Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné son accord lundi à l'adhésion de la Suède à l'Otan, une "journée historique" qui permet aux Alliés d'afficher leur unité au début d'un sommet centré sur le soutien à l'Ukraine, près de 18 mois après le début de l'offensive russe.
Alors qu'il jouait au trouble-fête depuis le dépôt de candidature de la Suède à l'Otan, le président turc Recep Tayyip Erdogan a enfin accepté lundi de transmettre le protocole d'adhésion du royaume nordique au Parlement turc "dès que possible".
"Finaliser l'adhésion de la Suède à l'Otan est une étape historique qui profite à la sécurité de tous les alliés de l'Otan en cette période critique. Elle nous rend tous plus forts et plus en sécurité", s'est réjoui le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, depuis Vilnius, en Lituanie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors de sa réunion lundi avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson à Vilnius, en Lituanie, où se tiendra mardi et mercredi le sommet de l'Alliance atlantique. (AFP)
Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a salué "un bon jour" pour son pays et un "très grand pas".
Le parallèle avec le précédent sommet de l'Alliance atlantique à Madrid, il y a un an, est frappant. A l'époque, déjà, il avait fallu des heures de négociations pour arracher au chef de l'Etat turc un soutien à l'invitation initiale adressée à Stockholm.
En début de journée, pourtant, M. Erdogan avait jeté un froid sur les perspectives d'un règlement rapide de cette question, en liant l'adhésion de la Suède à l'Otan à celle, au point mort depuis plusieurs années, de la Turquie à l'Union européenne.
Une rencontre avec le président du Conseil européen Charles Michel avait laissé entrevoir une éclaircie, ce dernier évoquant, dans un tweet, leur volonté commune de "redynamiser" les relations Turquie-UE.
M. Stoltenberg a aussi dit que la Suède avait accepté de "soutenir activement" les efforts visant à redynamiser le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE et de contribuer à la modernisation de l'accord d'union douanière UE-Turquie et à la libéralisation des visas.
La Hongrie doit, elle aussi, encore approuver l'adhésion, mais son Premier ministre Viktor Orban s'est engagé à ne pas être le dernier à faire le pas, laissant entendre qu'il pourrait agir rapidement.
Soulignant qu'il était "impatient" d'accueillir la Suède comme 32e Etat membre de l'Otan, le président américain Joe Biden s'est dit prêt à travailler avec le président Erdogan "au renforcement de la défense et de la dissuasion dans la zone euro-atlantique".
Sur la question sensible de l'adhésion de l'Ukraine, l'Alliance a annoncé qu'elle allait lever le MAP ("Membership action plan"), sorte d'antichambre à la candidature à l'Alliance qui fixe un certain nombre d'objectifs de réformes.
"Mais l'Ukraine devra encore mener d'autres réformes avant d'adhérer à l'Otan", a souligné un responsable occidental sous couvert de l'anonymat.
"L'Ukraine mérite de faire partie de l'Alliance. Pas maintenant, car maintenant, c'est la guerre, mais nous avons besoin d'un signal clair et ce signal est nécessaire dès maintenant", a déclaré M. Zelensky dans son message vidéo quotidien sur Telegram.
Depuis des mois, la Maison-Blanche explique que l'adhésion de l'Ukraine ne peut être envisagée à court terme et qu'il est préférable de se concentrer sur des mécanismes d'aide militaire dans la durée.
Alors qu'un nouveau bombardement russe sur un centre de distribution d'aide humanitaire à Orikhiv, dans le centre de l'Ukraine, a fait au moins quatre morts lundi et que la contre-offensive ukrainienne est à la peine, les membres de l'Alliance entendent donner des garanties quant à leur engagement à défendre l'Ukraine.
Kiev a revendiqué lundi avoir repris 14 km2 la semaine dernière, soit 193 km2 depuis début juin.
Plusieurs poids lourds de l'Otan négocient de possibles engagements de fournitures d'armes sur le long terme à Kiev.
Le président américain Joe Biden a effectué lundi une visite éclair à Londres où il a rencontré le Premier ministre Rishi Sunak puis le roi Charles III au château de Windsor. (AFP)
Les promesses d'armes viendraient en complément des dizaines de milliards de dollars d'équipements déjà livrés à l'Ukraine depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
En attendant, l'Ukraine a d'ores et déjà obtenu vendredi de Washington la promesse de lui livrer des bombes à sous-munitions, des armes très controversées.
Interdites dans de nombreux pays, ces dernières sont vivement critiquées car elles tuent à l'aveugle en dispersant des petites charges explosives avant ou après l'impact et sont accusées de faire de nombreuses victimes civiles collatérales. La Russie y a vu un "aveu de faiblesse".
Joe Biden a défendu sa décision "difficile". Rishi Sunak, à qui il a rendu une visite éclair, avait appelé samedi à "décourager" l'utilisation de ces armes interdites par la convention d'Oslo de 2008, signée par son pays.
La guerre en Ukraine, qui a commencé le 24 février 2022 par une invasion russe, a fait 9.000 morts parmi les civils, dont 500 enfants, selon l'ONU qui estime que le bilan des victimes pourrait être bien plus élevé.
