Le cinéma libanais s’apprête à honorer son industrie
8e édition des Lebanese Movie Awards

C’était un pari un peu fou qu’a fait un jeune passionné de cinéma, Emilio Eid. En 2014, à tout juste 19 ans, il décide d’offrir au cinéma libanais un grand événement de reconnaissance en créant, à l’instar des Césars français et des Oscars américains, les Lebanese Movie Awards. Neuf ans plus tard, la 8e édition, qui aura lieu le 6 juillet 2023 au Casino du Liban, confirme le succès de son initiative.

Son but: faire valoir l’industrie par et pour les professionnels. Son envie: que le Liban puisse avoir un jour sa propre académie du 7e art. En attendant que cela se fasse peut-être un jour, un jury éclectique et bien représentatif de notre scène locale s’apprête à choisir ceux qui remporteront les trophées parmi les neufs longs métrages, trois documentaires et trois courts métrages nominés pour cette 8e Édition.

Si l’ambition d’Emilio Eid a vu le jour et que notre industrie du cinéma a aujourd’hui droit à sa statuette, ce n’est pas par goût du glamour ou par envie de faire participer les gens de l’industrie à une manifestation mondaine de divertissement. Autodidacte, fasciné par les salles obscures et les films depuis son plus jeune âge, il commence par frapper à la porte de la Voix du Liban à l’âge de 16 ans, alors qu’il est encore à l’école, pour leur proposer une émission live sur les dernières sorties cinématographiques. Séduit par son enthousiasme, la Voix du Liban lui offre une tribune, et son émission remporte un succès inattendu. Il se souvient comment ses camarades de classe l’appelaient pour participer aux concours qu’il lançait. Dans la foulée, et toujours animé par la même soif de diffuser ce qui l’émeut dans l’art cinématographique, il crée son propre blog, The Lebanese Movie Guide. Il devient ainsi l’informateur des coulisses, tissant des liens avec les personnes qui font fonctionner le cinéma libanais, maisons de distribution et de production, réalisateurs, acteurs… ce qui lui permet de les approcher en 2014 pour les faire participer à la toute première édition des Lebanese Movie Awards. «Il y a toujours eu un problème d’audience avec le cinéma libanais, d’où mon besoin de créer un événement qui le fédère de manière à faire connaître au public son activité. En effet, les films libanais font le tour des différents festivals internationaux, mais sont parfois peu connus du public, alors que notre production est de plus en plus importante (jusqu’à 20 films par an depuis les 10 dernières années), et qu’il est important que cette reconnaissance ait lieu d’abord ici».



C’est sans doute sa volonté et son investissement personnel qui ont convaincu plus de 700 professionnels à se prêter au jeu du tapis rouge depuis 2014 et de suivre dans son aventure ce jeune homme au regard et à la bouille pétillante de jeunesse et de magie. Emilio qui, depuis 2020, partage son temps entre les montagnes suisses – où il s’est reconverti l’hiver en moniteur d’école de ski – et le monde du cinéma libanais qu’il rassemble une fois l’an.

Parrainé par Emile Chahine, qui fut aussi son professeur à l’université et à qui il voue un grand respect, il reçoit donc très vite l’appui des réalisateurs, producteurs et acteurs libanais qui se fient au professionnalisme du jury dans ses choix et sa remise des trophées.

À qui seront remis les 14 Trophées de cette 8e cérémonie? rendez-vous est pris pour le 6 juillet.

Les 9 longs métrages nominés 

A State of Agitation (Elie Khalifé)


Beirut Holdem (Michel Kammoun)

All this Victory (Ahmed Ghossein) 

1982 (Oualid Mouaness)

The Sea Ahead (Ely Dagher)

Death of a Virgin and the sin of not living (George Peter Barbari)

Costa Brava, Lebanon (Mounia Akl)

Memory Box (Joanna Hadjithomas et Khalil Joreige)

Broken Keys (Jimmy Keyrouz)

Pour tout savoir sur la cérémonie, cliquez ici

https://www.agendaculturel.com/article/le-cinema-libanais-sapprete-a-honorer-son-industrie
Article rédigé par Maya Trad
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