Une récente déclaration du ministre sortant de l'Économie, Amine Salam, demandant au Koweït de reconstruire les silos à grains, a été vivement dénoncée par les responsables koweïtiens, ce qui a poussé M.Salam, ainsi que le Premier ministre sortant Najib Mikati, à clarifier les termes utilisés. Ceux-ci ont suscité un large mécontentement au Koweït, qui pourrait avoir des répercussions politico-diplomatiques.
Le ministre des Affaires étrangères koweïtien, le cheikh Salem Al-Sabah, a exprimé la forte condamnation et l'étonnement de son pays face à la déclaration faite par le ministre de l'Économie. Il a ajouté que cela "contredit les normes politiques de base et indique une compréhension limitée des processus de prise de décision au Koweït, qui reposent sur des fondements constitutionnels et institutionnels."
M. Salam avait déclaré à l'agence de presse "Sputnik" qu'il avait envoyé un message il y a trois semaines au Koweït par l'intermédiaire du ministère libanais des Affaires étrangères, l'appelant à reconstruire les silos de blé, ajoutant que "d'un coup de crayon", le Koweït pourrait construire les silos de Beyrouth et Tripoli. M. Salam avait également indiqué avoir contacté le ministère koweïtien des Affaires étrangères et appris que des sommes d'argent étaient disponibles dans le Fonds de développement koweïtien.
Cheikh Al-Sabah a souligné que le Koweït a une riche histoire de soutien aux peuples et aux pays amis, mais rejette catégoriquement toute ingérence dans ses décisions et affaires internes. Il a exhorté Amine Salam à retirer cette déclaration, pour préserver les relations bilatérales entre les deux pays .
D'autres responsables koweïtiens, en particulier au Parlement, ont aussi critiqué les propos de M. Salam et ont demandé des éclaircissements.
Conférence de presse
Lors d'une conférence de presse samedi, M. Salam a expliqué que "l'expression "d'un coup de crayon", utilisée dans le langage libanais familier, visait à dire que la question pouvait être rapidement mise en œuvre et était faisable". "Mon intention n'était pas de contourner les procédures constitutionnelles et légales suivies par le Koweït et le Liban", a-t-il ajouté.
Le ministre a souhaité que le Parlement koweïtien accepte cette clarification et a déclaré : "J'avais la conscience tranquille en présentant ma demande car j'ai fait appel à un pays frère qui a toujours soutenu le Liban. Je suis conscient des risques de sécurité alimentaire, d'autant plus que la Banque mondiale a classé le Liban comme le pays le plus vulnérable en termes de sécurité alimentaire en raison de son manque de réserve stratégique."
Mikati
À son tour, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a souligné la profondeur des relations entre les deux pays. Selon un communiqué de son bureau de presse, "le Premier ministre souligne le respect par le Liban du principe de non-ingérence dans les affaires internes de tous les pays, que serait-ce si cela concerne l'État frère du Koweït, dont le mécanisme de prise de décision est soumis à des contrôles constitutionnels, légaux et institutionnels qui reflètent une civilisation politique profonde enracinée dans la société koweïtienne."
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