Le fondement de l’inimitié personnelle est la haine. Tel n’est pas le cas de l’inimitié politique dont l’horizon est l’exercice de la puissance. C’est pourquoi l’ennemi d’aujourd’hui peut parfaitement devenir l’ami de demain et inversement. L’inimitié politique, clairement affirmée, est souvent plus humaine que les violences des idéologues convaincus d’incarner le bien, ou que la douce perversité des manipulateurs opportunistes. (NDLR)
Tant qu’il y aura une vie politique, c’est à dire une dynamique de la puissance, celle-ci induira, au sein des sociétés, un face-à-face entre groupes rivaux. Sans conflit, point n’est besoin d’un quelconque mode de vie politique. La vie en commun se suffirait, dans ces conditions, de mesures managériales et rendrait caduque toute lutte pour la conquête du pouvoir et, partant, toute dynamique démocratique. Le vivre-ensemble prendrait alors les couleurs lugubres du deuil.
Le président de la République, Michel Aoun, a récemment déclaré vouloir réunir une table ronde de dialogue, formule édulcorée de toute loya jirga libanaise. Certaines forces politiques ont fait savoir, qu’elles ne souhaitent pas y participer. Refuser de dialoguer traduit-il nécessairement une volonté belliqueuse ou séditieuse ? Depuis 2005, tout au long de la montée aux extrêmes que connaît le Liban, on s’est toujours précipité sur deux remèdes supposés guérir le pays de toutes ses scories : la table de dialogue et/ou un gouvernement d’union nationale. Ces deux propositions sont devenues la tarte à la crème de l’interminable crise politique.
On peut supposer que le président Aoun souhaite, à tout prix, sauver l’honneur de son mandat qui s’achève par une initiative de nature à calmer les tensions qui ravagent le pays. Malheureusement, une énième table de dialogue consisterait, dans les circonstances actuelles, à ignorer la dialectique fondamentale ami/ennemi. Une telle fraternisation de façade ne ferait que consacrer, encore une fois, la logique du plus fort, en l’occurrence le Hezbollah dont la raison d’être n’est pas la recherche du bien commun à tous les Libanais.
La table de dialogue n’est qu’une manœuvre de gestion de la guerre civile permanente que connaît ce pays. Parce qu’elle n’a pas de statut constitutionnel, une telle table méconnaît l’essence même de la vie publique. Elle donne l’impression que le problème libanais est une querelle interne entre factions rivales, loin de tout positionnement en vertu des axes stratégiques de la région. Une telle table de dialogue existe par nature. Elle s’appelle « gouvernement », or celui de M. Mikati est aujourd’hui réduit à l’état de tétraplégie. Et ce n’est pas sur la table de dialogue qu’il retrouvera l’usage de ses membres. Appeler au dialogue ne résout pas la crise existentielle du Liban, un pays otage de l’hégémonie iranienne qui manipule habilement une caste dirigeante immorale qui a pillé le peuple et poursuit son œuvre de destruction du pays.
Alors que faire ?
D’abord surmonter sa propre peur et dire clairement où on se situe face au bras de fer qui se déroule au Liban. Considérer l’ennemi politique selon la seule perspective morale consiste à le nier. L’amour des ennemis, préconisé par l’Évangile, n’appartient pas au registre politique car il a pour objet les groupes et non les individus. Nier l’ennemi politique c’est nier la paix, disait Carl Schmitt.
Ensuite, annoncer clairement la volonté de libération du pays. Dans le cas du Liban, l’Iranien n’est pas en contact direct avec ses otages, pais par le biais de citoyens libanais. Point n’est besoin de déclencher une guerre civile. Les élections législatives se profilent à l’horizon. Tout doit être fait pour s’unir ensemble afin de vaincre le camp iranien dans les urnes. On attend avec impatience que ce peuple qui a tant subi parvienne à surmonter les petits narcissismes et former un front de résistance le plus large possible afin de sortir victorieux de la bataille dans les urnes.
Il n’est pas question de reconstituer le Liban d’hier. Il a cessé d’exister. Ce qui n’a pas disparu ce sont les citoyens eux-mêmes toujours capables de faire le choix qui s’impose grâce au suffrage universel. Il faudra surveiller la clique dirigeante afin de l’empêcher, grâce à la session parlementaire extraordinaire, d’entraver le vote de la diaspora. Se débarrasser aujourd’hui de l’hégémonie iranienne ne suffira pas.
