Les autorités américaines ont lancé dimanche une enquête "de portée internationale" sur le Britannique mort la veille après avoir tenu plusieurs personnes en otages pendant dix heures dans une synagogue du Texas, un "acte de terrorisme" dénoncé par Joe Biden.
Les quatre otages, dont un rabbin local respecté, Charlie Cytron-Walker, ont tous été libérés sains et saufs samedi soir, suscitant le soulagement aux Etats-Unis, avec de nouveaux appels à lutter contre l'antisémitisme, mais aussi en Israël, où le drame a été suivi de près.
La prise d'otages s'est terminée sur une intervention de la police, une forte détonation et des coups de feu dans la synagogue de la congrégation Beth Israël à Colleyville, ville d'environ 23.000 habitants à une quarantaine de km de Dallas. Et par la mort du suspect -- sans que l'on sache à stade s'il s'est suicidé ou s'il a été abattu par les forces de l'ordre.
"Nous allons enquêter sur le preneur d'otages et ses contacts", lors d'une investigation "de portée internationale", a déclaré dans la nuit de samedi à dimanche Matt DeSarno, agent spécial du FBI de Dallas.
Selon plusieurs médias américains, cet homme réclamait notamment la libération d'Aafia Siddiqui, actuellement détenue dans un hôpital-prison à Fort Worth, près de Dallas. Des mouvements jihadistes avaient par le passé demandé sa libération.
Elle a été la première femme à être soupçonnée par les Etats-Unis de liens avec Al-Qaïda, le réseau islamiste responsable des attentats du 11 septembre 2001 à New York et contre le Pentagone, ce qui lui avait valu le surnom de "Lady Al-Qaïda".
Elle "n'est absolument pas impliquée" dans la prise d'otages, a cependant assuré dans une déclaration à la chaîne CNN son avocate. Elle a confirmé que l'homme n'était pas le frère de sa cliente et que cette dernière condamnait ses actions.
Des experts ont pour leur part souligné que le mot employé par l'homme en arabe était figuratif et signifiait "sœur" dans la foi islamique.
Cette revendication n'a pas encore été officiellement confirmée par les autorités, qui n'ont pas non plus dit si l'homme avait placé des bombes dans la synagogue.
Ajoutant au caractère spectaculaire de la prise d'otages, une retransmission de l'office religieux en direct sur Facebook était en cours lorsque le ravisseur a fait irruption, et s'est poursuivie pendant un certains temps.
"Il y a quelque chose qui ne va pas avec l'Amérique", a lancé cet homme, selon cette retransmission suivie par l'AFP avant son interruption.
"Je vais mourir", a-t-il aussi dit, demandant à plusieurs reprises à un interlocuteur non identifié que "sa soeur" lui soit passée au téléphone.
L'agent DeSarno ne s'est pas étendu sur les motivations du suspect, expliquant seulement que, d'après les longues négociations tendues avec les forces de l'ordre, il ne semblait pas vouloir menacer spécifiquement la communauté juive.
Le président Biden s'est néanmoins engagé dans un communiqué à "faire face à l'antisémitisme et à la montée de l'extrémisme dans le pays".
"Cet événement est un rappel brutal que l'antisémitisme est toujours vivace et que nous devons continuer à le combattre dans le monde entier", a tweeté le Premier ministre israélien Naftali Bennett.
AFP
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