometteur que celui de l’année dernière!", se réjouit le ministre sortant du tourisme, Walid Nassar.
Le Liban parie sur le tourisme pour atténuer, autant que faire se peut, l’impact des crises politique, économique, et financière sur tous les aspects de la vie dans le pays.
L’été s’annonce prometteur avec des réservations qui dépassent les attentes. Les vols à destination du Liban sont « archi-complets ». Les taux d'occupation des hôtels tournent autour de 85%. Ce chiffre bondit à 100% pour les maisons d’hôtes. Les professionnels du tourisme s'attendent à une excellente saison estivale 2023.
Le ministre sortant du Tourisme, Walid Nassar, assure à Ici Beyrouth que la saison estivale 2023 s’annonce « encore plus prometteuse que celle de l’année dernière ». « Nous allons recevoir, à priori, au minimum autant de voyageurs que l’été dernier, c'est-à-dire 1,7 millions, dont 25% d’étrangers et 75% d’expatriés libanais », se réjouit-il.
Les recettes générées par ce flux de visiteurs devraient être, selon lui, plus élevées que celles de l’année dernière ou, « dans le pire des cas », pareilles à savoir 7,4 milliards net de dollars. Ce chiffre était de 3,5 milliards pour la seule saison d’été 2022, contre 1,2 milliard à l’été 2021.
Les 25% de touristes attendus viennent notamment d’Égypte, d’Irak, de Jordanie et des pays du Golfe. Néanmoins, le pourcentage d'Européens qui viennent découvrir le Liban est en croissance, sans que le ministre soit en mesure d’avancer des chiffres précis.
Nouvelles lignes et vols supplémentaires
Même son de cloche du côté du président du syndicat des propriétaires d’agences de voyage, Jean Abboud qui affirme à Ici Beyrouth que « les vols à destination du Liban sont complets à partir du 1ᵉʳ juillet ».
« La compagnie d’aviation nationale, MEA a ajouté des vols et a inauguré de nouvelles lignes dont une Madrid- Beyrouth. La capitale espagnole est un point de transit entre l’Amérique du sud et le Liban », ajoute-t-il. « La majorité des voyageurs sont Libanais, mais la proportion d’étrangers, européens et arabes, a augmenté par rapport à l’année dernière », souligne M. Abboud. Il espère qu’avec la détente politique dans la région, les touristes du Golfe vont revenir au Liban.
Concernant le taux d’occupation des hôtels, il varie en début de semaine, entre 40 et 50% alors que les week-ends, (jeudi, vendredi, samedi) il bondit à 80% voire à 85% en moyenne. Toutefois, certains hôtels affichent 100% ainsi que les maisons d’hôtes qui ont de petites capacités et sont donc vite remplies.
Le président du syndicat des hôteliers du Liban, Pierre Achkar, souligne néanmoins à Ici Beyrouth que le chiffre des réservations dans les hôtels n’est pas représentatif. « Nous avons le taux de réservation des étrangers qui prévoient leurs vacances à l’avance. Les expatriés libanais et les locaux réservent souvent à la dernière minute. Étant donné que ceux-ci constituent une majorité, cela signifie que le taux d’occupation des hôtels pour la saison d’été pourrait être encore plus élevé que celui que nous estimons actuellement », nuance-t-il.
Pour les restaurateurs, l’été dernier était déjà une excellente saison. Celle-ci s’annonce sous de meilleurs auspices cette année. Les taux de réservation dans les restaurants sont pratiquement de l’ordre de 100% tous les jours, selon lui.
Environ 38% du PIB
Jusqu'en 2019, avant le début de crise socio-économique et celle du Covid-19, le secteur du tourisme au Liban constituait un pilier de l’économie en générant environ 10 milliards de dollars de recettes par an. Ce secteur représentait environ 20 % du PIB.
Anéanti depuis, le secteur, ne constituait plus que 2,5 % du PIB en 2021. En 2023, au vu de l’importance des recettes attendues, ce dernier représenterait désormais environ 38% du PIB.
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