Une exposition riche en couleurs et empreinte d'une sensibilité artistique et émotionnelle intense est actuellement en cours à Arthaus, à Gemmayze. L'artiste Tamim Metlej y présente, pour la première fois en solo, son œuvre, dévoilant sans fard la réalité de l'addiction et de la dépendance.
Né à Tripoli en 1998, Tamim Metlej est un prodige libanais de l'art pop qui se distingue par sa singularité dans l'élaboration du thème de l'addiction.
Sa lutte personnelle contre l’insuffisance rénale n'a pas étouffé sa passion pour l'art; bien au contraire, cela l’a incité à concevoir un style surréaliste distinctif, reflétant efficacement le parcours transformationnel de l'addiction.
Les premières années de Tamim à Mina, Tripoli, ont été marquées par une fascination pour les teintes vives et les formes exagérées, des éléments qui, aujourd'hui, vivifient son travail. Ses défis de santé ont catalysé la création de 16 œuvres pendant ses sessions de dialyse, qui sont désormais l'empreinte de son voyage artistique.
L’exploration du thème de l'addiction par Tamim Metlej l'a conduit à créer des œuvres d'art captivantes qui bouleversent les perspectives traditionnelles. En dépit de sa réticence à utiliser le noir, l'art de Metlej, saisissant et immersif, tisse des récits fascinants sur l'addiction. Aujourd'hui, il se manifeste à la fois comme artiste et conteur, incarnant dans ses toiles saisissantes la lutte humaine contre l'addiction.
Tamim déclare: «Ancré dans le surréalisme pop, mon art aborde la question sociétale de l'addiction, une condition complexe souvent mal interprétée. Les petits lutins, mes 'petits assistants', sont essentiels dans mon travail. Ils servent de symboles de ces tentations insidieuses qui mènent à la consommation addictive.»
«Dans la série Abomination, ajoute Tamim, j'utilise l'humour et l'exagération pour représenter les toxicomanes, explorant la vaste palette d'émotions qu'ils éprouvent. 'Pokering', une exploration poignante de l'addiction aux jeux de hasard, souligne ses effets dévastateurs, notamment la malhonnêteté et la colère. Mon travail aspire à engendrer un dialogue sur l'addiction et une compréhension de celle-ci, en remettant en cause les stéréotypes sociaux et en plaidant pour l'empathie et le changement.»
Au-delà de l'impact du thème qui caractérise le jeune artiste, l'excellence de sa technique picturale est remarquable. Tamim Metlej est en effet incroyablement talentueux. Son jeu de couleurs, où ombres et lumières s'expriment avec fluidité et élégance, envoûte l'observateur. Il suffit de s'immerger dans les détails de chaque toile pour se perdre dans le récit que suggère le peintre et expérimenter chaque dimension infime.
Les personnages sont déformés, des images sont construites pour suggérer des idées et des centres d’intérêt autour du thème de l’addiction, dans un mélange de couleurs vives et intenses, qui incitent à la réflexion, sinon à un sourire.
Par ailleurs, des monochromes extrêmement captivants sont exposés. Une grande maîtrise des différentes tonalités, à la fois profondes et légères, d'une même couleur primaire (rouge ou bleue) est démontrée, évoquant une expertise digne des grands maîtres et une vivacité d'esprit manifestant une émotion très mûre. De plus, des esquisses au fusain, de dimensions plus petites, mettent en lumière la puissance du trait de l’artiste et sa dextérité en dessin.
Il s'agit d'une exposition qui nous fait explorer l'art d'un artiste jeune et doué. C'est un voyage vers un monde potentiellement dévastateur, une grande interrogation que se pose Tamim Metlej sur la vie et sa pérennité. Lui qui a dû affronter des problèmes de santé, fait découvrir à son public la profondeur de sa créativité et la force de son art, avec une positivité et un humour remarquables.
Quelle sera la prochaine étape de son parcours?
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@zeinanader_art
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