©Le Slovène Tadej Pogacar portant le maillot blanc de meilleur jeune cycliste et le Danois Jonas Vingegaard portant le maillot jaune de leader au classement général avant le départ de la 13e étape du Tour de France vendredi. Crédit photo: Thomas Samson/AFP
Déjà bien rincé, le peloton du Tour de France aborde samedi la première des quatre étapes alpestres, le début d'une foison de cols pour départager Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, les deux grands favoris pour la victoire finale.
Joux-Plane, Forclaz, col de la Loze, côte de Domancy... autant de hauts lieux de la Grande Boucle que les coureurs égrènent sur leur chapelet dans un mélange d'excitation et de peur. Avec impatience pour certains, comme Pogacar et Vingegaard qui se tiennent en une poignée de secondes au classement général. Avec angoisse pour la plupart des coureurs, qui ont déjà bien transpiré dans ce Tour de France "Fast and Furious". Ils ont ferraillé dans les collines du Pays basque espagnol. Fait la guérilla dans les Pyrénées. Suffoqué dans le Puy de Dôme. Et bataillé comme rarement autour des volcans d'Auvergne et dans le vignoble beaujolais. Et se sont étalonné vendredi sur les pentes du Grand Colombier. "À fond les ballons du début à la fin", résume le coureur français Victor Lafay.
Mais le plus difficile ne fait que commencer. À partir de samedi, la pente va s'élever à nouveau pour le premier chapitre d'un roman en haute altitude. D'ici à mercredi soir, les coureurs vont se coltiner quinze montées répertoriées, dont huit en première catégorie et deux hors-catégorie. "Le menu alpin n'a pas été aussi dur depuis un moment. Ça va être plus déterminant que l'année passée", se projette David Gaudu qui espère briller sur ce terrain.
La 17e étape? "Monstrueuse"
Le col de Cou, l'inédit col du Feu, le col de la Ramaz et Joux-Plane sont au programme samedi entre Annemasse et Morzine. "Ça monte dès le départ et dans le final, il faudra enchaîner le col de la Ramaz et Joux-Plane. Ça va bagarrer sec entre les premiers du général. Sachant qu'il faut garder du jus parce qu'il y a de quoi tout perdre dans la descente hyper technique vers Morzine", expose Thierry Gouvenou, l'architecte du parcours. Dimanche, place aux cols de la Forclaz, de la Croix Fry, des Aravis et des Amerands, avant l'arrivée au sommet à Saint-Gervais Mont-Blanc, où Romain Bardet s'était imposé en 2016.
Après une journée de repos lundi, l'aventure continuera mardi avec le seul contre-la-montre au programme cette année, une course de côte petit format (22,4 km) mais maxi exigeante, avec la côte de Domancy (2,5 km à 9,4%) que Bernard Hinault avait transformée en chaudron lors de sa victoire aux Championnats du monde en 1980. "C'est un chrono super dur et potentiellement décisif pour la victoire finale", prévoit l'Australien Jai Hindley, troisième au général. Et, pour couronner le tout, il reste l'étape-reine mercredi. Une authentique torture: 5100 mètres de dénivelé positif, l'ascension du terrible col de la Loze, toit (2304 m) de cette 110e édition après 28 km de grimpette, avant une plongée vertigineuse sur Courchevel pour finir en montée à l'altiport sur une pente à 18%. "Une étape monstrueuse", prévient Jai Hindley.
Chaleur
Pour Sepp Kuss, sherpa d'altitude de Vingegaard, pas de doute: "Les Alpes ont tout pour être le juge de paix" du Tour. "Jonas et Tadej ont fait match nul jusque-là, mais avec la fatigue accumulée et plusieurs étapes de montagne successives, une autre course commence. Et on arrive sur le terrain que Jonas affectionne le plus", assure l'Américain. De fait, Vingegaard ne cesse de répéter que les longues ascensions en haute altitude sont celles qui lui conviennent le mieux, conforté par son expérience de l'année dernière dans la sublime étape du Granon où il avait fait craquer Pogacar, avant de gagner son premier Tour de France à Paris.
Mais son rival slovène a juré qu'on ne l'y reprendrait pas. Le double vainqueur en 2020 et 2021, qui excelle dans un registre plus explosif, assure avoir progressé dans les montées longues et la gestion des fortes chaleurs, considéré comme un de ses points faibles. Les prochains jours dans les Alpes, où on attend justement des températures élevées, devraient lui donner l'occasion de le prouver.
