Le Tour du Liban cycliste, certains en ont rêvé, d’autres l’ont fait!
Et c’est même devenu une tradition puisque le «Tour of Lebanon» en est déjà à sa onzième édition. Tous les ans, un groupe de cyclistes passionnés se retrouvent pour faire un tour du Liban à vélo durant quatre jours. Une activité de cyclotourisme organisée dans les règles de l’art par Bassam Imad, un architecte passionné de vélo, et où la performance n’est pas au centre de l’activité – ce n’est pas une compétition. «Cette pratique séduit tous les passionnés de vélo mais aussi les amoureux de balade et de découverte. Le cyclotourisme permet de profiter du cyclisme en toute autonomie, sans devoir obtenir des résultats précis. C’est donc l’idéal si on ne cherche pas la compétition. Cette activité est donc accessible à un plus grand nombre de personnes, c’est à dire à toute personne qui accepte de faire du vélo lors d’une sortie en plein air. Il y a plusieurs années, j’ai donc décidé de les réunir et d’organiser plusieurs circuits qui attirent chaque année de plus en plus d’amateurs.» Il ajoute: «Nous avons commencé en 2012 en organisant le Cedars Tour suivi du Tour du Liban en 2013, qui sont devenus depuis deux tours mythiques au Liban.»
L’organisateur veut promouvoir l’écotourisme, une possibilité génératrice de revenus pour les communautés rurales, mais veut également plaider auprès des autorités libanaises pour la construction de pistes cyclables afin de garantir la sécurité des cyclistes dans tout le pays et d'encourager l’utilisation de la bicyclette comme moyen de transport quotidien. «Nous voulons cultiver une culture du vélo au Liban pour qu’il devienne un mode de transport quotidien qui combine l’aventure et la vie de tous les jours d’une manière sûre, saine et durable», déclare Imad, très enthousiaste. Il poursuit: «Ce manque de culture est un handicap, certains conducteurs sont agressifs avec les cyclistes, sans compter les innombrables routes non asphaltées qui nous compliquent la tâche.»
Cette année, 19 cyclistes, dont 6 femmes, se sont retrouvés pour se lancer ce défi: traverser le Liban à vélo. 4 cyclistes ont même fait le déplacement de l’étranger pour vivre cette expérience unique. Venant d’horizons différents, un dentiste, un ophtalmologue, un ingénieur, un physiothérapeute, un architecte, un informaticien, un libraire, des employés de compagnies pharmaceutiques ou de logistique, un propriétaire de club de sport, une PT..., ces cyclistes, dont onze font ce tour pour la première fois, créent rapidement une petite communauté solidaire malgré parfois une différence d’âge. Haytham, le plus jeune cycliste, est âgé de 26 ans, tandis que Samir, le plus âgé, en a 62.
Sibylle, une Suissesse, spécialiste des droits de l’homme qui connaît bien le Liban, entreprend le parcours pour la première fois car dit-elle «ça valait la peine de le faire et de découvrir le pays autrement», sachant qu’elle parcourt quatorze kilomètres tous les jours pour se rendre et revenir du travail. Rony, un Libanais expatrié rentré au Liban il y a six mois, a toujours rêvé de faire ce tour. «C’est un défi personnel», dit-il. Imad le fait «pour le sport, pour découvrir la nature et se faire de nouveaux amis». Pour Hazar, une jeune Syrienne, le cyclisme est une liberté, «j’oublie tout sur mon vélo; à chaque défi, je me sens mieux». Patricia trouve que ce tour est un excellent moyen de «découvrir son merveilleux Liban, de nouvelles régions et de rencontrer de nouvelles personnes».
Le parcours de cette année était formé de quatre étapes longues de 464 kilomètres. 6 à 9 heures de randonnée par jour pour 4.000 calories dépensées par jour en moyenne. «Chaque cycliste roule à son rythme, il n’y a pas de pression de résultat, mais le fait d’être en groupe stimule et encourage chacun à repousser ses limites», explique Bassam Imad.
Lors de la première étape, les cyclistes se sont rendus de Beyrouth à Qobayet: un départ de Hazmieh puis cap vers le nord en empruntant la route côtière – Jounieh, Jbeil, Batroun, Chekka, Tripoli, Abdeh, Chadra, Andqet et une arrivée à Qobayat. Une étape longue de 153 kilomètres et un total de dénivelés de 1.650 mètres.
La Bekaa est au programme de la deuxième journée: Qobayet-Zahlé en passant par Chanbouk, Charbine, El-Hermel, Qaa, Baalback, Rayak et enfin Zahlé pour jouir d’un bon dîner au Berdawni. Un parcours long de 143 kilomètres avec un total de dénivelés de 2.150 mètres.
Le troisième jour: cap vers le sud. Les cyclistes ont pris le départ de Zahlé pour se rendre à El-Marj, puis Jobb Jennine, Qaraoun, Sohmor, Marjaayoun, Kfar Kila, Meis El-Jabal, Bent Jbeil, Ain Ebl, Rmaich et une arrivée à Aalma El-Chaab. Une distance de 154 kilomètres et un total de dénivelés de 1.850 mètres.
Enfin, un retour vers Beyrouth le quatrième jour en empruntant la route côtière. De Aalma El-Chaab à Hazmieh en passant par Naqoura, Sour, Saïda, Khaldé. Une distance de 114 kilomètres et un total de dénivelés de 600 mètres.
D’autres tours sont organisés durant l’année, le Tour des Cèdres (2-3 jours, 300 km), le Tour de la Békaa Sud et Ouest (2 jours, 220 km) et le Tour de la Qadisha (2 jours, 220 km) ainsi que d’autres circuits en fonction des circonstances, comme le circuit Nord et Akkar, le circuit Qaa, etc.
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