Jean-Luc Mélenchon a tenté "un coup d'éclat" pour attirer l'attention dimanche avec son meeting "immersif et olfactif" à Nantes, après l'entrée officielle de Christiane Taubira dans la course présidentielle et la polémique sur les enfants handicapés déclenchée par Eric Zemmour.
"C'est en quelque sorte un début de campagne. Il fallait que ce soit un coup d'éclat et c'est ce que nous sommes en train de faire dans la patrie de Jules Verne", a lancé en introduction Jean-Luc Mélenchon à ExpoNantes, devant 3000 sympathisants conviés à une nouvelle expérimentation de militantisme politique.
Rythmant son discours d'images spectaculaires à 360 degrés de l'espace ou de la mer, le candidat de l'Union populaire a ensuite déroulé son programme, sur les thèmes de la culture, le numérique, l'espace et la mer.
Il a de nouveau attaqué Emmanuel Macron qui selon lui divise la société sur le pass vaccinal, le qualifiant de "danger public".
Son objectif est de relancer sa campagne et de lui permettre de se démarquer au sein d'une gauche de plus en plus divisée et à la peine dans les sondages. Pour l'heure, situé autour des 10% d'intention de vote, il devance Yannick Jadot d'un à trois points.
Pour ce faire, l'équipe de Jean-Luc Mélenchon a vu les choses en grand, avec une structure dont les quatre murs, d'une largeur de 50 mètres, et le plafond sont composés d'écrans pour permettre la diffusion de ces images.
Le candidat écologiste Yannick Jadot était, lui aussi, à l'offensive au Grand Jury RTL-Le Figaro–LCI où il a demandé de "reprendre le contrôle total d'EDF" par un changement de statut, en refaisant un établissement public industriel et commercial (EPIC).
Et il a, lui aussi, vivement critiqué dimanche la proposition d'Emmanuel Macron de faire payer l'université, l'accusant d'être "le président le plus antijeunes de la Ve République".
Interrogé sur la candidature de Christiane Taubira, officialisée la veille, il a répondu qu'il entendait faire "la guerre pour le climat" et non "la guéguerre avec la vieille gauche ou au sein de la vieille gauche" qui, selon lui, "n'a toujours pas fait l'inventaire du quinquennat Hollande".
"C'est une candidature de plus à gauche et je pense qu'on n'en avait pas spécialement besoin", a déploré dimanche sur franceinfo l'écologiste Sandrine Rousseau qui avait perdu la primaire écolo contre Yannick Jadot.
La candidate socialiste Anne Hidalgo a quant à elle jugé sur BFMTV que cette candidature qui arrive "tard" était "une mauvaise nouvelle" qui crée de "la confusion".
Pour elle, "la page" de la primaire populaire est "tournée" et qu'elle n'aura "aucune incidence" sur la suite de la campagne puisque Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et elle-même "continueront" quelle qu'en soit l'issue.
Mme Taubira, ex-candidate à la présidentielle de 2002 (2,32% au premier tour) a promis de se soumettre à ce vote prévu fin janvier (120.000 inscrits) pour lequel elle part favorite.
A l'extrême droite, Eric Zemmour s'est de nouveau expliqué sur France 3 sur la bronca générale qu'il a suscitée après avoir dénoncé "l'obsession de l'inclusion" des enfants handicapés et défendu des "établissements spécialisés" pour les scolariser.
Même le président de la République a critiqué cette prise de position. "On ne peut se prétendre amoureux de la France et nier à ce point ce que nous sommes. Une nation solidaire, humaniste, qui ne divise ni ne stigmatise. Une nation qui, par-delà les sensibilités politiques, a toujours su faire des différences une richesse et une force", a commenté Emmanuel Macron en privé, selon des propos rapportés par Le Parisien et confirmés à l'AFP par des proches.
Le polémiste, jugé en son absence en novembre pour provocation à la haine après ses propos sur les migrants mineurs isolés, sera fixé lundi sur son sort par le tribunal correctionnel de Paris.
Marine Le Pen espère profiter de ces difficultés pour creuser définitivement l'écart sur son rival chez les "nationaux". Et installer un nouveau duel avec le quasi candidat Emmanuel Macron, comme dans un clip de campagne publié samedi.
La candidate du Rassemblement national, donnée au premier tour au coude-à-coude avec Valérie Pécresse à 16-17% des intentions de vote, a accusé mercredi Eric Zemmour, distancé à 12-13%, de servir de "marchepied" à la candidate LR pour le second tour.
AFP
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