La crise du papier affecte la rentrée littéraire française
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En France, berceau historique de la littérature romanesque, la rentrée littéraire s’amorce cette année avec une retenue notable, affichant le plus faible nombre de publications en un quart de siècle, un phénomène accentué par l’impact économique de l’augmentation du coût du papier.
Chaque année, dès la fin de l’été, la rentrée littéraire s’affirme comme l’événement phare de la culture française. Véritable institution depuis plus d’un siècle, elle cristallise les débats et suscite des controverses dans le paysage artistique national. Toutefois, cette année 2023 se distingue par une particularité notable: la production est en baisse.
Selon le magazine reconnu «Livres Hebdo», seuls 466 romans sont attendus entre mi-août et fin octobre. Ce chiffre, le plus bas enregistré depuis le début du XXIe siècle, montre un recul de 5% par rapport à 2022. Il se situe également bien en dessous du pic historique de 2010, année qui a vu la parution d’environ 700 romans.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance. Tout d’abord, le coût élevé du papier, même s’il a légèrement diminué par rapport à ses sommets de l’an passé, impacte considérablement la production. De plus, les préoccupations liées au pouvoir d’achat des lecteurs font planer des ombres sur le monde de l’édition. C’est dans ce contexte que se tiendra la délibération pour les prestigieux prix littéraires, dont le très convoité Goncourt.

Pourtant, malgré cette baisse, l’édition française tient bon. Elle trouve notamment son salut dans les livres de poche. Ces rééditions à prix modérés s’avèrent plus populaires que jamais. L’institut GfK, référence en matière de ventes dans le secteur, indique que 81 millions de ces ouvrages ont été vendus l’année dernière, contre 78 millions pour les nouveautés.
La filière du livre en France est une force. Considérée comme la première des industries culturelles, elle génère 80.000 emplois, soit près de 20% de l’ensemble des emplois du secteur culturel. Un poids économique qui n’est pas négligeable.
Sur la scène internationale, la France se positionne comme le 5e pays en matière de production de publications par habitant, selon un classement 2015-2016 de l’International Publishers Association. Le Royaume-Uni tient la première place, suivi de l’Islande, pays où l’on recense une statistique étonnante: un habitant sur dix y publiera un livre au cours de sa vie, comme l’atteste le site du Guiness World Records.
Cette rentrée littéraire est aussi l’occasion d’annoncer un tournant majeur dans le paysage éditorial français. La maison d’édition Grasset, emblème de l’excellence littéraire, s’apprête à changer de main. Son groupe parent, Hachette Livre – troisième éditeur mondial – a été acquis par le groupe Vivendi, sous l’égide du milliardaire Vincent Bolloré.
Ce bouleversement promet de redessiner les contours du marché du livre français, et nul doute que les prochains mois seront riches en rebondissements.
Avec AFP
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