Dialogue… artistique à la résidence Riad Tabet à Ajaltoun

Pour sortir quelque peu de la sinistrose ambiante et, souvent dans un esprit de «résistance culturelle», les Libanais multiplient, depuis plusieurs années, les initiatives à caractère culturel, organisant durant toute la saison d’été les festivals et les activités artistiques dans les différentes régions périphériques du pays. Des initiatives privées, informelles, se manifestent sur ce plan, créant ainsi une dynamique culturelle plurielle qui constitue sans conteste une véritable bouffée d’oxygène pour nombre de Libanais.
L’une des principales initiatives privées dans ce domaine est celle lancée depuis trois ans à Ajaltoun par Riad Tabet, architecte et urbaniste. Dans le cadre paradisiaque de sa vaste maison ancienne de montagne aux tuiles rouges et aux majestueuses arcades en pierres de taille, avec vue imprenable sur la montagne du Metn faisant face au Kesrouan, M. Tabet organise depuis trois ans des expositions artistiques sous le label «La Rencontre internationale d’Art Tabet».
En vitesse de croisière, en dehors des activités organisées durant l’été, M. Tabet transforme sa demeure de montagne en un petit musée personnel, exposant quelques peintures et sculptures d’artistes libanais. Il est, d’ailleurs, lui-même peintre, exerçant cet art comme un hobby, lorsque son emploi de temps le lui permet.
Riad Tabet expose dans sa maison de montagne à Ajaltoun une collection privée de petites sculptures d'Alfred Basbous

La troisième édition de cette «Rencontre internationale d’Art Tabet» s’est tenue du 4 au 11 septembre. Elle avait pour thème «L’Art, un dialogue de culture». Pour l’occasion, M. Tabet avait convié onze artistes peintres – cinq étrangers et six libanais. «L’objectif d’une telle initiative, souligne Riad Tabet, parallèlement à l’exposition des œuvres en tant que telle, est de stimuler un échange d’expériences et d’expertise, un véritable ‘dialogue de culture’, entre artistes libanais et étrangers de manière à ce que chacun d’entre eux puisse profiter, le cas échéant, de l’expérience des autres dans la conception de ses œuvres artistiques.» D’où la diversité des participants à l’exposition de toiles qui a regroupé, cette année, Abderrazak Hamouda (Suisse), Constantin Migliorini (Italie), Rasa Romanova (Lituanie), Radfan Nasr (Yémen) et Syrine Adhadhi (Tunisie), aux côtés des artistes libanais Hanibal Srouji, Jean-Marc Nahas, Juliette Mazraani, Layla Dagher, Mansour el-Habre et Mona Nahleh.
Pendant quatre jours, ces artistes ont peint des toiles dans les jardins de la villa Tabet, accueillant durant la conception de leur œuvre les amateurs d’art qui pouvaient ainsi échanger avec les artistes pour mieux comprendre leur approche dans l’exécution de leurs œuvres.
 
Riad Tabet au centre entouré d'une partie des artistes ayant participé à la 3e édition de la «Rencontre internationale d’Art Tabet»
Ce type de «dialogue culturel» est au cœur de la vocation du Liban, pays du pluralisme, de la diversité et de la liberté d’expression, notamment artistique. C’est pour préserver cette spécificité particulière qu’il est vital aujourd’hui de multiplier les initiatives personnelles dans l’esprit de la «Rencontre d’Art Tabet» afin d’insuffler un dynamisme salvateur aux localités et régions périphériques qui bénéficient d’un riche patrimoine archéologique, historique et culturel.
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