C’est au sein du bel espace «L’atelier by Maher Attar», situé à Gemmayzé, que l’artiste Hussein Hussein présente ses toiles et ses installations jusqu’au 30 septembre.
Cette exposition, conçue de manière ingénieuse par Art Form, offre une lecture métaphorique, et indubitablement artistique, de la crise contemporaine au Liban.
Originaire du Liban, Hussein Hussein a initialement entrepris des études scientifiques et obtenu un diplôme avancé en pharmacie. Toutefois, son amour incommensurable pour les arts visuels l’a guidé vers un diplôme de troisième cycle en beaux-arts à l’Université libanaise, où il est actuellement enseignant. Ultérieurement, Hussein a décroché un doctorat en art et sciences de l’art dans cette même institution. En 2018, il a publié son premier livre, intitulé Les Arts Incohérents 1882-1893: La Page manquante de l’histoire de l’Art Rebelle.
Avec à son actif six expositions individuelles et plus de quarante-cinq participations à des expositions collectives au Liban et à l’étranger, Hussein est une force incontestée dans le monde de l’art. Il est impératif de noter que l’espoir est une thématique centrale dans son œuvre, une constante révélée par sa palette chromatique vibrante de couleurs vives et intenses, faisant écho à une tentative de contrebalancer l’amertume et la tristesse endurées.
L’exposition Dis-Junction n’est nullement une évasion de la réalité; au contraire, elle s’immerge dans le quotidien libanais et la crise implacable qui sévit depuis 2019. Hussein nous présente une représentation presque poétique de la réalité, avec des panneaux entourés d’un enchevêtrement de câbles, de poteaux, de plaques et de fils électriques, tentant de pallier les coupures fréquentes d’électricité. Il dépeint également des citernes et des tuyaux érodés par le temps, présentant une vision semi-abstraite du quotidien libanais.
L’artiste imagine aussi des silhouettes humaines évoluant dans un environnement surréaliste, souvent capturées dans l’action laborieuse de transporter des bonbonnes de gaz et d’autres nécessités vitales, illustrant ainsi un quotidien marqué par l’adversité et le fardeau des difficultés incessantes. Ces représentations sont enveloppées dans une atmosphère métaphysique où le temps semble suspendu, transformant des objets ordinaires en totems de notre époque.
Dis-Junction invite les visiteurs à une contemplation profonde, les encourageant à se laisser emporter par ce voyage coloré qui résonne avec l’absurdité de la situation actuelle. Il ne s’agit pas seulement d’une méditation sur le contexte difficile du Liban mais aussi d’une incitation à envisager un futur plus lumineux. Hussein apporte une touche d’humour et de sarcasme, sublimant les éléments banals du quotidien en sujets d’art et rappelant ainsi leur valeur intrinsèque dans un contexte où ils sont souvent tenus pour acquis.
En réinventant ces éléments simples, comme une bonbonne de gaz ou un feu de signalisation, en œuvres d’art, l’artiste ravive leur importance vitale, surtout pour un citoyen libanais qui en a été cruellement privé. À travers cette démarche, Hussein ne se contente pas de critiquer la réalité actuelle, mais propose également un regard empreint d’espoir, voire de beauté, sur un avenir potentiel.
Site Web: www.zeinanader.com
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