L’artiste Marc Keyrouz inaugurait au début du mois de janvier une exposition pas comme les autres dans les jardins du ministère de la Culture: des sculptures métalliques dédiées à six sites emblématiques du Liban étaient présentées aux visiteurs amateurs d’art. Les deux premières de ces six statues ont été placées il y a quelques jours sur leur site correspondant, à Byblos et Baalbeck. Retour sur cet évènement pour suivre l’évolution de ce projet qui vaut le détour.
En janvier dernier, l’artiste aux multiples casquettes Marc Keyrouz exposait au ministère de la Culture, à Sanayeh, six statues revêtant un caractère à la fois mystérieux, historique et artistique. Il s’agit de figures dérivées de digrammes scientifiques et mathématiques représentant des symboles se rapportant aux six sites les plus emblématiques et représentatifs du Liban: Baalbeck, les Cèdres, la Vallée de la Quadisha, Anjar, Byblos, et Tyr. Cette exposition originale offre un voyage virtuel conçu pour rappeler au peuple libanais les repères qui le rassemblent au sein d’une société multiculturelle, regroupant des composantes sociocommunautaires diverses qui aspirent à l’unité.
La sculpture LUV qui correspondant à Byblos
Chaque sculpture désignant un site archéologique est placée en direction de celui-ci, ce qui permet d’orienter notre regard à partir de l’emplacement de l’exposition, à Beyrouth, vers l’un de ces lieux symboliques du Liban. Il se crée ainsi une sorte de «portail», un «accès» virtuel, visuel, entre Beyrouth et les sites archéologiques, en attendant que chaque statue soit placée sur le site correspondant. Pour mieux comprendre le sens de ces œuvres, un QR code est mis à disposition du visiteur directement sur les statues afin d’établir le lien entre chaque figure et son site. Endulum correspond aux Cèdres, Hexae à la Citadelle de Anjar, Um à la Vallée de la Qadicha, Luv à la Citadelle de Byblos, Puor à l’Hippodrome de Tyr et Ki V En aux ruines de Baalbeck.
Les deux premières de ces six statues ont été placées récemment sur leur site archéologique correspondant. Il s’agit de Luv attribué à la citadelle de Byblos et de Ki V En à Baalbeck. Marc Keyrouz nous invite à nous aligner sur l'un des nombreux repères importants qui représentent une partie de notre histoire. Ce symbole nous rappelle surtout que nier nos liens communs et accroître nos différences nous pousse vers le bas, ralentissant ainsi notre développement. Face à LUV, nous sommes confrontés à la destruction et à la reconstruction de l'histoire. Être face à Ki V En c'est affronter l'incertitude d'une histoire écrite et la certitude d'une histoire construite. Les ruines racontent une histoire à nulle autre pareille et seuls ceux qui savent "lire" comprendront.
En rouge le lien virtuel reliant la sculpture LUV placée sur son site de Byblos avec la sculpture correspondante située au ministère de la Culture à Sanayeh
La statue LUV est stratégiquement placée près de l'entrée de la citadelle de Byblos, ce qui permet aux visiteurs d'y accéder facilement. Le spécimen de Byblos et celui placé au ministère de la Culture sont situés face à face de manière à créer un lien. La statue Ki V En se trouve dans les ruines historiques de Baalbeck, à côté du temple de Bacchus et des Propylées. La statue a été placée en face de celle de Beyrouth afin de refléter un lien entre les deux monuments. Il s'agit de la première statue mise en place à l'intérieur des ruines de Baalbeck. Un QR code a également été placé sur chacune d’elles afin que les visiteurs puissent le scanner et être redirigés vers une page où ils pourront tout savoir sur la sculpture et le projet en général.
La sculpture Ki V En sur son site de Baalbeck
Les prochaines statues seront bientôt placées sur leur site correspondant. Il est alors recommandé de suivre l’évolution de ce projet inédit via les réseaux sociaux de l’artiste (@marc.keyrouz). Il est surtout recommandé de se rendre sur place pour vivre l’expérience telle que l’artiste nous la propose.
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