©Le convoi de la délégation russe à son arrivée au siège de la Mission permanente des États-Unis d'Amérique auprès de l'Office des Nations Unies et des autres organisations internationales à Genève. (AFP)
De Reagan-Gorbachtev à Biden-Poutine en passant par Kerry-Lavrov jusqu'aux pourparlers russo-américains de lundi, la "capitale de la paix" qu'est Genève reste un lieu privilégié des discussions entre les deux grandes puissances.
Neutralité suisse
Second plus important siège de l'ONU, Genève, qui abrite les sièges de la Croix-Rouge et de dizaines d'organisations internationales, est souvent désignée comme la "capitale de la paix".
"Genève, ville de paix", la phrase du président suisse Guy Parmelin lors du sommet Biden-Poutine en juin 2021 a montré que le pays alpin, bien connu pour sa neutralité, pouvait toujours jouer un rôle dans les relations internationales même en pleine crise sanitaire qui a compliqué les rencontres entre grands dirigeants.
Lieu clé pour de nombreux pourparlers de paix, Genève, située sur les rives du lac Léman, est une ville dans laquelle Américains et Russes aiment se rencontrer.
C'est ici que les numéros un américain Ronald Reagan et soviétique Mikhaïl Gorbatchev eurent un échange historique en 1985, pendant la Guerre froide.
Experts et services secrets
C'est à Genève que les Etats-Unis et la Russie ont négocié en 2009 et 2010 un nouvel accord de réduction de leurs arsenaux nucléaires, succédant à l'accord START I de 1991. Siège de la Conférence du désarmement, unique instance multilatérale de négociation dans le domaine du désarmement, Genève regorge d'experts qui permettent de mener de telles négociations.
La ville a également accueilli plusieurs rencontres entre les chefs de diplomatie russe américain, comme lors du sommet entre Hillary Clinton et Sergueï Lavrov en mars 2009. A cette occasion, la secrétaire d'Etat américaine lui avait offert un "bouton de remise à zéro" en plastique, pour symboliser la relance des relations.
Russes et Américains, qui disposent à Genève d'importantes représentations diplomatiques et de services de renseignement considérables, y ont également organisé ces dernières années plusieurs rencontres sur la Syrie.
Un attachement à Genève que Biden et Poutine ont confirmé en juin 2021. Depuis, leurs numéros 2 de la diplomatie enchaînent les rencontres dans la ville suisse, pour tenter de lisser les nombreux différends qui minent les relations bilatérales.
La secrétaire d'Etat adjointe américaine Wendy Sherman et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov se sont ainsi rencontrés une première fois le 28 juillet à la Représentation permanente des Etats-Unis, avant de se retrouver le 30 septembre, à la Représentation russe.
Discrétion et sécurité
Situés dans le quartier international de Genève, les deux imposants bâtiments se situent à quelques centaines de mètres l'un de l'autre, non loin du siège de l'ONU.
Le quartier sera placé sous haute sécurité, comme Genève en a l'habitude. La Suisse, et en particulier Genève, est d'ailleurs appréciée par les diplomates de tous bords pour sa flexibilité et sa discrétion en tant qu'Etat hôte, ainsi que pour la sécurité qu'elle offre.
Ce sont ces pourparlers qui, par exemple, ont abouti à un accord historique sur le nucléaire iranien en 2013 ou qui ont porté dans les années 1990 sur le conflit en Bosnie, et plus récemment, sur les conflits en Syrie, au Yémen et en Libye.
AFP
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