A Marseille, le pape dénonce «l'indifférence» et la «peur» face aux migrants
© (Photo de Alessandro Di Meo/POOL/AFP)
Le pape François a une nouvelle fois dénoncé vendredi le sort des migrants en Méditerranée, fustigeant "l'indifférence" et la "peur", au premier jour d'une visite à Marseille, dans le sud-est de la France, dans un contexte d'hostilité croissante en Europe envers les candidats à l'exil.

Accueilli à son arrivée à l'aéroport par la Première ministre Elisabeth Borne, le chef de l'Eglise catholique est rapidement parti dans son habituelle Fiat 500 blanche pour la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline dominant la baie de Marseille.

Sous un ciel clair, il a tout d'abord participé à une prière avec le clergé dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos, dans une ville à la population façonnée par des siècles de migrations.

Il s'est ensuite recueilli avec des représentants du christianisme et d'autres religions, musulmans et juifs notamment, devant le mémorial aux marins et migrants disparus en mer, martelant son appel à accueillir les exilés.

(Photo de CHRISTOPHE SIMON/AFP)

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", a lancé le pape, qui dénonce régulièrement le sort des migrants, depuis son élection il y a dix ans. "Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation".


"Croyants, nous devons (...) être exemplaires dans l'accueil mutuel et fraternel", a plaidé François, dénonçant une nouvelle fois l'"immense cimetière" qu'est devenue la Méditerranée, où "est ensevelie la dignité humaine".

"Devant un tel drame, les mots ne servent à rien, mais des actes", a insisté le pape, fustigeant "la paralysie de la peur" et remerciant les ONG qui portent secours aux migrants en mer, tout en dénonçant ceux qui les empêchent de travailler.

Junior, jeune migrant ivoirien arrivé à Marseille à l'âge de 16 ans, a ensuite lu un extrait des Actes des apôtres sur le naufrage de l'apôtre Paul sur l'île de Malte.

Ce voyage du pape intervient justement alors qu'une nouvelle vague d'arrivées sur l'île italienne de Lampedusa a poussé l'Union européenne à adopter un plan d'urgence pour aider Rome à gérer les flux migratoires en provenance d'Afrique du Nord. La France "n'accueillera pas de migrants" venus de Lampedusa, a prévenu mardi son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Avec AFP
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