©Des manifestants brandissent un drapeau nigérien lors d'une manifestation à l'occasion de la fête de l'indépendance à Niamey, le 3 août 2023. (Photo - / AFP)
Paris a ignoré la dénonciation des accords par la junte militaire nigérienne vendredi 4 août, considérant les autorités nigériennes légitimes comme étant les seules compétentes dans ce domaine. En parallèle, plusieurs pays d'Europes ont annoncé suspendre leur aide au développement, tandis que la Cédéao se prépare à la possibilité d'une intervention armée.
La France a temporisé vendredi, au lendemain de la dénonciation des accords de coopération militaire par les putschistes au pouvoir au Niger, soulignant que "seules les autorités nigériennes légitimes" étaient en mesure de les rompre.
L'ancien chef de la garde présidentielle au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a pris le pouvoir à la tête d'une junte le 26 juillet, retenant prisonnier depuis le président élu Mohamed Bazoum.
Jeudi soir, les militaires au pouvoir ont annoncé, dans un communiqué lu à la télévision, qu'ils dénonçaient "les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense" avec Paris.
Pour Paris, les accords restent donc en vigueur mais ils sont pour l'heure actuelle pas appliqués car il n'est pas question de coopérer avec les putschistes.
Le Niger constitue le pivot du dispositif antijihadiste français au Sahel depuis le départ contraint du Mali, voulu par la junte au pouvoir dans ce pays, à l'été 2022. Et un retrait des militaires serait un revers cuisant pour Paris.
Depuis, malgré la pression des putschistes sur Paris - ils ont limogé l'ambassadrice du Niger en France jeudi soir - le gouvernement français garde son calme et met en avant sa volonté de rétablir le président légitime.
Par ailleurs, après la France et l'Allemagne, les Pays-Bas ont annoncé vendredi la suspension de leur aide au développement et de leur coopération directe avec le Niger.
Etats-Unis et Européens restent déterminés à faire pression pour faire libérer le président Bazoum.
Selon une source diplomatique française, son retour reste encore possible alors que les pays de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest) ont réagi fermement en dénonçant ce putsch et en posant un ultimatum, jusqu'à dimanche, pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel.
Cette source met aussi en avant les rivalités au sein des putschistes entre le général Tiani et le général Salifou Mody, ancien chef d'état-major.
"On est face à un groupe qui ne savait pas très bien dans quoi il s'est lancé, qui est probablement pris au dépourvu par la rigueur de la réaction internationale et la rigueur du président Bazoum qui a fait savoir qu'il ne démissionnerait pas de ses fonctions", a souligné cette source.
"Etant dans l'impasse, le groupe tente d'impressionner et jouer l'escalade mais il reste confronté à un front très uni de la communauté internationale", a-t-elle ajouté.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une délégation de la Cédéao est repartie de Niamey au bout de quelques heures.
Au Bénin, pays voisin du Niger, le ministre des Affaires étrangères Olushegun Adjadi Bakari a souhaité que la diplomatie reste "la solution privilégiée", tout en affirmant que son pays suivrait la Cedeao si elle décidait d'intervenir au Niger.
Le 30 juillet, le bloc ouest-africain, qui a imposé de lourdes sanctions à Niamey, a donné jusqu'à dimanche aux putschistes pour rétablir dans ses fonctions le président Bazoum renversé le 26 juillet, sous peine de d'utiliser "la force".
Les contours d'une "éventuelle intervention militaire" de la Cedeao contre les putschistes ont été "définis", a annoncé vendredi l'un des responsables de la Cedeao, à l'issue de la réunion des chefs d'état-major du bloc ouest-africain à Abuja.
A deux jours de la fin de l'ultimatum, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) continue d'assurer qu'elle privilégie la voie diplomatique pour résoudre la crise au Niger, notamment avec l'envoi d'une délégation à Niamey. L'option militaire est la dernière sur la table, selon elle.
"Nous voulons que la diplomatie fonctionne, et nous voulons que ce message soit clairement transmis (aux putschistes, ndlr), à savoir que nous leur donnons toutes les chances de revenir sur ce qu'ils ont fait", a ajouté le responsable de la Cedeao.
Les putschistes qui ont promis une "riposte immédiate" à "toute agression" d'un pays de la Cédéao, ont par ailleurs annoncé la levée du couvre-feu instauré depuis le 26 juillet.
Le président Bazoum s'est exprimé jeudi, dans une tribune publiée par le quotidien américain Washington Post. Il a mis en garde contre les conséquences "dévastatrices" du coup d'Etat pour le monde et le Sahel, qui pourrait passer, selon lui, sous l'"influence" de la Russie par le biais du groupe paramilitaire Wagner.
"J'appelle le gouvernement américain et l'ensemble de la communauté internationale à aider à restaurer l'ordre constitutionnel", écrit-il, "à titre d'otage", dans cette déclaration.
Outre la dénonciation des accords militaires, l'ambassadrice nigérienne à Paris a été limogée par les putschistes, tout comme les représentants du Niger aux Etats-Unis, au Togo et au Nigeria.