Encore faut-il faire, demain, le grand ménage chez soi.
Tant qu’il y aura une vie politique, c’est à dire une dynamique de la puissance, celle-ci induira, au sein des sociétés, un face-à-face entre groupes rivaux. Sans conflit, point n’est besoin d’un quelconque mode de vie politique. La vie en commun se suffirait, dans ces conditions, de mesures managériales et rendrait caduque toute lutte pour la conquête du pouvoir et, partant, toute dynamique démocratique. Le vivre-ensemble prendrait alors les couleurs lugubres du deuil.
Le président de la République, Michel Aoun, a récemment déclaré vouloir réunir une table ronde de dialogue, formule édulcorée de toute loya jirga libanaise. Certaines forces politiques ont fait savoir, qu’elles ne souhaitent pas y participer. Refuser de dialoguer traduit-il nécessairement une volonté belliqueuse ou séditieuse ? Depuis 2005, tout au long de la montée aux extrêmes que connaît le Liban, on s’est toujours précipité sur deux remèdes supposés guérir le pays de toutes ses scories : la table de dialogue et/ou un gouvernement d’union nationale. Ces deux propositions sont devenues la tarte à la crème de l’interminable crise politique.
On peut supposer que le président Aoun souhaite, à tout prix, sauver l’honneur de son mandat qui s’achève par une initiative de nature à calmer les tensions qui ravagent le pays. Malheureusement, une énième table de dialogue consisterait, dans les circonstances actuelles, à ignorer la dialectique fondamentale ami/ennemi. Une telle fraternisation de façade ne ferait que consacrer, encore une fois, la logique du plus fort, en l’occurrence le Hezbollah dont la raison d’être n’est pas la recherche du bien commun à tous les Libanais.
La table de dialogue n’est qu’une manœuvre de gestion de la guerre civile permanente que connaît ce pays. Parce qu’elle n’a pas de statut constitutionnel, une telle table méconnaît l’essence même de la vie publique. Elle donne l’impression que le problème libanais est une querelle interne entre factions rivales, loin de tout positionnement en vertu des axes stratégiques de la région. Une telle table de dialogue existe par nature. Elle s’appelle « gouvernement », or celui de M. Mikati est aujourd’hui réduit à l’état de tétraplégie. Et ce n’est pas sur la table de dialogue qu’il retrouvera l’usage de ses membres. Appeler au dialogue ne résout pas la crise existentielle du Liban, un pays otage de l’hégémonie iranienne qui manipule habilement une caste dirigeante immorale qui a pillé le peuple et poursuit son œuvre de destruction du pays.
Alors que faire ?
D’abord surmonter sa propre peur et dire clairement où on se situe face au bras de fer qui se déroule au Liban. Considérer l’ennemi politique selon la seule perspective morale consiste à le nier. L’amour des ennemis, préconisé par l’Évangile, n’appartient pas au registre politique car il a pour objet les groupes et non les individus. Nier l’ennemi politique c’est nier la paix, disait Carl Schmitt.
Ensuite, annoncer clairement la volonté de libération du pays. Dans le cas du Liban, l’Iranien n’est pas en contact direct avec ses otages, pais par le biais de citoyens libanais. Point n’est besoin de déclencher une guerre civile. Les élections législatives se profilent à l’horizon. Tout doit être fait pour s’unir ensemble afin de vaincre le camp iranien dans les urnes. On attend avec impatience que ce peuple qui a tant subi parvienne à surmonter les petits narcissismes et former un front de résistance le plus large possible afin de sortir victorieux de la bataille dans les urnes.
Il n’est pas question de reconstituer le Liban d’hier. Il a cessé d’exister. Ce qui n’a pas disparu ce sont les citoyens eux-mêmes toujours capables de faire le choix qui s’impose grâce au suffrage universel. Il faudra surveiller la clique dirigeante afin de l’empêcher, grâce à la session parlementaire extraordinaire, d’entraver le vote de la diaspora. Se débarrasser aujourd’hui de l’hégémonie iranienne ne suffira pas.
Encore faut-il faire, demain, le grand ménage chez soi.
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