L'inégal accès au vaccin peut compliquer le défi climatique

Les larges inégalités d'accès aux vaccins contre le Covid-19 risquent d'affaiblir la lutte pour les grandes causes internationales, telles que le changement climatique, alerte mardi le Forum économique mondial.


La divergence mondiale d'accès aux vaccins "va créer des tensions --à l'intérieur des Etats et entre les Etats--, risquant d'aggraver les effets de la pandémie et de compliquer la coordination nécessaire pour relever les défis communs", alerte la fondation basée à Genève dans la 17e édition annuelle de son "Global Risks Report" publiée mardi.Parmi ces défis risquant de créer des "fractures sociales et des tensions géopolitiques", elle cite l'action climatique, l'amélioration de la sécurité numérique, la cohésion sociale et la concurrence spatiale.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 41 pays n'ont toujours pas été en mesure de vacciner 10% de leur population, tandis que 98 pays n'ont pas atteint les 40% de vaccinés, un fort contraste avec les pays occidentaux où la couverture vaccinale atteint parfois les 80%.

Des milliards de doses de vaccins ont pourtant été produites l'an dernier. Mais les différents mécanismes de redistribution, comme le dispositif Covax (moins de 10% des doses administrées dans le monde) mis en place par l'OMS pour assurer la vaccination des pays à bas revenus, n'ont guère fonctionné.

Or sans coordination suffisante, "une transition climatique désordonnée (...) ne fera que diviser davantage les pays et séparer les sociétés", remarque le Forum économique mondial.


Dans son rapport, le Forum économique dresse une liste des 10 risques principaux pour la planète d'ici dix ans, fruit de nombreux entretiens avec des experts internationaux, dont cinq ayant un lien avec le climat.

Outre les dangers liés au climat, les faibles taux de vaccination dans certaines zones vont aussi "peser sur la disponibilité et la productivité des travailleurs, perturber les chaînes de distribution et affaiblir la consommation", au moment même où l'inflation est élevée et où le commerce mondial continue à souffrir de pénuries.

D'ici 2024, les pays en développement, à l'exclusion de la Chine, se situeront 5,5% sous leur niveau de croissance anticipée avant la pandémie, pendant que les économies les plus avancées l'auront dépassée de 0,9%, selon les anticipations du Forum.

AFP

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