Le navire de fuel commandé par le ministère de l’Énergie sans l’aval du gouvernement et de la commission ministérielle chargée de l’électricité a été renvoyé jeudi par le Premier ministre sortant, Najib Mikati, qui a refusé la demande formulée par le ministère de l’Énergie pour l’ouverture d’une ligne de crédit à cet effet. Par conséquent, le bateau devra quitter les eaux territoriales libanaises incessamment.
Détaillant les raisons pour lesquelles il a rejeté la demande du ministère de l’Énergie, M. Mikati a expliqué que celui-ci n’a pas fourni les résultats des appels d’offres lancés à la commission ministérielle chargée de l’électricité. Il n’a pas non plus attendu l’aval de ladite commission pour procéder à la commande de fuel de chez Coral.
Réagissant à cette décision, le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad, a estimé, lors d’une conférence de presse tenue à cet effet, que le renvoi du cargo «constitue un grand pas en arrière dans le processus de mise en œuvre du plan d’urgence du secteur de l’électricité». Il a annoncé avoir contacté la société Coral pour annuler l’expédition et négocié la résiliation du contrat sans que le Liban ait à payer des frais supplémentaires.
Dans les milieux du ministère de l’Énergie, on fait assumer au gouvernement la responsabilité de la baisse de l’alimentation en courant. «Le gouvernement ne veut pas que le secteur de l’électricité fonctionne et qu’EDL puisse fournir le courant, affirme-t-on, à Ici Beyrouth, dans ces milieux. D’ailleurs, dès octobre, l’alimentation va baisser, faute de fuel puisque les réserves ne sont suffisantes que pour deux mois. Ce gouvernement soutient la mafia des générateurs qui coûtent beaucoup plus cher que l’électricité fournie par EDL.»
Selon les mêmes sources, l’appel d’offres relatif au navire ancré dans les eaux territoriales libanaises a été réalisé avec l’approbation de l’Autorité des marchés publics. «M. Fayad a considéré le silence observé par la commission ministérielle comme un signe d’approbation», d’après ces sources. M. Fayad justifie ainsi la signature du contrat d’achat de ce navire-citerne qui a accosté au large du Liban un mois et demi plus tard sans ouverture de la ligne de crédit.
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