Une rencontre syro-israélienne à Paris pour «désamorcer une escalade»
Cette combinaison de photos, réalisée le 25 juillet 2025, montre le ministre syrien des Affaires étrangères Asaad al-Shibani (à gauche) prenant la parole lors d'une réunion du Conseil ministériel du CCG avec la Syrie à La Mecque le 6 mars 2025, et le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer lors d'une session spéciale de la Knesset (le Parlement israélien) à Jérusalem le 29 décembre 2022. © AFP

   

Une récente rencontre à Paris entre responsables syriens et israéliens, sous la médiation des États-Unis, visait à «contenir l'escalade» entre les deux pays après les violences intercommunautaires dans le sud de la Syrie, qui ont entraîné une intervention israélienne, a déclaré samedi une source diplomatique syrienne.

Israël a bombardé en juillet des cibles à Damas et dans la région à majorité druze de Soueida, dans le sud de la Syrie, affirmant vouloir protéger la communauté druze et imposer une démilitarisation de cette région.

Selon une source diplomatique syrienne, citée samedi par la télévision publique, «une délégation du ministère des Affaires étrangères et du service de renseignement général» ont participé jeudi avec «la partie israélienne» à cette réunion qui a abordé «les tentatives de contenir l'escalade dans le sud de la Syrie».

Jeudi, l'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, avait déclaré avoir rencontré à Paris des représentants israéliens et syriens, sans les identifier.

Un diplomate de haut rang avait précisé à l'AFP que M. Barrack souhaitait faciliter le dialogue entre le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, et le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer.

Les participants ont également abordé «la possibilité de réactiver l'accord de désengagement avec des garanties internationales, tout en exigeant le retrait immédiat des forces israéliennes des positions où elles ont récemment avancé».

Depuis la chute en décembre de l'ex-président syrien Bachar al-Assad et l'arrivée du nouveau pouvoir islamiste, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie et déployé ses forces dans la zone tampon démilitarisée du Golan, en violation d'un accord de sécurité entre les deux pays datant de 1974, selon l'ONU.

Israël a également mené des incursions dans le sud de la Syrie.

Damas avait précédemment confirmé avoir eu des contacts indirects avec Israël en vue d'un retour à l'accord de 1974, qui avait créé la zone tampon.

Plus de 1.400 morts

La réunion de Paris, a déclaré la source diplomatique, «n'a abouti à aucun accord final» mais a permis «des consultations initiales visant à réduire les tensions et à rouvrir les canaux de communication» entre les deux pays, techniquement en état de guerre depuis 1948.

Il a été décidé de tenir d'autres réunions, a ajouté cette source, en précisant que la partie syrienne avait souligné que l'unité et la souveraineté du pays n'étaient pas négociables.

Un cessez-le-feu a mis fin le 20 juillet à une semaine d'affrontements dans la province de Soueida entre des combattants druzes et des bédouins sunnites, appuyés selon des témoins et des ONG par les forces de sécurité et des membres de tribus venus d'autres régions de Syrie.

Les violences ont fait plus de 1.400 morts, selon un bilan publié samedi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), parmi lesquels 928 druzes, dont 533 combattants et 395 civils. Parmi ces civils, 250 ont été «exécutés sommairement» par les forces gouvernementales, selon l'OSDH.

Selon ce bilan, 428 membres des forces syriennes ont aussi été tués ainsi que 43 bédouins, dont trois civils «exécutés sommairement par des combattants druzes». Quinze membres des forces gouvernementales ont été tués dans les frappes israéliennes, selon l'OSDH.

Une rencontre entre responsables syriens et israéliens s'était déjà tenue le 12 juillet à Bakou en marge d'une visite du président intérimaire syrien Ahmad al-Chareh, selon une source diplomatique à Damas.

AFP

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