Jeudi, les programmes de Radio France Internationale (RFI) et de la chaîne de télévision d'information France 24 ont été interrompus au Niger. La France a condamné "très fermement" cette décision, ainsi que l'Union européenne vendredi matin.
Malo Pinatel, avec AFP
La France a temporisé vendredi, au lendemain de la dénonciation des accords de coopération militaire par les putschistes au pouvoir au Niger, soulignant que "seules les autorités nigériennes légitimes" étaient en mesure de les rompre.
L'ancien chef de la garde présidentielle au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a pris le pouvoir à la tête d'une junte le 26 juillet, retenant prisonnier depuis le président élu Mohamed Bazoum.
Jeudi soir, les militaires au pouvoir ont annoncé, dans un communiqué lu à la télévision, qu'ils dénonçaient "les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense" avec Paris.
Pour Paris, les accords restent donc en vigueur mais ils sont pour l'heure actuelle pas appliqués car il n'est pas question de coopérer avec les putschistes.
Européens et américains restent déterminés
Le Niger constitue le pivot du dispositif antijihadiste français au Sahel depuis le départ contraint du Mali, voulu par la junte au pouvoir dans ce pays, à l'été 2022. Et un retrait des militaires serait un revers cuisant pour Paris.
Depuis, malgré la pression des putschistes sur Paris - ils ont limogé l'ambassadrice du Niger en France jeudi soir - le gouvernement français garde son calme et met en avant sa volonté de rétablir le président légitime.
Par ailleurs, après la France et l'Allemagne, les Pays-Bas ont annoncé vendredi la suspension de leur aide au développement et de leur coopération directe avec le Niger.
Etats-Unis et Européens restent déterminés à faire pression pour faire libérer le président Bazoum.
Selon une source diplomatique française, son retour reste encore possible alors que les pays de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest) ont réagi fermement en dénonçant ce putsch et en posant un ultimatum, jusqu'à dimanche, pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel.
Cette source met aussi en avant les rivalités au sein des putschistes entre le général Tiani et le général Salifou Mody, ancien chef d'état-major.
"On est face à un groupe qui ne savait pas très bien dans quoi il s'est lancé, qui est probablement pris au dépourvu par la rigueur de la réaction internationale et la rigueur du président Bazoum qui a fait savoir qu'il ne démissionnerait pas de ses fonctions", a souligné cette source.
"Etant dans l'impasse, le groupe tente d'impressionner et jouer l'escalade mais il reste confronté à un front très uni de la communauté internationale", a-t-elle ajouté.
La Cédéao privilégie la diplomatie mais se prépare au pire
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une délégation de la Cédéao est repartie de Niamey au bout de quelques heures.
Au Bénin, pays voisin du Niger, le ministre des Affaires étrangères Olushegun Adjadi Bakari a souhaité que la diplomatie reste "la solution privilégiée", tout en affirmant que son pays suivrait la Cedeao si elle décidait d'intervenir au Niger.
Le 30 juillet, le bloc ouest-africain, qui a imposé de lourdes sanctions à Niamey, a donné jusqu'à dimanche aux putschistes pour rétablir dans ses fonctions le président Bazoum renversé le 26 juillet, sous peine de d'utiliser "la force".
Les contours d'une "éventuelle intervention militaire" de la Cedeao contre les putschistes ont été "définis", a annoncé vendredi l'un des responsables de la Cedeao, à l'issue de la réunion des chefs d'état-major du bloc ouest-africain à Abuja.
A deux jours de la fin de l'ultimatum, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) continue d'assurer qu'elle privilégie la voie diplomatique pour résoudre la crise au Niger, notamment avec l'envoi d'une délégation à Niamey. L'option militaire est la dernière sur la table, selon elle.
"Nous voulons que la diplomatie fonctionne, et nous voulons que ce message soit clairement transmis (aux putschistes, ndlr), à savoir que nous leur donnons toutes les chances de revenir sur ce qu'ils ont fait", a ajouté le responsable de la Cedeao.
Les putschistes qui ont promis une "riposte immédiate" à "toute agression" d'un pays de la Cédéao, ont par ailleurs annoncé la levée du couvre-feu instauré depuis le 26 juillet.
Le président Bazoum appelle à une intervention internationale
Le président Bazoum s'est exprimé jeudi, dans une tribune publiée par le quotidien américain Washington Post. Il a mis en garde contre les conséquences "dévastatrices" du coup d'Etat pour le monde et le Sahel, qui pourrait passer, selon lui, sous l'"influence" de la Russie par le biais du groupe paramilitaire Wagner.
"J'appelle le gouvernement américain et l'ensemble de la communauté internationale à aider à restaurer l'ordre constitutionnel", écrit-il, "à titre d'otage", dans cette déclaration.
Outre la dénonciation des accords militaires, l'ambassadrice nigérienne à Paris a été limogée par les putschistes, tout comme les représentants du Niger aux Etats-Unis, au Togo et au Nigeria.
Jeudi, les programmes de Radio France Internationale (RFI) et de la chaîne de télévision d'information France 24 ont été interrompus au Niger. La France a condamné "très fermement" cette décision, ainsi que l'Union européenne vendredi matin.
Malo Pinatel, avec AFP
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