Georges Haddad, avec AFP
Alors qu'il jouait au trouble-fête depuis le dépôt de candidature de la Suède à l'Otan, le président turc Recep Tayyip Erdogan a enfin accepté lundi de transmettre le protocole d'adhésion du royaume nordique au Parlement turc "dès que possible".
"Finaliser l'adhésion de la Suède à l'Otan est une étape historique qui profite à la sécurité de tous les alliés de l'Otan en cette période critique. Elle nous rend tous plus forts et plus en sécurité", s'est réjoui le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, depuis Vilnius, en Lituanie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors de sa réunion lundi avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson à Vilnius, en Lituanie, où se tiendra mardi et mercredi le sommet de l'Alliance atlantique. (AFP)
Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a salué "un bon jour" pour son pays et un "très grand pas".
Le parallèle avec le précédent sommet de l'Alliance atlantique à Madrid, il y a un an, est frappant. A l'époque, déjà, il avait fallu des heures de négociations pour arracher au chef de l'Etat turc un soutien à l'invitation initiale adressée à Stockholm.
Lier l'Otan à l'UE
En début de journée, pourtant, M. Erdogan avait jeté un froid sur les perspectives d'un règlement rapide de cette question, en liant l'adhésion de la Suède à l'Otan à celle, au point mort depuis plusieurs années, de la Turquie à l'Union européenne.
Une rencontre avec le président du Conseil européen Charles Michel avait laissé entrevoir une éclaircie, ce dernier évoquant, dans un tweet, leur volonté commune de "redynamiser" les relations Turquie-UE.
M. Stoltenberg a aussi dit que la Suède avait accepté de "soutenir activement" les efforts visant à redynamiser le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE et de contribuer à la modernisation de l'accord d'union douanière UE-Turquie et à la libéralisation des visas.
La Hongrie doit, elle aussi, encore approuver l'adhésion, mais son Premier ministre Viktor Orban s'est engagé à ne pas être le dernier à faire le pas, laissant entendre qu'il pourrait agir rapidement.
Soulignant qu'il était "impatient" d'accueillir la Suède comme 32e Etat membre de l'Otan, le président américain Joe Biden s'est dit prêt à travailler avec le président Erdogan "au renforcement de la défense et de la dissuasion dans la zone euro-atlantique".
L'adhésion de l'Ukraine
Sur la question sensible de l'adhésion de l'Ukraine, l'Alliance a annoncé qu'elle allait lever le MAP ("Membership action plan"), sorte d'antichambre à la candidature à l'Alliance qui fixe un certain nombre d'objectifs de réformes.
"Mais l'Ukraine devra encore mener d'autres réformes avant d'adhérer à l'Otan", a souligné un responsable occidental sous couvert de l'anonymat.
"L'Ukraine mérite de faire partie de l'Alliance. Pas maintenant, car maintenant, c'est la guerre, mais nous avons besoin d'un signal clair et ce signal est nécessaire dès maintenant", a déclaré M. Zelensky dans son message vidéo quotidien sur Telegram.
Depuis des mois, la Maison-Blanche explique que l'adhésion de l'Ukraine ne peut être envisagée à court terme et qu'il est préférable de se concentrer sur des mécanismes d'aide militaire dans la durée.
Alors qu'un nouveau bombardement russe sur un centre de distribution d'aide humanitaire à Orikhiv, dans le centre de l'Ukraine, a fait au moins quatre morts lundi et que la contre-offensive ukrainienne est à la peine, les membres de l'Alliance entendent donner des garanties quant à leur engagement à défendre l'Ukraine.
Kiev a revendiqué lundi avoir repris 14 km2 la semaine dernière, soit 193 km2 depuis début juin.
Plusieurs poids lourds de l'Otan négocient de possibles engagements de fournitures d'armes sur le long terme à Kiev.
Biden à Londres
Le président américain Joe Biden a effectué lundi une visite éclair à Londres où il a rencontré le Premier ministre Rishi Sunak puis le roi Charles III au château de Windsor. (AFP)
Les promesses d'armes viendraient en complément des dizaines de milliards de dollars d'équipements déjà livrés à l'Ukraine depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
En attendant, l'Ukraine a d'ores et déjà obtenu vendredi de Washington la promesse de lui livrer des bombes à sous-munitions, des armes très controversées.
Interdites dans de nombreux pays, ces dernières sont vivement critiquées car elles tuent à l'aveugle en dispersant des petites charges explosives avant ou après l'impact et sont accusées de faire de nombreuses victimes civiles collatérales. La Russie y a vu un "aveu de faiblesse".
Joe Biden a défendu sa décision "difficile". Rishi Sunak, à qui il a rendu une visite éclair, avait appelé samedi à "décourager" l'utilisation de ces armes interdites par la convention d'Oslo de 2008, signée par son pays.
La guerre en Ukraine, qui a commencé le 24 février 2022 par une invasion russe, a fait 9.000 morts parmi les civils, dont 500 enfants, selon l'ONU qui estime que le bilan des victimes pourrait être bien plus élevé.
Georges Haddad, avec AFP
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