L'ancien président américain Donald Trump s'est offert samedi un meeting devant ses partisans à Florence, une bourgade rurale en Arizona. Cette rencontre était censée remplacer un autre rendez-vous avec la presse et ses sympathisants le 6 janvier dernier, jour d'anniversaire de l'assaut meurtrier de ses partisans sur le Capitole américain.
Trump a invoqué notamment une prétendue malveillance des médias pour expliquer l'annulation de cette réunion publique, mais d'aucuns à Washington savent que l'ex-président a été soumis à certaines pressions du parti républicain qui veut éviter les surenchères dans une Amérique divisée.
Donald Trump a donc fait cette fois face à un public conquis.
"C'est presque comme un Woodstock MAGA", un mélange entre le festival hippie des années 1960 et les meetings "Make America Great Again" ("Rendre à l'Amérique sa grandeur") de l'ex-magnat de l'immobilier, s'enthousiasme Jonathan Riches, qui affirme en être à sa 40e réunion publique de Donald Trump. "Ce sont des patriotes de tout le pays qui se rassemblent pour le bien du pays. Nous aimons notre président", lance-t-il.
Trump a bien sûr répété qu'il avait gagné la dernière élection présidentielle aux Etats-Unis et critiqué les "politiciens de Washington" qui veulent "contrôler" les vies des Américains.
Avant d'entonner son leitmotiv depuis le dernier scrutin présidentiel de novembre 2020: "Nous avons gagné les élections. Nous avons largement gagné. Nous ne pouvons pas les laisser s'en tirer à si bon compte".
Avant lui, des orateurs avaient déjà chauffé la foule, en désignant Joe Biden comme quelqu'un de "faible" et "dérangé", et en ciblant les "médias boiteux", sifflés par les partisans de l'ex-président républicain.
La plupart des marqueurs du trumpisme ont été utilisés, de l'élection volée à l'injustice des médias, en passant par l'ouverture des frontières et le fait que les Etats-Unis soient devenus "la risée du monde entier".
Dans le vent désertique flottaient, sur un vaste champ, les drapeaux "Trump 2020" et "Trump 2024", pour encourager le milliardaire défait dans les urnes après quatre ans à la Maison Blanche à se représenter à la prochaine présidentielle.
Avant le début de la réunion publique, la foule scandait "Let's go Brandon", une formule codée insultante pour Joe Biden devenue cri de ralliement de la base trumpiste.
Une foule moins nombreuse
Parmi les invités figurait Kari Lake, candidate au poste de gouverneure de l'Arizona, à laquelle Donald Trump a apporté son soutien et qui a affirmé par le passé qu'elle n'aurait pas certifié la victoire de Joe Biden dans cet Etat-clé si elle avait été en fonctions à ce moment-là.
Donald Trump conserve une grande influence sur le parti républicain, dont beaucoup d'élus désirant conserver leur siège aux prochains scrutins souhaitent bénéficier de son adoubement et adhèrent ainsi souvent aux théories du complot suggérant que la présidentielle a été volée -- ou au moins ne les infirment pas ouvertement.
La réunion de Florence était le premier avec un public important depuis octobre pour le milliardaire. Comme il le fait fréquemment, Donald Trump a proclamé qu'il s'agissait du "plus grand public", allant "plus loin que ce que l'œil peut voir". Aucun chiffrage précis n'a cependant été fourni et la foule n'avait pas l'ampleur de celles qui venaient le voir avant sa victoire en 2016.
Donald Trump, banni de Twitter et qui depuis son départ de la Maison Blanche préférait intervenir sur des médias ultraconservateurs et acquis à sa cause, a accordé une interview mardi à la radio publique NPR.
Après avoir recommandé aux Américains de se faire vacciner contre le Covid-19 -- une question politiquement sensible aux Etats-Unis --, il a coupé court à l'entretien lorsque le journaliste a remis en question ses allégations non étayées de fraude à la présidentielle.
Son meeting intervenait par ailleurs 24 heures après l'annonce de l'abandon par son distributeur de la chaîne pro-Trump One America News Network (OAN).
L'ex-président a conseillé à de multiples reprises à ses sympathisants de se tourner vers cette chaîne ultraconservatrice et conspirationniste, qui tente de concurrencer Fox News chez l'électorat de droite.
Avec AFP
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