La sphère intellectuelle française est en deuil: Jacques Julliard, figure emblématique de la deuxième gauche et éminent historien, s’est éteint à l’âge de 90 ans, comme l’ont annoncé ce vendredi les rédactions du Figaro et de Marianne, deux titres auxquels il a consacré une partie significative de sa carrière prolifique.
Né en 1933 à Brénod dans une famille républicaine de tradition radicale, Jacques Julliard gravit les échelons académiques pour devenir universitaire et, par la suite, une voix respectée dans le panorama journalistique français. Sa carrière syndicaliste débuta dans les années 1970, où il évolua au sein du Parti socialiste, forgeant des alliances notables, dont celle avec Michel Rocard.
Au cœur de ses préoccupations, l’idéal d’une modernisation idéologique du Parti Socialiste, porteur de l’essence de la «deuxième gauche», en opposition ferme à l’orientation mitterrandiste. Une vision qu’il défend avec vigueur et persévérance, en s’appuyant sur une intelligence aiguë et une profonde compréhension des dynamiques sociales.
Parallèlement à son engagement politique, Julliard façonne l’éditorial français, rejoignant le Nouvel Observateur, à la fin des années 1960, au côté de son fondateur, Jean Daniel. Une collaboration longue de trente-deux ans qui prendra fin en 2010, lorsqu’il rejoint les rangs du magazine Marianne, prêtant sa plume avisée à l’hebdomadaire en tant qu’éditorialiste. Mais son désir insatiable de contribuer au discours national ne s’arrête pas là, et, en 2017, à l’âge admirable de 84 ans, il commence à rédiger une chronique mensuelle pour Le Figaro.
Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne, a rendu hommage à la figure tutélaire, louant «l’humanité, l’immense culture et l’intelligence» qu’il a offertes au magazine. Un sentiment d’écho chez les confrères du Figaro qui reconnaissent en lui un homme ayant «marqué de son empreinte la vie intellectuelle française».
Sa disparition résonne au-delà des cercles journalistiques et politiques. François Hollande, ancien président de la République, a salué «une grande voix républicaine, humaniste et socialiste», soulignant la perte considérable pour la presse et la gauche française.
L’Élysée n’a pas manqué de réagir, évoquant «un auteur qui incarna ce goût français de l’esprit comme les idéaux universels de notre République». Un vibrant hommage à un homme dont la carrière illustre a traversé et façonné des décennies de paysage politique et intellectuel français.
Alors que les hommages affluent, un détail est à retenir: l’héritage de Julliard perdure à travers son fils, Jean-François, récemment nommé à la tête du Canard enchaîné. Un gage que la tradition familiale de scruter avec rigueur et passion les arcanes du pouvoir et de la société française perdurera.
Dans cette période de deuil, le pays se remémore une figure qui a su, à travers sa plume acérée et sa réflexion profonde, marquer l’histoire intellectuelle et politique du pays, élevant le débat et cherchant sans cesse la voie d’un progrès sociétal éclairé.
Avec AFP
Né en 1933 à Brénod dans une famille républicaine de tradition radicale, Jacques Julliard gravit les échelons académiques pour devenir universitaire et, par la suite, une voix respectée dans le panorama journalistique français. Sa carrière syndicaliste débuta dans les années 1970, où il évolua au sein du Parti socialiste, forgeant des alliances notables, dont celle avec Michel Rocard.
Au cœur de ses préoccupations, l’idéal d’une modernisation idéologique du Parti Socialiste, porteur de l’essence de la «deuxième gauche», en opposition ferme à l’orientation mitterrandiste. Une vision qu’il défend avec vigueur et persévérance, en s’appuyant sur une intelligence aiguë et une profonde compréhension des dynamiques sociales.
Parallèlement à son engagement politique, Julliard façonne l’éditorial français, rejoignant le Nouvel Observateur, à la fin des années 1960, au côté de son fondateur, Jean Daniel. Une collaboration longue de trente-deux ans qui prendra fin en 2010, lorsqu’il rejoint les rangs du magazine Marianne, prêtant sa plume avisée à l’hebdomadaire en tant qu’éditorialiste. Mais son désir insatiable de contribuer au discours national ne s’arrête pas là, et, en 2017, à l’âge admirable de 84 ans, il commence à rédiger une chronique mensuelle pour Le Figaro.
Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne, a rendu hommage à la figure tutélaire, louant «l’humanité, l’immense culture et l’intelligence» qu’il a offertes au magazine. Un sentiment d’écho chez les confrères du Figaro qui reconnaissent en lui un homme ayant «marqué de son empreinte la vie intellectuelle française».
Sa disparition résonne au-delà des cercles journalistiques et politiques. François Hollande, ancien président de la République, a salué «une grande voix républicaine, humaniste et socialiste», soulignant la perte considérable pour la presse et la gauche française.
L’Élysée n’a pas manqué de réagir, évoquant «un auteur qui incarna ce goût français de l’esprit comme les idéaux universels de notre République». Un vibrant hommage à un homme dont la carrière illustre a traversé et façonné des décennies de paysage politique et intellectuel français.
Alors que les hommages affluent, un détail est à retenir: l’héritage de Julliard perdure à travers son fils, Jean-François, récemment nommé à la tête du Canard enchaîné. Un gage que la tradition familiale de scruter avec rigueur et passion les arcanes du pouvoir et de la société française perdurera.
Dans cette période de deuil, le pays se remémore une figure qui a su, à travers sa plume acérée et sa réflexion profonde, marquer l’histoire intellectuelle et politique du pays, élevant le débat et cherchant sans cesse la voie d’un progrès sociétal éclairé.
Avec AFP
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