2023, l'année la plus chaude de la planète
©Photo par Giovanni ISOLINO / AFP
L'été de 2023 est marquée par des températures mondiales sans précédent, déclenchant une préoccupation quant aux répercussions du changement climatique.

L'été (juin-juillet-août) a connu les températures mondiales moyennes les plus élevées jamais mesurées, annonce mercredi l'observatoire européen Copernicus, pour qui 2023 sera probablement l'année la plus chaude de l'Histoire.

"L'effondrement climatique a commencé", a déploré le secrétaire général de l'ONU António Guterres, dans un communiqué, rappelant comment "les scientifiques ont depuis longtemps mis en garde contre les conséquences de notre dépendance aux combustibles fossiles".

Canicules, sécheresses, inondations ou incendies ont frappé l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord sur cette période, dans des proportions dramatiques et souvent inédites, avec leur prix en vies humaines et en dégâts sur les économies et l'environnement.



L'hémisphère sud, où nombre de records de chaleur ont été battus en plein hiver austral, n'a pas été épargné.

C'est 0,66°C au-dessus des moyennes de la période 1991-2020, déjà marquée par l'élévation des températures moyennes du globe en raison du réchauffement climatique causé par l'activité humaine. Largement au-dessus - 2 dixièmes environ du précédent record de 2019.

La base de données de Copernicus remonte jusqu'en 1940, mais peut être comparée aux climats des millénaires passés, établis grâce aux cernes des arbres ou aux carottes de glace et synthétisés dans le dernier rapport du groupe d'experts climat de l'ONU (Giec).




Malgré trois années successives de La Niña, phénomène inverse d'El Niño qui a en partie masqué le réchauffement, les années 2015-2022 ont déjà été les plus chaudes jamais mesurées.

La surchauffe des mers du globe, qui continuent d'absorber 90% de la chaleur en excès provoquée par l'activité humaine depuis l'ère industrielle, joue un rôle majeur dans le phénomène.

Depuis avril, leur température moyenne de surface évolue à des niveaux de chaleur inédits.

"Du 31 juillet au 31 août", elle a même "dépassé chaque jour le précédent record de mars 2016", note Copernicus, atteignant la barre symbolique inédite de 21°C, très nettement au-dessus de toutes les archives.

La surchauffe affecte aussi la biodiversité: "il y a moins de nutriments dans l'océan (..) et moins d'oxygène" ce qui menace la survie de la faune et la flore, ajoute la scientifique, qui cite encore le blanchiment des coraux et la prolifération d'algues nuisibles.



Les humains et tous les êtres vivants sont aussi menacés par la "potion diabolique" de polluants chimiques, alimentée par les incendies et ces vagues de chaleur plus intenses et fréquentes, a averti mercredi l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

Cette Conférence des Nations unies sur le climat, où s'annonce une vive bataille sur la fin des énergies fossiles, est censée remettre l'humanité sur la trajectoire de l'accord de Paris: limiter le réchauffement bien au-dessous de 2°C et si possible à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Maria Chami avec AFP
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