Le Hezbollah dans la ligne de mire de plus de 35 États
Plus de 35 gouvernements se sont mis d’accord pour poursuivre la lutte contre les réseaux terroristes et financiers du Hezbollah.

À l’initiative des départements d’État et de la Justice des États-Unis, le Groupe de coordination des autorités policières (LECG) a tenu sa 11e réunion, consacrée à la lutte contre les réseaux terroristes, financiers et d'approvisionnement du Hezbollah à l'échelle mondiale.

Celle-ci s’est tenue les 22 et 23 juin au siège d’Europol à La Haye, en présence de représentants de plus de 35 pays du Moyen-Orient, d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale, d'Europe, d'Afrique, de la région Inde-Pacifique et d'Amérique du Nord, d’Interpol, d’Europol et de l'Institut international pour la justice et l'État de droit, selon un communiqué publié sur le site web du département d’État le 26 juin.

Les participants ont évalué «l'évolution des complots terroristes mondiaux du Hezbollah, de ses montages financiers et de l'acquisition d'armes depuis la dernière réunion du LECG en 2022». Ils se sont aussi penchés sur «la manière dont le Hezbollah opère dans différentes régions et discuté des outils répressifs ou financiers les plus efficaces à mettre en œuvre pour contrer les opérations de la formation pro-iranienne du Hezbollah sur leurs territoires respectifs».

La réunion a donné lieu à des études de cas sur les récentes activités terroristes et illicites du Hezbollah ainsi que sur les mesures prises par les gouvernements pour contrer ces activités.

Les études de cas ont porté notamment sur les réseaux de trafic de carburant; Al-Qard al-Hassan, l’institution financière du parti qui opère illégalement au Liban; un des principaux bailleurs de fonds du Hezbollah, Nazem Ahmad; ainsi que sur des poursuites judiciaires américaines et internationales récentes contre des membres du Hezbollah.


Al Qard al-Hassan est officiellement enregistré en tant qu’ONG au Liban, mais exerce des activités qui relèvent généralement de la compétence d’une institution bancaire. Ses actions contreviennent aux lois libanaises régissant l’établissement et le fonctionnement des banques et pourraient exposer le Liban à des sanctions potentielles en facilitant le blanchiment d’argent.

Al-Qard al-Hassan profite de la crise économique au Liban et étend ses succursales sur l’ensemble du territoire libanais. Ses activités font l’objet d’un examen légal fondé sur l’argument selon lequel l’«ONG» viole les dispositions du Code de la monnaie et de la finance. Trois députés de l’opposition ont déposé, début mars, une plainte auprès du parquet concernant les violations légales découlant des activités d'Al-Qard al-Hassan.

Quant à Nazem Ahmad, soupçonné de financer le Hezbollah au Royaume-Uni, il avait été sanctionné le 18 avril par le Bureau de mise en œuvre des sanctions financières du Trésor britannique dans le cadre d’intérêts en cours «pour prévenir le terrorisme dans l’intérêt de la sécurité nationale», selon un communiqué de presse du bureau susmentionné en avril 2023. Conjointement, les États-Unis ont sanctionné 52 personnes et entreprises dans 9 pays pour avoir assisté Nazem Ahmad en matière de blanchiment d’argent. M. Ahmad a été désigné terroriste par les États-Unis en 2019.

Ces sanctions sont intervenues après que les États-Unis ont imposé des sanctions en mai 2021 à un groupe de personnes, d’entreprises et de navires liés à un réseau de contrebande de pétrole profitant au Hezbollah et aux Gardiens de la révolution iranienne.

 
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