L'émissaire présidentiel français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, se rendra à Beyrouth entre le 17 et le 23 juillet, indiquent des sources françaises. La date précise de sa seconde visite, qui vise à trouver une solution à la crise présidentielle, n'est pas encore connue.
Selon ces sources, l’organisation d’un dialogue sur l’élection présidentielle est l'une des propositions que M. Le Drian présentera lors de cette visite. Cependant, ce dialogue, s'il se tient, ne sera pas initié ni parrainé par une partie interne, en particulier le président du Parlement, Nabih Berri, de peur qu’une telle invitation ne soit d’emblée rejetée. Par conséquent, le dialogue attendu serait parrainé par la communauté internationale, notamment par les cinq pays du «groupe de Paris», à savoir la France, les États-Unis, l'Arabie saoudite, le Qatar et l'Égypte. Une médiation internationale serait cruciale pour garantir le succès d'un tel dialogue, notamment s'il y a une coordination avec l’Iran.
Ces mêmes sources ont ajouté que toutes les parties prenantes locales impliquées dans la crise présidentielle auront un rôle à jouer dans ce dialogue et que les différentes perspectives seront prises en compte. L'objectif étant de trouver un consensus entre les parties concernées afin de surmonter l'impasse actuelle.
Cependant, de sources politiques libanaises, on estime que le tandem Amal-Hezbollah rejettera un dialogue sous l’égide de la communauté internationale, de peur que les résultats soient contraires à ses objectifs. Le tandem souhaite, en effet, faire élire un président loyal à l’axe obstructionniste, de même qu’il cherche à obtenir le tiers de blocage au sein du prochain gouvernement et conserver les portefeuilles ministériels auxquels il est attaché, en particulier le ministère des Finances. Pour accepter un tel dialogue, le tandem chiite exigerait que les discussions dépassent le cadre de la présidence de la République pour englober une réflexion sur le système dans son ensemble et sur la répartition des pouvoirs et des postes-clé, soulignent les sources politiques locales susmentionnées.
Amal et le Hezbollah perçoivent l'internationalisation comme une requête émanant principalement de la communauté chrétienne, et estiment que si le dialogue se limite à la seule question de la présidence de la République, cela favoriserait les chrétiens. Par conséquent, ils opteront pour la surenchère en proposant une nouvelle formule pour le Liban, oscillant entre deux extrêmes. Le premier consisterait en une répartition tripartite du pouvoir, consacrée dans la Constitution, tandis que le second viserait, compte tenu du rapport de forces actuel, à s’emparer de postes-clé pris en charge jusqu’à présent par les chrétiens. Dans les deux cas, Amal et le Hezbollah ne pourront pas atteindre leurs objectifs s'ils font face à une opposition politique à la fois interne et externe.
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