Les clins d'œil de Samir Tamari révélés en peinture

Dans le cœur artistique de Beyrouth, à Rebirth Beirut situé à Gemmayze, l’artiste Samir Tamari dévoile son univers pictural du 1er au 9 septembre. Cette exposition solo offre une gamme envoûtante de toiles acryliques, oscillant entre l’abstraction raffinée et des éléments figuratifs évocateurs.
Ce florilège artistique, orchestré par le Dr Tony Karam, signale un renouveau culturel en ce début de mois de septembre. Soulignons que le projet a une dimension philanthropique: une portion des bénéfices sera allouée à l’initiative de Rebirth Beirut, dans l’objectif altruiste de raviver l’éclat de la capitale libanaise.
Natif de Beyrouth, Samir Tamari a vu ses talents pour le dessin et la peinture éclore dès l’enfance. Il a ensuite peaufiné ses compétences artistiques et publicitaires à Montréal, au Canada.
Son lieu d’inspiration est la pittoresque Bekaa, en particulier Saghbine, le village ancestral de sa mère. En s’immergeant dans l’authenticité rurale, Samir Tamari a nourri son sens esthétique, son affinité pour les couleurs et les formes. Il y a trouvé un écrin d’émotions puissantes qu’il transmute en art pour le délice de son public.
«Je peins non pas comme un technicien, mais comme un interprète de l’âme», confie Samir Tamari, en parlant de son approche unique en peinture. Chaque œuvre agit comme une énigme visuelle, engageant l’observateur à décrypter des messages dissimulés.

À titre d’exemple, une de ses toiles met en scène, avec humour, le tableau complexe de la vie conjugale. Un homme épiant sa voisine à la longue-vue est à son tour poursuivi par sa propre épouse brandissant un balai, le tout dépeint sur une seule et même toile.
Tamari aborde également la fugacité de l’existence en peignant la célèbre phrase de clôture des cartoons, «That’s All Folks». Ses œuvres narrent des histoires du quotidien qui, bien que parfois triviales, débordent de vérité et d’humour.

Il revisite même le jeu ancestral du serpent et de l’échelle, métaphore de la vie elle-même, capturant les hauts et les bas du destin libanais pendant les périodes de conflit. «Mon style a cette qualité de sincérité maladroite, en particulier dans mes œuvres figuratives», déclare Tamari. «Il est vivant, authentique, teinté d’observations et d’analogies tirées de la réalité.»
L’artiste réussit à juxtaposer les nuances sombres de l’existence avec une perspective légère et personnelle, créant un équilibre subtil entre le fond et la forme.
Dans ses œuvres abstraites, la maîtrise technique de Tamari brille tout particulièrement. Il superpose couche après couche d’acrylique, provoquant des émotions intenses et un fascinant effet de profondeur. Des interstices de couleur blanche accentuent la saturation au centre, invitant la réflexion sur le message caché.
Quant à Betty Boop, elle fait des apparitions espiègles à travers les toiles, comme un symbole récurrent de l’ironie et des incertitudes de la vie.
En somme, l’exposition de Samir Tamari est une invitation à l’évasion et à la réflexion, une bouffée d’air frais qui allège le poids du quotidien. Ses œuvres, véritables clins d’œil à la complexité de la vie, sont des instants de détente qui dissipent le stress et éveillent le sourire.
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