Le Musée d’art moderne de Paris ouvre ses portes à l’exposition de Nicolas de Staël du 15 septembre au 21 janvier 2024. Indifférent aux débats artistiques de son temps, le peintre réfute les étiquettes et aborde une approche dépourvue de préjugés esthétiques. Son œuvre, riche et variée, témoigne de sa sensibilité aux scènes qui l'entourent, qu'il s'agisse de la mer, d'un match de football ou d'un simple fruit sur une table, illustrant sa fascination pour les variations infinies de la lumière dans le monde.
Né à Saint-Pétersbourg, Nicolas de Staël a 3 ans lorsqu'éclate la révolution russe. Il fuit avec sa famille et se retrouve très tôt orphelin. Cet être en exil recherchera sans cesse de nouveaux horizons, les yeux rivés vers la lumière.
Déambuler entre les murs du Musée d’art moderne de Paris, tapissés des tableaux de Nicolas de Staël, c’est se faufiler dans les méandres de la vie d’un homme, à la recherche du vrai, dans l’urgence. Sa fille, Anne de Staël, affirme d’ailleurs dans une entrevue: «Il n’avait pas le temps. Il vivait dans un autre temps: un temps tellement pressé, une urgence. Comment n’a-t-il jamais lâché l’urgence? Il est mort au bout de l’urgence. Il s’est fait aidé par cette femme, Jeanne (Jeanne Polge, avec qui il a eu une liaison amoureuse passionnelle à la fin de sa vie), qui fut pour lui comme une clé: un moyen de parvenir à disparaître. Il ne respirait qu’en urgence. On ne l’a jamais vu divaguer… Staël, il ne savait pas avoir du temps.»
De dessins expérimentaux à la composition définie, de la superposition de matière à la légèreté de la peinture, du sombre au clair, du noir à l’éclaboussement de couleurs, de l’ombre à la lumière, Nicolas de Staël peint et peint encore. Il dessine, délimite, s’échappe et revient à la source. De ses premiers bateaux, il retourne vers la mer et se perd dans la légère de son bleu, dans la frivolité des mouettes. Des croquis aux peintures abstraites, du concret à l’abstrait en quête de vrai, du gris au rouge, les formes de Staël se dessinent, se décomposent, se recomposent, pour enfin s’alléger. L'entièreté de l'expérience humaine est dépeinte dans ces toiles: celle d'un homme ayant traversé la guerre et l'exil, enduré la mort de sa bien-aimée, trouvé la stabilité dans le mariage, connu le bonheur de la paternité et découvert une passion ardente simultanément à la lumière. Tout est là, dans la profondeur des toiles de Nicolas de Staël.
Cependant, tout comme les relations qui se font et se défont, Nicolas de Staël abandonne ce désir de reconquête et d’urgence. Il se donne la mort à 41 ans. Il se jette dans le vide depuis le balcon de son atelier… De la légèreté presque aboutie de ses toiles, il s’adonne à la loi de la pesanteur.
Marie-Christine Tayah
Instagram: @mariechristine.tayah
Né à Saint-Pétersbourg, Nicolas de Staël a 3 ans lorsqu'éclate la révolution russe. Il fuit avec sa famille et se retrouve très tôt orphelin. Cet être en exil recherchera sans cesse de nouveaux horizons, les yeux rivés vers la lumière.
Déambuler entre les murs du Musée d’art moderne de Paris, tapissés des tableaux de Nicolas de Staël, c’est se faufiler dans les méandres de la vie d’un homme, à la recherche du vrai, dans l’urgence. Sa fille, Anne de Staël, affirme d’ailleurs dans une entrevue: «Il n’avait pas le temps. Il vivait dans un autre temps: un temps tellement pressé, une urgence. Comment n’a-t-il jamais lâché l’urgence? Il est mort au bout de l’urgence. Il s’est fait aidé par cette femme, Jeanne (Jeanne Polge, avec qui il a eu une liaison amoureuse passionnelle à la fin de sa vie), qui fut pour lui comme une clé: un moyen de parvenir à disparaître. Il ne respirait qu’en urgence. On ne l’a jamais vu divaguer… Staël, il ne savait pas avoir du temps.»
De dessins expérimentaux à la composition définie, de la superposition de matière à la légèreté de la peinture, du sombre au clair, du noir à l’éclaboussement de couleurs, de l’ombre à la lumière, Nicolas de Staël peint et peint encore. Il dessine, délimite, s’échappe et revient à la source. De ses premiers bateaux, il retourne vers la mer et se perd dans la légère de son bleu, dans la frivolité des mouettes. Des croquis aux peintures abstraites, du concret à l’abstrait en quête de vrai, du gris au rouge, les formes de Staël se dessinent, se décomposent, se recomposent, pour enfin s’alléger. L'entièreté de l'expérience humaine est dépeinte dans ces toiles: celle d'un homme ayant traversé la guerre et l'exil, enduré la mort de sa bien-aimée, trouvé la stabilité dans le mariage, connu le bonheur de la paternité et découvert une passion ardente simultanément à la lumière. Tout est là, dans la profondeur des toiles de Nicolas de Staël.
Cependant, tout comme les relations qui se font et se défont, Nicolas de Staël abandonne ce désir de reconquête et d’urgence. Il se donne la mort à 41 ans. Il se jette dans le vide depuis le balcon de son atelier… De la légèreté presque aboutie de ses toiles, il s’adonne à la loi de la pesanteur.
Marie-Christine Tayah
Instagram: @mariechristine.tayah
Lire aussi
Commentaires