Et si jamais les Alpes n'arrivent pas à départager les deux ogres, il restera encore les Vosges à la veille de l'arrivée à Paris dans ce Tour de France 2023 pour alpinistes.
Joux-Plane, Forclaz, col de la Loze, côte de Domancy... autant de hauts lieux de la Grande Boucle que les coureurs égrènent sur leur chapelet dans un mélange d'excitation et de peur. Avec impatience pour certains, comme Pogacar et Vingegaard qui se tiennent en une poignée de secondes au classement général. Avec angoisse pour la plupart des coureurs, qui ont déjà bien transpiré dans ce Tour de France "Fast and Furious". Ils ont ferraillé dans les collines du Pays basque espagnol. Fait la guérilla dans les Pyrénées. Suffoqué dans le Puy de Dôme. Et bataillé comme rarement autour des volcans d'Auvergne et dans le vignoble beaujolais. Et se sont étalonné vendredi sur les pentes du Grand Colombier. "À fond les ballons du début à la fin", résume le coureur français Victor Lafay.
Mais le plus difficile ne fait que commencer. À partir de samedi, la pente va s'élever à nouveau pour le premier chapitre d'un roman en haute altitude. D'ici à mercredi soir, les coureurs vont se coltiner quinze montées répertoriées, dont huit en première catégorie et deux hors-catégorie. "Le menu alpin n'a pas été aussi dur depuis un moment. Ça va être plus déterminant que l'année passée", se projette David Gaudu qui espère briller sur ce terrain.
La 17e étape? "Monstrueuse"
Le col de Cou, l'inédit col du Feu, le col de la Ramaz et Joux-Plane sont au programme samedi entre Annemasse et Morzine. "Ça monte dès le départ et dans le final, il faudra enchaîner le col de la Ramaz et Joux-Plane. Ça va bagarrer sec entre les premiers du général. Sachant qu'il faut garder du jus parce qu'il y a de quoi tout perdre dans la descente hyper technique vers Morzine", expose Thierry Gouvenou, l'architecte du parcours. Dimanche, place aux cols de la Forclaz, de la Croix Fry, des Aravis et des Amerands, avant l'arrivée au sommet à Saint-Gervais Mont-Blanc, où Romain Bardet s'était imposé en 2016.
Après une journée de repos lundi, l'aventure continuera mardi avec le seul contre-la-montre au programme cette année, une course de côte petit format (22,4 km) mais maxi exigeante, avec la côte de Domancy (2,5 km à 9,4%) que Bernard Hinault avait transformée en chaudron lors de sa victoire aux Championnats du monde en 1980. "C'est un chrono super dur et potentiellement décisif pour la victoire finale", prévoit l'Australien Jai Hindley, troisième au général. Et, pour couronner le tout, il reste l'étape-reine mercredi. Une authentique torture: 5100 mètres de dénivelé positif, l'ascension du terrible col de la Loze, toit (2304 m) de cette 110e édition après 28 km de grimpette, avant une plongée vertigineuse sur Courchevel pour finir en montée à l'altiport sur une pente à 18%. "Une étape monstrueuse", prévient Jai Hindley.
Chaleur
Pour Sepp Kuss, sherpa d'altitude de Vingegaard, pas de doute: "Les Alpes ont tout pour être le juge de paix" du Tour. "Jonas et Tadej ont fait match nul jusque-là, mais avec la fatigue accumulée et plusieurs étapes de montagne successives, une autre course commence. Et on arrive sur le terrain que Jonas affectionne le plus", assure l'Américain. De fait, Vingegaard ne cesse de répéter que les longues ascensions en haute altitude sont celles qui lui conviennent le mieux, conforté par son expérience de l'année dernière dans la sublime étape du Granon où il avait fait craquer Pogacar, avant de gagner son premier Tour de France à Paris.
Mais son rival slovène a juré qu'on ne l'y reprendrait pas. Le double vainqueur en 2020 et 2021, qui excelle dans un registre plus explosif, assure avoir progressé dans les montées longues et la gestion des fortes chaleurs, considéré comme un de ses points faibles. Les prochains jours dans les Alpes, où on attend justement des températures élevées, devraient lui donner l'occasion de le prouver.
Et si jamais les Alpes n'arrivent pas à départager les deux ogres, il restera encore les Vosges à la veille de l'arrivée à Paris dans ce Tour de France 2023 pour alpinistes.
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