Gaz offshore: Coup d'envoi de l'exploration du bloc 9
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L’exploration du bloc 9 au sud de la Zone économique exclusive (ZEE) du Liban, en Méditerranée, a été lancée jeudi matin, au terme d’un long processus diplomatique entamé en 2010 et parsemé d’embûches. L’exploration durera 67 jours et devra déterminer l’importance des gisements de gaz offshore. Parallèlement, le Liban prépare le terrain pour une éventuelle exploitation du bloc 8. Explications.
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi, le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, a officiellement annoncé le début du forage du puits d’exploration dans le bloc 9 situé au sud de la Zone économique exclusive (ZEE) du Liban en Méditerranée, lequel doit déterminer l’importance commerciale des gisements de gaz.
«C’est un jour historique», lance le ministre. Ses propos sont repris par la direction de TotalEnergies qui a précisé que «ce puits d’exploration permettra d’évaluer la matérialité des ressources en hydrocarbures et leur potentiel productif dans cette zone». Dans 67 jours, les résultats du forage d’exploration seront connus. Pourquoi 67 jours?
Contacté par Ici Beyrouth, Wissam Chbat, membre du conseil d’administration de la LPA et chef du département géologie et géophysique au sein de cette autorité, rattachée au ministère de l’Énergie, explique que «67 jours est le temps nécessaire pour atteindre les couches géologiques ciblées entre 3.600 mètres et 4.400 mètres du niveau de la mer, soit 1.650 mètres de profondeur d’eau».
Pour l’heure, il n’est pas possible de donner une estimation quelconque sur les volumes disponibles, même si la présence de gisements a été confirmée par des images satellite. «Les couches géologiques doivent être testées et les données du puits collectées afin de pouvoir effectuer une première évaluation, en supposant que nous ayons une découverte», insiste M. Chbat.

Pour ce qui est de la commercialisation, «il est très difficile d’établir une thèse, puisque l’intérêt commercial dépend de la quantité de gaz, qui n’est pas encore connue pour l’instant, des prix et du coût des infrastructures qui sont, pour la plupart, actuellement indéfinis», souligne M. Chbat.
À partir de quelle quantité peut-on dire que le gaz est commercialisable? «Au niveau régional, une quantité de 2 à 3 TCF (une unité de mesure du volume notamment utilisée dans l’industrie pétrolière) pourrait être considérée comme commercialisable avec les prix actuels.
Études sismiques dans le bloc 8
Parallèlement, le Liban va lancer une étude sismique en trois dimensions (3D) du bloc 8, adjacent à celui où l’exploration vient de commencer. Ce bloc se situe dans la ZEE du Liban et n’est pas compris dans la délimitation avec Israël.
Cette étude, dont les résultats seront publiés à la mi-2024, ne coûtera rien à l’État. Si ces résultats sont concluants, l’exploitation du bloc 8 générera des revenus une fois que les données seront concédées sous licence à des sociétés internationales. «L’importance de ces données est de savoir si nous avons des perspectives s’étendant vers le sud et d’attirer des compagnies pétrolières présentant de meilleures conditions, une fois que nous aurons connu la prospectivité du bloc, grâce aux données sismiques», conclut M. Chbat.
Rappelons que la plate-forme d’exploration Transocean Barents est arrivée le 16 août au large du Liban, affrétée par TotalEnergies pour le compte du consortium formé avec ENI et QatarEnergy. Elle va explorer le bloc 9 de la zone économique exclusive (ZEE) du Liban, au large de Naqoura au Liban-Sud.
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